MHSC 0-1 PSG : vents contraires et nerfs à vif face au PSG

Après deux défaites de rang en championnat, le MHSC féminin recevait ce week-end le Paris Saint-Germain du côté de Grammont. Face à la grosse écurie de D1 qui leur réussit le mieux ces deux dernières saisons, les Montpelliéraines ont tenté de bousculer la hiérarchie, en profitant notamment de la fatigue causée par la double confrontation européenne des Parisiennes face à Wolfsburg. Un contexte qui nous a finalement offert un match disputé et tendu, dans lequel nos joueuses n’ont malheureusement pas réussi à surmonter leurs problèmes sur le front de l’attaque…

La rencontre fut, dans un premier temps relativement équilibrée. Disciplinées, les Pailladines tiennent bien leur 3-5-2 et établissent un premier rideau défensif que les Parisiennes peinent à franchir. Nos joueuses parviennent même à se créer deux bonnes occasions en début de match.

La première est amorcée par Nérilia Mondésir et Lena Petermann, associées en attaque, qui parviennent à combiner puis à trouver Dominika Škorvánková. La Slovaque décoche alors une lourde frappe, mais un superbe tacle de Jackie Groenen vient mettre un terme à l’action (19′). Les Oranges-et-Bleues font même encore mieux à la demi-heure de jeu, quand Faustine Robert parvient à éliminer Sakina Karchaoui, puis à servir Mondésir dans la profondeur, cette dernière voyant son tir frôler la barre (31′).

Mais alors que la fin du premier acte se rapproche, c’est le PSG qui prend l’ascendant, et le duo Diani-Bachmann qui apporte le danger. Bien servie par sa coéquipière, la Suissesse se retrouve face à Lisa Schmitz, qui maîtrise mal sa sortie, et provoque un penalty. Diani s’avance pour le tirer, mais sa frappe, trop forte, passe au-dessus du but (38′).

Les Montpelliéraines ne profiteront pas bien longtemps de ce coup du sort favorable, car le duo d’attaque du PSG revient à la charge quelques minutes plus tard. Diani pivote dos au but et trouve une nouvelle fois Bachmann, oubliée par le trio défensif héraultais et par la piston droite Faustine Robert, placée un cran trop haut. Avec assez de temps et d’espace pour agir, l’internationale helvète ne laisse pas passer sa chance et sa frappe, bien que touchée par Schmitz, finit au fond (0-1, 41′).

Le MHSC semble être au rupteur et Paris continue d’appuyer. Diani file à nouveau au but, mais Maëlle Lakrar signe un beau retour défensif pour éviter le break (45′). La pause arrive alors à point nommé pour permettre aux joueuses de Yannick Chandioux de trouver un nouveau souffle. Littéralement. Les Pailladines ont en effet joué jusqu’ici contre le vent, alors que de fortes bourrasques s’abattent sur le terrain d’honneur de Grammont.

Reboostées, Marion Torrent et ses coéquipières tentent de s’affirmer au retour des vestiaires, en maintenant un bloc équipe haut pour gêner les sorties de balle parisiennes. Et comme la gardienne Constance Picaud continue de relancer court, cette cohésion permet au MHSC d’occuper davantage le camp adverse. En résulte alors l’une des meilleures occasions du match pour les locales : un centre parfaitement calibré de Mondésir, repris de la tête par Škorvánková, qui force Picaud à sortir une très belle parade (49′). Le PSG réplique peu après via Laurina Fazer, dont l’incursion est finalement stoppée par une Lisa Schmitz vigilante (52′).

C’est à partir de la 70ème que le MHSC aura son plus gros temps fort. Il y a d’abord cette intervention limite de Kheira Hamraoui dans la surface sur Petermann, non sifflée (71′). Puis, dans la minute qui suit, l’Allemande s’allie à nouveau à Nérilia Mondésir pour amener le danger : dos au but, elle sert la Grenadière partie sur le côté gauche; celle-ci décoche une belle passe longue, qui survole la défense parisienne et arrive droit sur… Petermann, oubliée par ses adversaires. L’avant-centre du MHSC reprend la balle de la tête et sa tentative passe juste à côté de la cage (72′).

