[Exclu AP] Cédric Cambon : « J’aurais pu faire plus pour ce club »

Alors qu’il vient de reprendre l’entrainement avec son club du Havre, Cédric Cambon a eu la gentillesse de répondre favorablement à notre demande d’interview. Le défenseur central, formé au club, est revenu avec nous sur son passage au club ainsi que son parcours l’ayant mené jusqu’en Bulgarie où il aura connu la Coupe d’Europe. Quatrième à la différence de buts, Cédric Cambon reste ambitieux pour le nouvel exercice à venir, où le HAC jouera encore et toujours la montée.

Vous êtes au Havre depuis 2015. Pour ce premier exercice sous vos nouvelles couleurs, vous manquez donc la montée pour un but malgré une victoire 5-0 sur Bourg-en-Bresse à la 38e journée. Cela n’a pas suffi…
Effectivement, on a fait un gros dernier match… On savait qu’on devait faire un gros match, c’est ce qu’on a fait. On est passé pas très loin de cette montée mais on a en tout cas vécu de belles émotions cette dernière journée. Malgré la déception, on a quand même vécu une belle soirée. J’espère que cela nous permettra de vivre une belle saison cette année et d’accéder à la Ligue 1.

Sur un plan plus personnel, vous réalisez une saison pleine, c’est plutôt positif malgré cet échec?
Oui complètement. C’est vrai que de mon coté, je sortais de deux saisons à Évian pas évidente : un coup je jouais, un coup je ne jouais pas… une atmosphère et une ambiance assez pesante, assez particulière. C’est vrai que cette année au Havre j’ai vraiment retrouvé du plaisir, retrouvé gout à jouer et à la victoire. Puis en ayant fait 35 matchs sur 38, c’est sur un plan personnel une belle saison. J’espère pouvoir continuer sur cette lancée.

Vous sortiez également d’une plutôt belle saison avec l’ETG, malgré la relégation, et d’autres clubs, comme l’AS Nancy Lorraine, étaient intéressés par votre profil. Pourquoi avoir opté pour la Normandie?
Il est vrai que j’avais donné mon accord pour aller à Nancy. C’était fait à 90%. Simplement il y a eu un souci au moment de la signature du contrat, des choses mentionnées à l’oral n’étaient pas présentes dans le contrat écrit. C’était pour moi une question de principe. Je fais les choses honnêtement et elles n’ont pas été faites correctement du coté de Nancy, ce n’était pas ce que je recherchais. À partir de là, je me suis tourné vers la Normandie et même si aujourd’hui Nancy se retrouve en Ligue 1 et nous encore en Ligue 2, je ne regrette pas du tout mon choix. J’ai vécu une belle saison au Havre avec de belles émotions et je me dis que ce n’est que partie remise et que l’on retrouvera la Ligue 1 très rapidement.

Revenons-en au MHSC. En tant que Montpelliérain de naissance et joueur formé au club, on imagine que votre rapport au club doit être assez spécial?
Évidemment. J’y ai passé 14 ans, j’ai fait toute ma jeunesse. C’est là où j’ai débuté en pro! C’est le club de ma ville de naissance, c’est le club dont je regarde toujours les résultats, où j’ai toujours des amis. Notamment Geoffrey (Jourdren), qui est mon ami. On a d’ailleurs passé le dimanche dernier ensemble! (sourire) J’ai un peu des nouvelles aussi de Jamel Saihi. Puis dans le staff c’est toujours un plaisir de revoir le président, Bruno Carotti ou Philippe Delaye avec qui j’ai joué. Forcément, c’est un club qui a une valeur particulière pour moi.

Durant votre formation, vous avez pas mal fréquenté les sélections françaises de jeunes, et garnissez par la même occasion votre palmarès. Vous êtes ainsi champion d’Europe u19 avec les Pailladin Jourdren et Chakouri mais aussi Kaboul, Cabaye ou Gourcuff.
C’était énorme. On avait un effectif, un groupe, de qualité assez énorme. On n’a jamais douté qu’on allait être Champion d’Europe car avec l’équipe qu’on avait, je ne voyais pas grand monde capable de nous battre. Et c’est vrai que cette performance m’a notamment permis d’enquiller sur un contrat pro, démarrer la saison avec l’équipe première alors que ce n’était pas forcément acquis avant ce championnat d’Europe. Cela m’a permis de lancer ma carrière.

Lors de vos premières titularisations il y a pas mal de joueurs défensifs expérimentés autour de vous (Carotti, Mendy, N’Gambi…), comment se passe votre intégration?
C’était, peut-être pas de la pression mais tout de même un petit peu de nervosité. C’était ce dont j’avais rêvé depuis toujours… J’ai toujours été au Stade de la Mosson étant petit, j’allais tous les week-ends aux matchs. Et me retrouver à jouer avec l’équipe première, c’est forcément assez particulier. Mais ça c’était relativement bien passé, et c’est vrai que ces joueurs d’expérience autour de moi, ont facilité mon intégration. Ce sont des joueurs intelligents. Leur intérêt pour eux, même si on avait le même poste, c’était que ça se passe bien pour moi parce que ça se passera bien aussi pour l’équipe. Ce sont des joueurs avec beaucoup d’expérience et qui facilitent les choses lors des premiers matchs.

