Les Pailladins sont des petits caramels mous

Fini le jeu à la Nantaise, et les actions à une touche de balle pour une génération de techniciens assez doués orchestrés par un entraîneur (Suadeau) génie dans l’organisation tactique. Le Nantais des années 2010 s’est adapté à la Ligue 1 d’aujourd’hui. Pragmatique, efficace, rugueux. Der Zakarian est passé par là pour la première couche. René Girard n’a pas eu le temps de poser la seconde et Conceiçao a repris le chantier et a déjà le pinceau à la main. Les Nantais n’ont aucune ambition dans le jeu, nous ont piégés deux fois en huit jours dans des circonstances bien différentes. Mais hier, à voir le plan anti-Sessegnon, pris strictement en individuel pour couper la construction montpélliéraine. A voir le bon nombre de semelles laissées à chaque contact, et à voir notre défaite, on conclura évidemment en disant que nos joueurs sont encore vraiment trop tendres pour ce genre de rencontres. Des petits caramels bien mous, si savoureux quand tout se passe bien mais qui peuvent coller aux dents et nous filer une indigestion. Comme hier devant l’écran, à attendre en vain une égalisation qui ne viendra jamais. Aymé Jacquet avait demandé à Robert Pirès de muscler son jeu parce que le Messin de naissance était trop gentil. On conseillerait au Sanson, Mounié, Skhiri d’apprendre à mettre des coups, à se faire respecter pour ensuite développer le jeu chatoyant souhaité par Fred Hantz. Car même Sylla recruté pour cela et positionné dans un couloir, ne le fait pas et cette équipe manque de moelle quand il faut bomber le torse.