
Meilleur espoir 2012 : que reste-t-il de Younès Belhanda ?
En mai 2012, le MHSC écrivait la plus belle page de son histoire en devenant champion de France, devançant le Paris Saint-Germain de Carlo Ancelotti et de ses stars fraîchement arrivées. Si Olivier Giroud avait terminé meilleur buteur du championnat, c’est un autre nom qui avait également marqué les esprits cette saison-là : Younès Belhanda, élu meilleur espoir de Ligue 1.

Le milieu offensif, formé à Montpellier, incarnait alors la fougue, la créativité et la fraîcheur d’un collectif soudé. Son entente avec Giroud, ses dribbles courts, sa vision du jeu et sa faculté à marquer dans les grands rendez-vous, avaient fait de lui un joueur courtisé et prometteur. À 22 ans, il était considéré comme l’un des plus grands talents du championnat.
Suite à ce titre de champion, Belhanda quitte la France à l’été 2013 pour le Dynamo Kiev. Un choix qui surprend. Loin des grands championnats, il peine à attirer la lumière sur ses performances, bien que celles-ci restent globalement correctes. En Ukraine, il remporte des titres nationaux mais n’acquiert jamais le statut de star qu’on lui prédisait.

S’ensuit une série de prêts : Schalke 04 en Bundesliga, l’OGC Nice pour un retour discret en Ligue 1, puis la Turquie, où il retrouve un second souffle à Galatasaray. Il y reste plusieurs saisons, gagne un championnat et devient une figure appréciée des supporters stambouliotes. Pourtant, même là, l’irrégularité continue de coller à son jeu.
Depuis 2021, Younès Belhanda poursuit sa carrière loin des projecteurs européens. Après une dernière pige à l’Adana Demirspor en Turquie, il rejoint Al-Shamal SC au Qatar. À 35 ans, il évolue désormais dans un championnat peu médiatisé, où il peut encore exprimer son talent par intermittence dans un cadre plus tranquille.
Belhanda n’a pas totalement disparu des radars, mais son parcours est révélateur d’un phénomène courant chez les jeunes talents : briller tôt, puis peiner à se maintenir au sommet. Son éclosion spectaculaire à Montpellier avait laissé espérer une ascension à la Mahrez ou Benzema. Finalement, c’est un parcours plus modeste, à mi-chemin entre la réussite et les regrets.
Trois ans plus tôt, il confiait à So Foot ses ambitions post-carrière :
« (Sans hésiter) Je veux être entraîneur ! J’aurai une carrière assez légitime pour parler aux joueurs et en plus, j’estime que je vois des choses qui peuvent servir à chacun d’entre eux. Consultant en revanche, non. Je pense que je n’ai pas assez de vocabulaire et, je le redis, je suis trop émotif. Je n’aimerais pas que les gens me voient ainsi devant leur télé. »
Mais à Montpellier, on ne l’a jamais oublié. Il reste à jamais associé à cette saison 2011-2012 hors du temps, à cette équipe improbable qui a renversé tous les pronostics. Belhanda, c’est la magie de La Mosson, la jeunesse triomphante, le souvenir d’un football libre. Son nom résonnera toujours dans les travées du stade, là où l’histoire s’est écrite.
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