
[MHSC-OGCN] Entretien avec l’adversaire
Nous avons pu échanger dans la semaine avec Sky de La Voix des Niçois site 100% OGCN et qui propose notamment une émission radio hebdomadaire en direct sur Youtube. Nous sommes revenus avec lui sur le changement de stade, les arrivées de Vieira et de Balotelli et la rencontre de ce soir. Merci à lui d’avoir pris le temps de nous répondre.
- Avant d’évoquer la partie sportive, il est question d’un nouveau stade pour le MHSC d’ici 2022. Le départ du Ray pour l’Allianz Riviera n’a-t-il été que du positif pour les supporters niçois ?
Difficile de comparer les deux situations. La Mosson, c’est tout de même un stade hôte de la Coupe du Monde 98 et, même s’il a des défauts, reste quand même aux standards Ligue 1. Peut-être surdimensionné, pas complètement couvert, pas de toit… mais le Ray c’était une ruine. Des tribunes en tubulaires, une dérogation octroyée par la Ligue pour jouer en Ligue 1 : rien à voir avec ce qu’il était il y a une quarantaine d’années. Même si à titre personnel, j’aurais préféré reconstruire au Ray une petite bombe de 25 000 places, il faut avouer qu’on dispose aujourd’hui d’un outil de niveau européen sans qui nous n’aurions jamais pu construire l’équipe de ces dernières années. Ne manque qu’un accès un peu plus simple, qui devrait arriver l’an prochain. Dites-vous qu’aujourd’hui il n’y a ni tramway, ni parkings à proximité. Seulement des navettes en bus, depuis cinq ans ! Par contre, même lorsque l’Allianz Riviera sonne creux, il y a minimum 18 000 personnes. Soit plus que le Ray les rares fois où il était plein. Petit à petit, le nouveau public se construit…
- Patrick Vieira, champion du Monde, d’Europe… La liste de son palmarès en tant que joueur est longue. Celui en tant qu’entraineur est plus vide. Quelle a été votre sentiment au moment de sa signature ?
Plutôt circonspect. Quand tu passes derrière Claude Puel et Lucien Favre qui ont un CV d’entraîneur de niveau européen, c’est forcément difficile. Mais son discours, son charisme ont su convaincre les supporters dès les premières semaines. Puis confiance en Jean-Pierre Rivère, qui s’est rarement trompé depuis son arrivée à Nice.
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- L’épisode Balotelli aura animé ce mercato estival. Lui qui est arrivé en surpoids, nos défenseurs auront-ils la chance de l’avoir au marquage pour cette rencontre ? Que représente-t-il pour un club comme l’OGCN ?
On ne sait jamais trop. Il est a priori fit, il postule à une place dans le groupe mais jusqu’à la dernière minute on restera dans le doute. Aujourd’hui il faut quand même se rendre compte de ce que cela signifie d’avoir Mario Balotelli à l’OGC Nice, pour une troisième saison d’affilée. 43 buts en 67 matchs, numéro 9 de l’équipe nationale italienne. Quand tu vois que n’importe quel attaquant lambda de Ligue 1 s’arrache à plus de 10 millions d’euros, c’est le coup du siècle. Sans parler de l’exposition médiatique mondiale qu’il t’apporte. Et quoique nous promettent les médias depuis deux saisons, on n’a jamais eu à se plaindre de lui dans le vestiaire.
- Après des débuts plutôt compliqués, Patrick Vieira semble reparti sur de meilleures bases avec deux victoires consécutives. A quoi sont dus ces changements selon vous ? Sa nouvelle mise en place tactique avec 3 défenseurs axiaux ?
Sur les derniers matchs, son coaching change souvent la face de la rencontre : entrée de Ganago, buteur à Caen, Atal qui change la fin de match contre Rennes… c’est lui qui va provoquer la réussite en faisant assez tôt des changements audacieux. Le 3-5-2 aide, forcément, puisque l’on a aujourd’hui l’effectif pour. Mais je ne vois pas ce système durer toute la saison. Avec le retour de Mario Balotelli, il faudra probablement repasser en 4-3-3 avec Myziane et Saint-Maximin sur les ailes plutôt que dans l’axe. On verra alors si notre assise défensive est toujours aussi bonne.
- Quelles sont les forces et les faiblesses cette saison de Nice ? Il a été question d’un nouveau gardien pendant de longues semaines, rien ne s’est fait. Est-ce le véritable point faible ?
La principale force du Gym est également sa plus grande faiblesse : tout est très jeune. Le coach, les joueurs : tout manque cruellement d’expérience. On compense cela par un talent brut comme on l’a rarement connu depuis la remontée en 2002, mais tu ne peux pas savoir comment le groupe va réagir à la première difficulté. On a su relever la tête après la gifle à la maison contre Dijon (0-4), ce qui tend à montrer que l’on a les ressources mentales. Mais la saison est longue. Concernant le gardien, la gestion du poste est une immense blague depuis le départ de David Ospina en 2014. Aucune décision n’a de sens, avec des recrutements hasardeux (Joris Delle, Simon Pouplin), des blessures à répétition, des prolongations de contrat douteuses (Yoan Cardinale de trois ans cet été). Je crois me souvenir que l’on a vu huit gardiens défiler dans les buts du Gym sur cette période. Aujourd’hui avec Walter Benitez, on a un jeune gardien talentueux, qui s’habitue petit à petit à l’Europe et qui sait se montrer véritablement décisif à des moments clés. Il te rapporte tout simplement six points sur les deux dernières rencontres, comme il l’a déjà fait la saison dernière. Il n’aurait jamais dû sortir du onze.
- Comment voyez-vous cette rencontre ? Le MHSC est-il perçu comme un concurrent à l’Europe ?
On risque de connaître une saison similaire à l’an dernier, où la sixième place va se jouer sur des détails, jusqu’à la toute fin du championnat. Vous finissez à quatre points de l’Europe, ça se joue peut-être sur une confrontation directe en cours de saison, autrement dit rien du tout. Montpellier n’est pas programmé pour prétendre au top 6 du championnat comme Rennes ou Saint-Etienne, notamment à cause de l’identité de jeu peu séduisante menée par Michel Der Zakarian. Mais Bordeaux l’a prouvé ces derniers mois, le navire peut prendre l’eau de partout mais te mener quand même en Europa League. Ce n’est donc absolument pas impossible pour le MHSC d’accrocher l’Europe si un groupe fort se créée et que la chance est au rendez-vous. Un fait de jeu, moins de blessés qu’un adversaire direct et hop, t’es dans le bon wagon. C’est aussi grâce à la faillite d’équipes mieux armées que tu peux grimper au classement, comme Nice a su en profiter ces dernières saisons. On risque donc de se battre avec vous pour un classement indéterminé entre la 6ème et la 10ème place jusqu’au printemps !
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