Qui faire jouer au milieu de terrain ?

L’arrivée d’Everson Junior avait tout d’une belle opportunité : un jeune joueur libre qui connaît le championnat, ça ressemble à la bonne pioche pour notre club sans le sou. Ça l’est peut-être, d’ailleurs, mais la récente titularisation de Yael Mouanga aux côtés de l’ex joueur d’Ajaccio a montré qu’il faudra laisser un peu de temps à ces deux-là pour en faire un milieu complémentaire et fiable.

Si l’on se concentre sur leur prestation à Troyes, on pourra quand même voir une différence entre la première et la seconde période. A contretemps sur la majorité des actions des 45 premières minutes, nos deux milieux n’ont pas réussi à travailler ensemble pour alimenter les attaquants. L’un trop agressif et esquivant par miracle plusieurs cartons, l’autre en grande difficulté dans les déplacements, cette première association a certainement inquiété plus d’un supporter.

C’est au retour de la pause que les choses ont changé (dans le bon sens). Le coach Zoumana Camara a peut-être prodigué de bons conseils à ses deux jeunes en difficulté, revenus du vestiaire avec des intentions plus claires. A noter, donc, une meilleure gestion de l’impact, plus de sérénité dans la conservation du ballon. Sans briller pour autant, les deux milieux ont su se limiter à des tâches plus simples. La clé de ce renouveau ? La redescente de Nathanael Mbuku en meneur de jeu dès le début du second acte.

Nathanael Mbuku en 10, la bonne idée ?

Etoffant l’entrejeu pailladin, le numéro 7 a plutôt bien intégré ce rôle et a permis aux deux autres de se cantonner à la récupération et à la transmission de ballons moins chauds, lui laissant le loisir d’animer l’attaque. Le pressing troyen s’est concentré sur ce néo-10 plus dangereux et a laissé de l’air à ses deux comparses. En a résulté une attitude plus agressive de l’ensemble des montpelliérains pour la reprise. Preuve, s’il le fallait, que la présence d’un meneur de jeu est cruciale dans cette équipe.

S’orientant aisément et doté d’une bonne patte, le congolais prêté par Ausbourg a déjà fait mouche en offrant une passe décisive sur coup-franc face au Red Star et a récidivé suite à sa récupération en fin de match au Mans, avec une longue passe verticale bien trouvée pour Alexandre Mendy dont on connaît l’issue.

La dynamique s’est malheureusement interrompue à l’heure de jeu, quand Everson Junior a fini par prendre un carton jaune mérité. Conscient qu’il avait évité le pire, Zoumana Camara l’a donc sorti, laissant place là encore à une nouvelle association Mouanga-Chennahi. Le jeune entrant, auquel on ne reprochera rien dans ce contexte, n’a pas particulièrement dynamisé ce secteur au cours de sa rentrée – pendant ce temps, Yael Mouanga engrangeait de la confiance en se montrant de plus en plus efficace. Nicolas Pays n’étant pas dans le groupe, les chances d’animer ce milieu se faisaient rare…

Le milieu, un casse-tête éternel

Vient ainsi naturellement le sujet crispant des dernières semaines : l’énigme Savanier. Alors que le MHSC paraissait en mesure d’inverser la tendance et faisait reculer les troyens, le discours du coach étonne. Le natif montpelliérain, à privilégier d’après son entraîneur « lorsque l’équipe domine » aurait certainement eu sa place à ce moment de bascule. Car même si son rendement est loin des belles années, l’entrée sur la pelouse d’un maillot floqué « Savanier » demeure menaçante. Un joueur qui donne du caractère à cette équipe, dont la technique et le vice sont redoutés et peuvent vite déséquilibrer l’adversaire. Qu’il veuille partir ou convaincre son entraîneur de le réintégrer parmi les titulaires, le meneur pailladin aurait probablement cherché à s’illustrer et parvenir à égaliser (rappelons-nous sa joie sur le but victorieux au Mans…)

Mais en ces derniers jours de mercato, Zoumana Camara fait face à un véritable casse-tête, alors que les attentes s’intensifient autour du milieu de terrain, et ce malgré peu de ressources à l’heure actuelle.

Pourra-t-il continuer à croire en l’adaptation de Yael Mouanga au milieu, s’il doit se résoudre à le redescendre à son poste préférentiel en cas de départ de Becir Omeragic ? A moins que Christopher Jullien soit le remplaçant désigné du Suisse ?

Nathanael Mbuku sera-t-il notre numéro 10 par défaut en l’attente du retour de Khalil Fayad, destiné à tenir ce rôle ? Possible, mais il faudrait pour cela que Tanguy Coulibaly demeure pailladin… ou que le coach s’appuie sur d’autres attaquants de métier, à l’image de Junior Ndiaye ou Victor Orakpo.

Pas attendu titulaire, Téji Savanier aura-t-il droit à sa chance dans ce milieu en manque de confiance ?

Plus simplement : Zoumana Camara optera-t-il pour la composition la plus pragmatique compte tenu des éléments à disposition, ou privilégiera-t-il une construction sur le long terme en tenant compte de potentiels départs ? L’imminente réception d’Amiens à la Mosson devrait permettre de mieux lire les intentions de l’entraîneur, trois jours avant la fin du mercato. Par ailleurs, peut-être qu’un renfort (ou plusieurs) arrivera au milieu d’ici là…