Avec l’équipe première, on a l’impression que vous étiez sur le point de vous imposer, d’autant plus quand on voit les stats (22 matchs à 20 ans en 2006/2007). En y regardant de plus près, on s’aperçoit que vous sortez du onze après un csc à Bastia lors de la 26e journée. Domergue ne vous a pas pardonné cette erreur, ou simple coïncidence?
Je pense que c’était surtout une saison qui ne se passait pas très bien, où le club s’est sauvé à la dernière journée, contre Grenoble. À la trêve était revenu Michel Mezy et c’est vrai qu’en deuxième partie de saison beaucoup de jeunes sont sortis du onze de départ et les anciens ont tenté de sauver le club. Je pense que c’est la raison principale. Et quand on voit ensuite, même si je ne veux pas trop m’épancher là-dessus, comment s’est passé mon départ du club, cela confirme selon moi que c’est la raison principale.

Alors qu’un possible départ en prêt fut évoqué, vous quittez le club pour rejoindre le Litex Lovetch, club bulgare, pourquoi ce choix?
J’avais envie de voir autre chose, après avoir passé 11 ans au club. Puis on m’a fait comprendre, notamment une personne, que l’on ne comptait pas sur moi au club. C’est vrai que, comme il me restait 2 ans de contrat, un prêt fut évoqué. Cette opportunité bulgare s’est présentée et je me suis dit « pourquoi pas? ». Cela peut paraître, de l’extérieur, un peu bizarre et compliqué, mais voilà je ne regrette pas ce choix, j’ai vécu de belles choses là-bas aussi (2 trophées nationaux et une participation à la Coupe de l’UEFA, NDLR). J’avais vraiment envie de voir autre chose et de vivre une nouvelle aventure tout simplement.

Avez-vous des regrets de ne pas avoir pu vous imposer au MHSC?
Un petit peu. Pas forcément des regrets mais je me dis que, oui, je pense que j’aurais pu faire plus avec ce club, faire plus pour ce club. J’étais chez moi, ça n’a pas été évident durant toute ma formation, mais j’ai quand même réussi à signer professionnel à Montpellier. Un petit peu de regret dans le sens où je n’ai pas réussi à m’imposer comme je l’aurais voulu, après je suis très fier de ma carrière et de ce que j’ai pu accomplir par la suite. Malgré tout, ça reste positif.

En tant qu’ancien pailladin, quel est votre regard sur la demi-saison écoulée et celle à venir sous Frédéric Hantz pour Montpellier?
La reprise en main fut une réussite, puisqu’on a vu directement les résultats s’améliorer. À un moment, j’ai craint pour la suite parce que je ne voyais pas comment l’équipe pouvait se sortir de ce début de saison. C’est vrai que l’arrivée de Frédéric Hantz a changé la donne et a donné un nouvel élan à l’équipe et elle s’est maintenue facilement. Donc je pense qu’il y a des bases intéressantes et solides pour faire une bonne saison cette année. Après, il va falloir bien gérer le mercato. On voit que beaucoup de joueurs sont sollicités, il y a Jonas Martin qui est déjà parti. C’est dans ce mercato que cela va se jouer mais je pense que l’équipe de Montpellier est armée pour faire une belle saison et bien figurer dans le championnat.

Pour conclure, un petit mot sur l’association « Un match pour tous » dont vous êtes le parrain
C’est une association  qui s’occupe des enfants défavorisés. Ce sont des enfants des cités à Toulouse. Elle les amène voir des matchs de tous les sports, football, rugby, handball… pour les sortir un peu de leur quartier. À coté de ça elle finance chaque année un village dans le monde. Il y a deux ans c’était au Sénégal, l’an dernier en Argentine. Il y a également un match de gala qui a eu lieu le 28 juin à Toulouse avec le nouveau parrain qui est Imanol Harinordoquy le rugbyman, donc ils ont organisé une belle fête ce jour-là à Toulouse avec Harinordoquy, Jérôme Fernandez (handball) beaucoup de joueurs du TFC pour récupérer des fonds pour cette association. J’ai été parrain parce qu’on me l’a présenté par l’intermédiaire d’un ami, avec qui j’ai joué, et pour donner un coup de main j’ai accepté sans hésiter. C’est une belle initiative en tout cas.

 

Un grand merci à Cédric Cambon pour cet entretien, son amabilité ainsi que sa disponibilité

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Le site officiel d’un match pour tous

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