Entretien avec Julien Le Goux, analyste vidéo d’Angers SCO: “Savanier, un joueur très difficile à arrêter”

Julien Le Goux, analyste vidéo d’Angers a répondu à nos questions avant le match de dimanche. Il a évoqué sa formation ainsi que son rôle au sein du club angevin. Si le métier d’analyste vidéo est moins reconnu que celui de coach ou de préparateur physique, il reste néanmoins indispensable pour les entraîneurs professionnels qui y donnent de plus en plus d’importance.

Bonjour Julien, peux-tu te présenter (formation, clubs) et nous expliquer ton rôle au sein d’Angers SCO ?

J’ai 26 ans et je suis analyste vidéo depuis maintenant un an au SCO. J’ai effectué une licence STAPS, option entraînement sportif à Rennes. J’ai terminé cette licence à Montpellier et j’ai eu la chance de rencontrer Olivier Cavailles, professeur de l’université et responsable du DU analyse vidéo à Montpellier qui m’a poussé dans cette voie. J’ai effectué mon stage à l’Olympique Lyonnais avec l’équipe réserve durant une saison puis j’ai été recruté à l’issue du stage. J’ai passé deux saisons avec l’équipe professionnelle dans une cellule de trois analystes dirigée par Yannick Pothier avant de rejoindre le coach au SCO.
Ici, je m’occupe en grande partie de l’analyse de l’adversaire. Je travaille également en live pendant les matchs pour apporter des solutions au staff à la mi-temps. La dernière partie concerne notre équipe, je réalise les montages individuels et collectifs d’après-match après avoir visionné le match avec tout le staff.

Quelle différence y-a-t-il entre le rôle de numéro un et le poste que tu occupais à Lyon ?

La grande différence, c’est qu’aujourd’hui j’ai intégré le staff technique. Je participe donc à toutes les réunions sur les préparations de séances, la composition d’équipe du week-end, la préparation de la causerie d’avant-match… J’ai un rôle d’adjoint en charge de l’analyse vidéo, ce qui n’était pas le cas à Lyon. Lorsqu’on est numéro un, si quelque chose ne fonctionne pas ou si on fait une erreur, on ne peut pas mettre la faute sur quelqu’un d’autre donc et en ce sens, il y a plus de pression.

Quelle est la place de l’analyse vidéo dans des clubs comme Angers ou Montpellier ?

Cela dépend beaucoup du coach et du projet club. Je suis le premier à occuper ce poste au SCO. Ici, la partie vidéo occupe une grande place car le coach s’appuie énormément dessus pour faire passer ses messages et ses principes de jeu. À Montpellier, Jonathan Llorente fait un gros travail depuis des années pour développer l’analyse vidéo au MHSC mais également auprès de la ligue professionnelle pour que notre métier soit reconnu. Le coach Olivier Dall’oglio a également fait venir un analyste vidéo lorsqu’il est arrivé donc c’est sans doute quelque chose de primordial dans son fonctionnement.

Quelle est ta relation avec Gérald Baticle ?

Nous nous connaissons depuis mon arrivée dans l’équipe professionnelle à Lyon. Nous étions proches lorsqu’il était adjoint car il travaillait déjà beaucoup avec la vidéo. Aujourd’hui nous le sommes encore plus et c’est important pour pouvoir répondre rapidement à ses demandes et les anticiper.

Quelle est ta semaine-type afin de préparer un match ?

Le lundi, nous analysons notre match avec le staff technique puis je finalise le montage qu’on montre ensuite aux joueurs dans la semaine. Je regarde en général trois matchs entiers de l’équipe adverse et Alexandre Dujeux, l’adjoint, en regarde un. J’observe ensuite les phases arrêtées et les ressorties. J’affine le montage et je le finalise avec Alex qui le présente aux joueurs la veille du match. Durant la semaine, je réponds également aux différentes demandes du coach (montages individuels, captation de séances d’entraînement…).

Comment expliques-tu ce début de saison compliqué du SCO ? Est-ce dû au temps d’adaptation après le départ de nombreux joueurs cadres en fin de saison dernière ?

Il y a effectivement eu beaucoup de changements dans le groupe. Les nouveaux joueurs doivent assimiler de nouveaux principes et nous devons retrouver une solidité défensive. Il y a également des faits de matchs qui n’ont pas aidé avec deux matchs joués pendant plus de soixante minutes à 10 contre 11. Le MHSC en a également fait les frais avec quatre cartons rouges depuis le début de saison. On doit s’adapter à un nouvel arbitrage particulièrement sévère cette saison.

Quel est ton avis général sur le MHSC ?

C’est un club très stable qui arrive toujours à bien figurer en ligue 1. Ce ne sont jamais des matchs faciles à jouer, même lorsque j’étais à Lyon car c’est un club avec beaucoup de grinta.

On entend souvent que lorsqu’on joue contre Montpellier, Téji Savanier est analysé. Mais peut-on vraiment analyser un joueur dont la technique peut toujours surprendre ?

Effectivement, c’est un joueur très difficile à arrêter car il peut faire la différence n’importe quand grâce à la qualité de son pied droit. La première des choses, c’est d’arriver à le cadrer suffisamment pour l’empêcher de frapper ou d’effectuer la bonne passe. Lorsqu’on ne peut pas, il faut avoir les bonnes réponses pour être capable de bien gérer la profondeur. C’est très facile à dire devant mon ordi.

Y-a-t-il un joueur ou un binôme sur lequel il faut être attentif quand on joue face au MHSC ?

Dans chaque équipe, il y a des joueurs plus dangereux que d’autres, mais le plus important est d’être concentré sur nos principes collectifs, être compact pour être solide et agressif, et offensivement, avoir les bonnes positions et les bons déplacements pour être dangereux.

Nous tenons à remercier Julien pour le temps qu’il nous a accordé. Nous lui souhaitons une bonne saison avec le SCO.

Photo : Angers SCO

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