Laurent Nicollin: « On a été cocus »

Dans le Club Sers, Laurent Nicollin a fini par exprimer ses premiers sentiments à l’encontre de Rolland Courbis. On sent énormément d’amertume dans les propos du président délégué qui s’estime cocu après le départ de son entraîneur en décembre. Il aurait préféré le virer cet automne lors de la première crise et prendre Hantz immédiatement.

« Rolland a été entraîneur 7 ans ou 8 ans avant. Il nous a maintenu, il nous a faits monter en première division et il avait déjà pratiqué Louis Nicollin. Donc quand on accepte de revenir au Montpellier Hérault on sait très bien que Louis Nicollin le lundi va vous chouchouter et le mercredi il va vous taper les fesses. Je doute de lui mais je ne pense pas qu’il était un entraîneur novice. Après il a peut-être cru que ça serait plus tranquille avec moi qu’avec Louis Nicollin et il s’est peut-être trompé. C’est un grand communiquant avec des jeux de pistes. Je pars quelques jours en vacances avant la reprise du championnat au mois d’août et il y a une Une de L’Equipe, comme quoi ce sont les deux plus grands amis du monde. Je n’ai pas à épiloguer. Chacun sait quand il prend l’un ou l’autre.

Il a été vexé parce qu’on n’a pas voulu le prolonger de trois, quatre, cinq ou six saisons au Montpellier Hérault. J’ai bien fait de ne pas le faire parce qu’il nous aurait dit qu’il était fatigué pareil et ça nous aurait coûté beaucoup plus d’argent parce qu’il aurait fallu lui payer les quatre ou cinq ans de contrat.

On va dire que l’enchaînement – être très fatigué le soir de Nice, épuisé même – et dix ou onze jours après signer au Stade Rennais, j’avoue qu’il y a de quoi penser être un couillon. Mais on a été plus pris que pour un couillon, on a été cocus dans l’histoire. Je suis honnête. Le soir quand il m’a dit ça, je pensais qu’il trouverait autre chose comme une sélection, pas un club français. Pour quelqu’un qui est fatigué, il a très vite rebondi.

Je garde beaucoup de choses en moi. Ce qui est sûr c’est que tant que je serai président du Montpellier Hérault, Rolland Courbis ne sera plus jamais entraîneur ou même autre chose, comme conseiller. Puisqu’à un moment, il voulait être mon conseiller ou conseiller du président et prendre la place de Michel Mézy. Il voulait la totale. Dans la vie, on ne peut pas avoir l’argent, le beurre, la crémière et je sais plus quoi. Je ne vais pas être désobligeant maintenant, je pourrais l’être mais il y a un match samedi. Et comme je suis supersticieux, je ne voudrais pas que ça me retombe dessus samedi.

Je ne suis pas rancunier, mais je n’oublierai jamais ce qu’il a fait à moi, mais ça on s’en fout, mais surtout au club et aux gens qui aiment le club. Parce que quand il est parti, il était persuadé qu’on avait déjà fait signer Der Zakarian et qu’on ne pourrait pas prendre un autre entraîneur. Mais comme nous sommes des gens honnêtes et sérieux, on n’avait rien négocié avec Der Zakarian et on était libres de prendre Hantz avant.

La seule chose que je regrette c’est que quand j’ai fait une réunion avec les joueurs, ils étaient prêts à le lâcher. Alors si on avait pris Hantz avant, on serait peut-être ce soir européens. »