
Le N°10 manquant : problème réglé ?
Cela en aura frustré plus d’un : le MHSC s’est passé du recrutement d’un pur meneur de jeu expérimenté, malgré une absence flagrante depuis le début de saison. Dans sa volonté de sobriété dans les dépenses, la direction du club a pourtant réussi à sécuriser des éléments fiables à chacune des lignes et semble avoir fait une bonne pioche aux cages. Seul le milieu apparaît un peu faiblard désormais.
Jusqu’à cette fin de mercato, on se dirigeait vraisemblablement vers un pari à trois têtes sans valeur sûre, en espérant un retour impactant de Khalil Fayad, une montée en puissance de Nicolas Pays pour assurer la rotation et l’implication durable de Téji Savanier en dépit d’un volume de jeu forcément réduit.
Everson Jr a montré quelques qualités techniques mais ne peut certainement pas être cantonné au rôle de meneur de jeu et sera certainement associé, plus bas, à Yael Mouanga ou Becir Omeragic. En l’absence de Khalil Fayad et avec un Nicolas Pays en deçà sur ce début de saison, on pourrait souhaiter voir Téji Savanier aligné plus fréquemment. Toutefois, le trentenaire manque clairement de jus pour démarrer les matchs, même s’il est celui qui a indéniablement le plus de qualité et de variété dans le jeu.
Le facteur Sishuba
Mais finalement, l’arrivée du jeune Ayanda Sishuba pourrait offrir bien plus de solutions. Le joueur prêté par Rennes est en effet vendu comme un numéro 10 : sa faible expérience ne sera-t-elle qu’un détail au regard du potentiel affiché ?
Sur la durée, Zoumana Camara articulera-t-il différemment son attaque autour d’Alexandre Mendy, comme il a essayé de le faire face à Amiens ? Junior Ndiaye n’a pas eu beaucoup d’impact sur la dernière rencontre, et la probable (et souhaitable !) éclosion de Victor Orakpo pourrait aussi pousser le coach à tenter de nouvelles associations, permettant au meilleur buteur en activité de Ligue 2 de retrouver le chemin des filets.
Car en effet, si ce système à 3 devant fonctionnait plutôt bien jusqu’ici, le départ tardif de Tanguy Coulibaly rebat les cartes : le coach pailladin pourra aussi bien le remplacer poste-pour-poste par le nouvel arrivant, ou justement tenter d’installer Ayanda Sishuba en unique meneur de jeu, derrière un Alexandre Mendy axial et un Nathanael Mbuku mobile autour du buteur. Un schéma auquel notre numéro 7 pourrait avoir un peu de mal à adhérer, prenant goût à redescendre et cherchant régulièrement à combiner et décoincer les situations dans le coeur du jeu.
La bête à deux têtes
Compte tenu des qualités citées et des options explorées par Zoumana Camara pour proposer un jeu plus offensif, on pourrait donc plus logiquement s’attendre à voir ces deux profils créatifs positionnés à gauche et à droite avec beaucoup de liberté, en soutien d’Alexandre Mendy et d’un second attaquant. En l’attente, peut-être, de replacer Mbuku aux côtés de l’ex-caennais si Khalil Fayad réintègre le 11.
Cette animation semble plaire à l’entraîneur, qui préfère créer le jeu sur les côtés – la rentrée de Téji Savanier à gauche le prouve encore – et permettrait aux entrants de ne pas être seuls dépositaires (évitant par exemple la triste prestation de Nicolas Pays assumant seul ce rôle face au Red Star). Sans taulier fiable au poste de N°10, mieux vaut pouvoir disposer de deux hommes excentrés pour faire le jeu et pouvoir s’appuyer sur Alexandre Mendy pour basculer d’un côté à l’autre. De plus, quand on connaît la qualité de centre de Mbuku et Savanier, autant être en mesure d’adresser des ballons longs sur le solide buteur.
C’est en tout cas en créant du mouvement et en déséquilibrant l’équipe adverse via des déplacements imprévisibles que le MHSC s’est montré dangereux lors du dernier match : multiplier les appels avec de bons pourvoyeurs de ballons pourra être la solution pour définitivement devenir une équipe menaçante du championnat. A voir si le jeune Ayanda Sishuba saura se montrer efficace dans ce plan de jeu dès son retour de blessure.
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