Peu après, c’est Mondésir qui échoue à marquer le but égalisateur, son petit ballon piqué par dessus Picaud manquant une fois de plus le cadre (75′). On ne le sait pas encore, mais le Montpellier Hérault a dès lors laissé passer sa chance de revenir. Les joueuses de la capitale vont en effet se remobiliser par le biais d’un contre dévastateur où Diani, puis Hamraoui, buttent tour à tour sur une Lisa Schmitz impériale (78′).

Arrive ensuite le moment de l’altercation entre Schmitz et Kadidiatou Diani, suite à une nouvelle percée des visiteuses. La séquence ayant déjà été évoquée hier sur notre site, on vous laisse juger la situation par vous-mêmes. Les deux expulsions sont, quoi qu’il en soit, parfaitement logiques et c’est donc Romy Salvador qui s’installe dans les cages, vivant ainsi dans un contexte tumultueux les premières minutes de sa carrière en D1 féminine.

Les Montpelliéraines ne sortiront pas du faux rythme instillé par cette interruption tendue, ce qui permettra à leurs adversaires du jour de repartir avec les trois points. Une victoire pyrrhique s’il en est pour le Paris Saint-Germain qui, en plus de la suspension à venir de son indispensable buteuse (17 buts en 17 matchs, c’est clairement Diani qui les a maintenues dans la course au titre), devra aussi composer avec la blessure de l’excellente Jackie Groenen, sortie avant la mi-temps. Côté pailladin, cette troisième défaite de rang les laisse maintenant à 9 points du podium, toujours complété par le PFC.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz (Elsig, 89′), Mpome (Deslandes, 70′) – Robert, Torrent, Škorvánková, Boureille (Bilbault, 46′), Belloumou (Salvador, 89′) – Mondésir (Blanc, 81′), Petermann.

CE QU’IL FAUT RETENIR

Cela fait maintenant trois matchs de suite que le MHSC n’a pas marqué le moindre but en championnat. Pour retrouver une pareille séquence, il faut remonter à septembre 2018. Si cette série s’explique en partie par les absences, très nombreuses contre Guingamp, et la qualité des adversaires rencontrés récemment (PFC, puis PSG), reste qu’elle réaffirme à nouveau les problèmes de rotation offensive régulièrement évoqués ici et ailleurs.

Les Montpelliéraines ont pourtant eu de bonnes séquences sur cette rencontre, en témoigne la complicité déjà retrouvée entre Mondésir et Petermann, qui peuvent enfin être réassociées après la longue absence de cette dernière. Les profils complémentaires de ces deux joueuses sont un plus pour le collectif pailladin et, si Robert parvient elle aussi à s’exprimer sur son aile droite, le MHSC a théoriquement les armes pour être dangereux dans chaque coin de l’attaque. Avec plus de lucidité face au but (et peut-être aussi un arbitrage plus favorable sur quelques situations litigieuses dans et aux abords de la surface), un nul pas immérité aurait pu être arraché.

Le déplacement à venir du côté de Soyaux, lanterne rouge de D1, sera une bonne occasion de retrouver enfin le chemin du but. Le calendrier paraît d’ailleurs, de manière plus générale, être un atout pour les Languedociennes. Sur les cinq rencontres restantes, quatre les opposeront à deux équipes de seconde partie de tableau (Soyaux, Rodez, Le Havre et Dijon), avec une confrontation contre le FC Fleury, 4ème, comme seul rendez-vous face à un gros.

Ces matchs ne sont bien évidemment pas synonymes de trois points automatiques. On l’a vu cette saison avec le nul concédé contre Soyaux en novembre (2-2), ou la défaite face à l’EAG il y a un mois (0-1). Les rivales du MHSC ne sont d’ailleurs pas elles aussi à l’abri d’un à-coup, comme en témoignent les nuls concédés ce week-end par les Floriacumoises (1-1 contre Le Havre) et le Paris FC (0-0 à Bordeaux). Mais ça reste une opportunité à saisir, surtout lorsque l’on sait que le PFC, actuel 3ème, doit encore affronter Lyon et le PSG d’ici la fin de la phase retour.

À défaut d’être encore clairement en course pour le podium, nos féminines peuvent donc au moins tenter de bien s’en rapprocher au fil des dernières journées. Cela constituerait une évolution positive par rapport à l’exercice 2021/22, bouclé à 15 unités de la troisième place.

Crédits photo : mhscfoot.com