Laurent Scala (entraîneur RCOA) : “Quand on est le petit face au gros…”

L’entraîneur du club agathois était invité sur France Bleu en milieu de semaine pour évoquer le tirage lui ayant désigné le MHSC comme adversaire pour le 7e tour de Coupe de France. Match programmé dimanche prochain au Stade Louis Sanguin. Un tirage accueilli avec une certaine réserve parallèlement à l’engouement que ce genre de duel est censé générer auprès du grand public. Il s’en explique au travers de son vécu :

A. Beria : Quelle a été votre réaction quand vous avez vu le tirage, le MHSC qui va venir à Agde pour le 7e tour de la Coupe de France ?

L. Scala : Une réaction mitigée. La première, c’est un peu de phobie et beaucoup de joie par rapport au fait qu’on prend le Montpellier Hérault, le club phare de la région. Et la deuxième, je vous le dis par expérience, j’ai eu la chance de vivre quelques épopées que ce soit avec Sète ou Fabrègues, on aurait pu les prendre dans deux ou trois tours. C’est une vraie opportunité pour le club, pour la ville d’Agde, de vivre un grand moment de football. À nous maintenant de faire revivre le mythe de la Coupe de France et d’essayer de faire tomber le “gros”.

A. Beria : C’est trop tôt dans la compétition pour tirer un gros, en quelque sorte ?

L. Scala : À mon goût oui. Quand je vois qu’il y a Mauguio-Carnon (R3) qui joue contre une R2 ou une R1 (ndlr : Is-Selongey, R1)… Après, ce n’est jamais trop tôt de jouer une grosse équipe parce que, je vais vous donner une anecdote, avec Sète en 2014-2015 je suis arrivé en 8e de finale de Coupe de France (ndlr : 2014, Sète en CFA 2), on avait éliminé Jura Sud, Carquefou et on avait perdu en 8e à Moulins sans jouer une Ligue 2 ni une Ligue 1. Donc écoutez, pourquoi ne pas essayer de faire un exploit d’entrée ? Puis si on perd contre le Montpellier Hérault il n’y aura pas à rougir, c’est la logique qui sera respectée mais faites-moi confiance pour mettre toutes les chances de notre côté pour jouer, on va dire, nos 15-20 % de chances à fond.

A. Beria : Vous, dans votre carrière, vous avez déjà affronté des clubs professionnels en Coupe en tant qu’entraîneur ?

L. Scala : Oui, et je vais vous en donner une autre (anecdote), en 2001 à Sète je suis co-entraîneur avec Patrick Lebeau et Patrick David, on est en CFA, et on bat Cannes et puis on bat Montpellier entraîné par Michel Mézy en 32e de finale (ndlr: c’était au 8e tour, le MHSC était en L2 à cette époque), il y a le Président Nicollin sur le banc de touche, on les avait battus 1-0 à Sète.

A. Beria : Quelle stratégie on choisit, comme ça, quand on est le club amateur qui accueille un club professionnel ? C’est tous derrière et on attend les penalties, ou au contraire, il faut attaquer pour essayer de surprendre le gros ?

L. Scala : Quand on joue une grosse équipe comme le Montpellier Hérault ou une autre peu importe l’équipe quand on est le petit face au gros, la première stratégie c’est d’être costaud, solide. Donc bien évidemment on ne peut pas attaquer les premières minutes, par contre oui de l’engagement sur les 5-10 premières minutes si l’équipe supérieure n’est pas très dynamique ou pour X raison n’est pas très offensive on va dire, on peut essayer de les bousculer ; mais en général l’histoire le montre, il faut être d’abord costaud, supporter un peu la pression de l’évènement, la gestion émotionnelle et pour se dire qu’on va subir, planter des banderilles régulièrement et faire preuve d’un maximum d’efficacité. Ensuite pour se qualifier il faut beaucoup de réussite aussi.

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(France Bleu)