Le MHSC féminines encore et toujours à l’arrêt contre Nantes

La réception samedi dernier du FC Nantes, club en vogue de cette saison 2025/26, promettait d’être compliquée pour les Montpelliéraines. Face à ce candidat de plus en plus déclaré au top-4, les Pailladines ont certes su avoir leurs temps forts. Mais le manque de profondeur de leur effectif a fini par les rattraper, le FCN se montrant plus solide et réaliste en seconde mi-temps pour infliger aux Héraultaises leur 4ème défaite de rang (1-2) en championnat…

Difficile d’espérer grand chose lorsqu’on se met en difficulté aussi rapidement. Il aura en effet fallu 2 minutes 30 à peine aux Nantaises pour avoir l’opportunité de prendre les devants : sur une incursion de l’ancienne du MHSC Léa Khelifi, Ella Palis commet une faute de main dans la surface et concède un penalty aux visiteuses. Khelifi se charge de le tirer et, malgré un bon plongeon de Justine Lerond, le FCN se retrouve déjà aux avant-postes (0-1, 4′).

Une entame qui a de quoi galvaniser des Canaris qui manquent peu après de doubler le score, sur une tentative de Julie Rabanne détournée par Lerond (13′). Le duo Ngueleu-Rouquet tente bien d’initier un contre pailladin dans la foulée de cette action, mais la frappe de la dernière nommée file loin du cadre (13′). Nantes est alors clairement plus tranchant, Justine Lerond faisant de son mieux pour maintenir les siennes dans le match face aux assauts des Jaunes. La gardienne du MHSC se distingue encore d’un bel arrêt, cette fois-ci devant Mariam Toloba (25′). Les Héraultaises vont néanmoins sortir quelque peu de leur coquille à l’approche de la mi-temps, Lola Gstalter s’offrant notamment une bonne occasion devant Emily Burns, qui profite du manque de spontanéité de l’attaquante pour s’imposer d’une main ferme (32′).

Davantage présentes dans le camp adverse, les joueuses de Yannick Chandioux commencent à véritablement mettre le FCN en difficulté. La jeune latérale Chiara Baylet prend sa chance mais butte sur Burns (36′). Un bon centre de Justine Rouquet ne trouve pas preneuse dans la surface (37′). Et c’est finalement la capitaine Sonia Ouchene qui va concrétiser cette domination territoriale, d’une reprise en première intention à l’entrée de la surface (1-1, 45′). Un but venu plutôt dans le cours du jeu, qui permet au MHSC de capitaliser sur un dernier quart d’heure assez inspiré avant la pause.

Mais la supériorité intrinsèque de l’effectif nantais va néanmoins s’affirmer sur la 2ème mi-temps. Si Elisa Rambaud glane la première occasion marquante de la période avec un tir capté par Burns (58′), c’est bien le FCN qui se montre plus dangereux et se met en position de reprendre les rênes du match. Lola Gstalter doit bientôt réaliser un sauvetage dantesque devant Toloba (62′), avant que Lerond ne soit remise à contribution deux fois : sur un tir à bout portant de Julie Swierot (64′), puis en coupant un centre piégeux de l’entrante Imane Saoud (65′).

Les changements effectués des deux côtés semblent clairement donner l’avantage aux Ligériennes. Plus à l’aise dans la construction, elles profitent aussi d’une défense languedocienne beaucoup trop tendre. Un centre de Toloba, qui trouve une Lucie Calba laissée seule au point de penalty, va alors permettre aux visiteuses de repasser définitivement devant au tableau d’affichage (1-2, 72′). En face, il est clair que les Montpelliéraines ne sont pas encore en mesure de surmonter leur manque de réalisme pour répliquer. Bien trouvée dans la profondeur par Judith Coquet, Rouquet décoche une frappe puissante mais légèrement trop croisée, qui file à côté du poteau droit de Burns (78′). Nantes ne tremblera plus beaucoup, Calba gâchant d’ailleurs ensuite l’opportunité de faire un break définitif en frappant au-dessus de la barre de Lerond (85′). Un ultime coup-franc indirect permettra aux locales de mettre une dernière fois le ballon dans la surface des Jaunes, mais Kentissia Bacoul-Juillard (bien marquée par Saoud) ne parvient pas à se retourner assez pour cadrer sa tentative (90’+4′).

Nantes remporte donc un succès logique, laissant ainsi le MHSC végéter dans le bas de tableau. Équipe en forme de cette saison 2025/26, la formation de Nicolas Chabot occupe actuellement la 4ème place, dans la continuité d’une première campagne dans l’élite déjà intéressante l’an passé. Cette progression basée sur un recrutement cohérent, sans être tape à l’œil, constitue certainement un modèle à suivre pour les nouveaux dirigeants de notre ex-section féminine.

Le reste du mois de décembre s’annonce en tout cas longuet, avec encore deux journées de championnat au programme, contre le PSG et Marseille. Déjà peu profond, le groupe pailladin compose on le sait avec une accumulation d’absences (Torrent, Petiteau, Louis, Blanc et maintenant Ilona Koko) qui commence à faire mal. Le secteur défensif est ainsi durement touché. Il n’est donc pas étonnant de voir la charnière Rastocle-Palis tirer méchamment la langue à l’approche de la trêve. Difficile de leur en vouloir tant l’absence d’alternatives conduit Chandioux à les surutiliser. Si on espère un mercato actif cet hiver, c’est clairement par derrière qu’il faudra commencer à reconstruire la colonne vertébrale de l’équipe. Irréprochable sur sa ligne face aux Nantaises, la gardienne Justine Lerond ne peut guère couvrir seule les limitations inévitables d’un contingent défensif aussi restreint.

L’attaque reste néanmoins un point d’interrogation supplémentaire. Secteur plus fourni que l’arrière-garde mais toujours trop jeune, il dépend d’éléments valeureux mais aux performances trop irrégulières. Gstalter, Rouquet et autres Kadzere ne peuvent raisonnablement pas afficher la même confiance dans la surface que des attaquantes plus chevronnées. Nina Ngueleu, la plus âgée de ce quatuor à seulement 21 ans, a de son côté de plus en plus de mal à exister dans la surface. Buteuse sur le premier match de la saison contre Fleury, elle n’a toujours pas fait trembler les filets depuis.

Fort heureusement pour les Héraultaises, Lens et Saint-Étienne, les deux seules équipes qu’elles ont battu jusqu’ici, ne parviennent toujours pas à faire décoller leur saison. Montpellier est donc pour l’heure premier non-relégable, mais n’avance clairement pas sur un rythme suffisant pour s’offrir un maintien tranquille. Pour ce faire, il faudrait se rapprocher de la barre des 10 points à la trêve. Une victoire lors du dernier match de la phase aller, contre Marseille (samedi 20/12, 21h), apparaît de plus en plus comme indispensable. En attendant cet important rendez-vous, il faudra d’abord essayer de faire bonne figure contre le PSG, prochain adversaire ce vendredi (21h).

LA COMPO

Lerond – Levasseur, Rastocle (Felden, 87′), Palis, Baylet (Kadzere, 63′) – Coquet (Chabod, 87′) – Gstalter (Bacoul-Juillard, 87′), Ouchene, Rambaud (Chaine, 75′), Rouquet – Ngueleu

Crédits photo : mhscfoot.com