
Laurent Nicollin: “Je n’en pouvais plus, Gasset parlait de tactique avec des verres et des morceaux de sucre”
Laurent Nicollin s’était exprimé dans les colonnes du Midi Libre, vendredi en fin de journée, peu après la disparition de Jean-Louis Gasset. Le Président du Montpellier Hérault a eu le courage de le faire ensuite pour So Foot à qui il livrait notamment une sympathique anecdote nocturne:
“Un amoureux, un passionné de football, ça en était même limite. Je me souviens d’un repas où il est venu manger avec son épouse, Andrée, il y avait (Jean-François) Domergue, notre entraîneur à l’époque, sa femme, mon ex-épouse et moi. On était tous les six, et ça a fini le lendemain matin. Je n’en pouvais plus parce qu’il parlait de tactique avec des verres et des morceaux de sucre, et il me disait si tu bouges comme ça, et moi comme ça, et je te contre là… Je lui disais : « Je vais aller me coucher, parce que parler football ça me va mais bon la tactique, au bout d’un moment… » Voilà, c’était un passionné de football.
C’était quelqu’un qui était fou de tactique, qui voulait toujours faire évoluer l’équipe en fonction de l’adversaire. C’était en lui : comment jouer, comment contrer quelqu’un. C’est pour ça que c’était un super numéro deux, parce qu’il mettait tout en place, il planifiait les choses. Il n’aimait pas se mettre en avant, les médias… La saison dernière, j’étais persuadé que c’était l’homme de la situation. À la fin, il est venu me voir avec mon frère, dans mon bureau, pour me dire qu’il n’y arriverait pas, qu’il fallait qu’il arrête sinon il en collerait deux ou trois contre le mur, et ça allait mal se passer. C’était quelqu’un d’entier, honnête. Quelqu’un qui vivait le football même quand il avait arrêté, il parlait toujours de football, regardait les matchs… Jusqu’au bout, il a dû penser, manger et respirer football.”

Plus largement, Laurent Nicollin prenait le temps de résumer le lien entre sa famille et celle des Gasset:
“Bernard, son père, et le mien, c’étaient les deux chevilles ouvrières du club. Jean-Louis a joué dans l’équipe de l’entreprise, dans l’équipe corpo, après il est parti un an à Béziers, puis est revenu quand on a récupéré le club l’année d’après en division d’honneur… Il a connu tous les échelons. C’est un lien, j’étais à son mariage, il était au mien. Des liens entre gens qui se côtoient au quotidien. Bernard, c’était le frère que mon père n’a jamais eu. C’était comme un oncle, c’était la famille. Jean-Louis, je l’ai eu en tant qu’entraîneur en pupille. Il était joueur, il était entraîneur, il était éducateur. On a toujours gardé contact, toujours eu un lien, même quand il était à Bordeaux, Paris ou en équipe de France. Chaque fois qu’il revenait sur Montpellier, on se voyait, on mangeait un morceau, on s’appelait, on discutait… Ma fille est proche de sa fille, on connaît bien les enfants…”


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