Les joueurs doivent également se remettre en question

Le coach Olivier Dall’Oglio mis à pied, une nouvelle page va s’ouvrir du côté de Grammont au cœur d’une saison si particulière. Si le timing de cette prise de décision peut interroger, Laurent Nicollin a su la prendre après une série de défaites inédite sur une année civile (20 en 30 matchs). Lui qui a pris, seul, la décision de recruter l’ancien coach de Brest, ce limogeage sonne comme l’aveu d’un échec pour le président du MHSC. De son échec, donc, mais si le désormais ex-coach du MHSC paye à lui seul la mauvaise série en cours, il est loin d’être le seul responsable de celle-ci.

Des cadres loin de leur niveau habituel

Il est souvent pointé du doigt, lui aussi, quand les choses vont mal du côté de la Paillade, Téji Savanier a évolué loin de son niveau habituel en ce début de saison. Il nous avait pourtant habitués à bien mieux que cela lors du dernier exercice. Frustré, le capitaine du MHSC a même eu un échange très vif avec certains supporters qui avaient fait le déplacement à Lens à l’issue de la rencontre. Car la défaite en terre nordiste est difficile à mettre sur le dos d’ODO. Le MHSC a mieux défendu, a eu quelques situations de contre, mais c’est surtout l’erreur de Téji Savanier qui coûte le seul but de la rencontre inscrit samedi soir. Difficile de faire de la fiction, mais, sans cette boulette du capitaine du MHSC, est-ce que Olivier Dall’Oglio serait resté plus longtemps sur le banc du club ? Difficile à dire, mais comme quoi, le football, parfois, ça ne tient à rien…

Pourtant, rien ne semble avoir changé, ou presque, pour Téji Savanier par rapport à la saison dernière. Son positionnement sur le terrain est le même. Ses deux camarades au milieu n’ont pas bougé. Devant, des renforts sont arrivés. Alors, comment expliquer cette baisse de régime ? Les raisons sont probablement multiples, nous n’en savons pas grand-chose, mais il est clair que le coach ne semble pas être le principal responsable de cela. Quoi qu’il en soit, le capitaine héraultais devra être un des premiers à se remettre en question avant de débuter l’ère Pitau, sans quoi les résultats seront toujours aussi mauvais.

Il en va de même pour Jordan Ferri, autre joueur expérimenté de ce groupe. Ils ne sont plus beaucoup à compter des centaines de matchs chez les professionnels dans le 11 titulaire, mais ces joueurs-ci doivent aider les jeunes à progresser et à les former à l’exigence d’une saison de championnat. Lors du match à Monaco, l’attitude de l’ancien Lyonnais a été remarquée. Plutôt en dedans physiquement, il a rencontré des difficultés dans le repli, choses inhabituelles chez lui. Vrais pépins physiques, ou faille mentale ? Qu’importe la réponse, Romain Pitau va devoir compter sur un Jordan Ferri en pleine possession de ses moyens pour espérer avancer.

Concernant Stephy Mavididi, il n’est clairement pas au niveau depuis son retour de blessure. L’attaquant anglais n’a pas du tout inquiété les défenses de Monaco et de Lens dernièrement. En revenant progressivement à 100%, il devrait monter en puissance dans les semaines à venir. Enfin, même s’il a été très bon à Lens ce samedi, Jonas Omlin va devoir trouver la confiance sur son jeu au pied. Même si ce n’est pas son fort, le portier suisse est souvent fébrile à la relance.

Avec l’éviction d’ODO, c’est désormais à tous les joueurs, et pas seulement les cadres, de se remettre en question. Si les résultats étaient catastrophiques ces derniers temps, c’est en partie de leur faute également. À eux de trouver les ressources physiques et mentales pour retrouver l’esprit Paillade tant désiré par Laurent Nicollin, pour, de nouveau, retrouver le chemin du succès.