L’heure d’avoir peur

Voici que démarre une trêve hivernale salvatrice, à défaut d’apparaître méritée, pour les joueurs de la Paillade. Avec 14 points engrangés après 15 journées, le MHSC fait pâle figure. Et au-delà du bilan comptable, c’est sa dynamique et son niveau de jeu qui aujourd’hui effraie.

Plongé dans le plus grand des marasmes en 2022, la situation paraît inextricable. Pour s’en sortir, le Président a fait un choix fort et assumé bien que largement contestable. Romain Pitau, auteur d’un intérim décevant en termes de points et intriguant en termes de contenu, a été confirmé dans ses fonctions d’entraîneur principal jusqu’au terme de cette saison si spéciale. Spéciale car, au-delà de cette coupure inédite à la mi-novembre avant même la mi-saison, elle sera ponctuée en Ligue 1 de quatre descentes sèches. À l’heure actuelle, les Pailladins ne comptent qu’une longueur d’avance sur Auxerre, 17e et premier relégable.

Et si dans l’envie, même par intermittence, nos joueurs semblent concernés, la dynamique ne s’inverse toujours pas. Certes, l’hémorragie d’octobre a été pansée, à la faveur de deux nuls heureux. Bingourou Kamara a fait son œuvre en Auvergne, stoppant en penalty avant de voir sa barre transversale en sortir un deuxième. Face à Reims, c’est Jonas Omlin qui, d’un réflexe que ne renierait pas Manuel Neuer, sauvait les siens. Et s’il ne pouvait rien sur l’ouverture du score de Munetsi, il a vu ses jeunes comparses s’arracher pour sauver l’essentiel, éviter la catastrophe même, pour paraphraser Arnaud Souquet.

Car c’est peut-être là le plus grand motif d’espoir. La Paillade en veut, certes, mais elle a aussi du talent. Sacha Delaye l’a prouvé face à Reims, Maxime Estève, Nicolas Cozza, Elye Wahi ou Khalil Fayad en témoignent régulièrement aussi. Pour autant, jusqu’à maintenant, le niveau de jeu affiché par les hommes de Romain Pitau est décevant et aucun véritable projet de jeu n’est, pour l’heure, perceptible. Le maintien du champion de France 2012 offrira à celui-ci une véritable occasion d’imposer sa patte auprès de ses ouailles. Avec un stage et quelques matchs amicaux, Romain Pitau se voit présenter l’occasion de s’affirmer, enfin, en tant qu’entraîneur de Ligue 1.

Il aura un grand travail sur le plan mental, tant la sinistrose semble installée au MHSC. Mais ainsi que nous le répétons depuis des semaines, il dispose aussi d’un effectif de qualité. Certes, personne n’attend de la Paillade qu’elle dispute les places européennes. Pas cette année en tout cas. Mais elle a les armes pour bien moins souffrir et aller chercher ce foutu maintien qui serait presque à même de nous faire rêver à l’heure où nous écrivons ces lignes.