
[Anecdote AP] Le jour où : 26 Août 2019
C’est la première émission de Bertrand Queneutte, Geoffrey Dernis n’est pas encore arrivé à l’antenne, le journaliste cherche un supporter pour interroger, le président Laurent Nicollin en studio. Il nous contacte et l’opportunité ne se refuse pas. Oui, quelqu’un d’Allez Paillade sera évidemment présent ce lundi soir Allée Henri II de Montmorency (le II est très important à rentrer dans le GPS). Le président arrive à 17h55, il est forcément accueilli par la nouvelle responsable de la station, et le journaliste à l’aune de son premier 100% Paillade. L’émission se passe sans trop de surprises. Laurent Nicollin est tout aussi craintif devant un micro que très agréable dès que l’émission s’arrête. Il discute le bout de gras avec Davy Gounel du Midi Libre et je me dis que ce n’est pas possible de louper une occasion en or. Genre Karim Aït Fana contre Lille en 2012.
Je lui demande très gentiment avec un ton de premier communiant: “Président, quand est-ce qu’on peut faire une interview pour notre site, ça fait longtemps?” (La dernière interview devant dater de 2015) Et il me répond du tac au tac “Pourquoi tu ne m’as jamais écrit pour demander une interview? Et je lui rétorque en souriant: “On vous a écrit 3 ou 4 fois sur votre boîte mail, mais bon vous n’avez pas du le voir, c’est pas grave.” Il me dit alors: “Je regarde tous mes mails. J’ai rien reçu” Il sort alors son téléphone portable avec une magnifique coque Dadou, et il me montre sur l’écran qu’il n’a pas reçu de messages. Et il me dit alors: “ne t’inquiète pas, c’est OK, demain je m’en occupe et si demain je m’en occupe pas, tu m’écris et c’est OK.”
Le lendemain matin à 10h sur la boîte mail, le courriel présidentiel arrive avec une proposition de créneaux horaires pour réaliser l’interview dans les bureaux de Grammont. Le président avait tenu parole. Deux semaines après, un vendredi après-midi, à quatre, nous nous présentons une demi-heure à l’avance au centre d’entraînement, et puis comme on s’est trompé, on va direction les bureaux au centre de formation. On nous installe alors dans une immense salle de réunion, avec une table immense, façon Conseil des Ministres, avec les fauteuils qui vont bien. Au fond de la pièce, il y a un bar, avec une réplique du trophée de Champion de France. On est dans la salle où ils font les signatures des joueurs et où il y a une sorte d’écran coulissant qui sert à la fois pour les vidéos et de pare-soleil pour les photos. Le président arrive à l’heure H. Il est extrêmement détendu. Il descend le pare-soleil.
Nous avions un créneau d’une heure. Et le président nous en a consacré deux. A 100% mentalement disponible, sans jamais répondre à son téléphone portable. De 15h à 17h un vendredi, nous avons pu lui poser toutes les questions possibles et inimaginables. Prendre en vidéo certaines séquences, faire signer pour certain un livre. Il nous a bluffés par son naturel et sa volonté de n’éviter aucun sujet comme la fin de l’époque Rolland Courbis, Fred Hantz, les problèmes du centre de formation. Un comportement diamétralement opposé avec le personnage médiatique qui semble souvent agacé par les questions des journalistes.
Il nous a renvoyé parfois dans nos 22 sur certaines questions, comme sur l’intégration des jeunes dans l’équipe par exemple. Où les résultats plaident en faveur de l’entraîneur et où le comportement général des jeunes (à l’exception de Cozza, Bertaud et évidemment Chotard), aveuglés par la signature de leur premier contrat, est à pointer du doigt. Mais il nous a toujours répondu avec une réelle franchise. Comme aussi sur la construction du stade et son soutien à Philippe Saurel, le seul finalement à soutenir les Nicollin (père et fils) dans l’élaboration du projet. Nous avions presque honte de rester autant de temps. Nous rêvions d’une heure et nous avions peur de lui tirer les vers du nez, et de mener un entretien sans queue ni tête. Nous avons eu droit à deux heures en face à face et nous avons pris un pied énorme à l’écouter.
Ce fut pour les quatre présents ce jour-là à Grammont, une récompense énorme. Le fruit au final du boulot qu’on accomplit au quotidien sur le site avec grand plaisir. Et ce fut surtout l’occasion de constater que le président savait tenir ses promesses.
Les différentes parties de cette entretien à retrouver dans notre rubrique “Interviews”, en cliquant ici.
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