MHSC 2-1 RAF : Cette fois, elles ont tenu

Au sortir d’un match nul qui a fait désordre face à l’ASJ Soyaux (2-2), il était impératif pour les Montpelliéraines de retrouver vite le chemin de la victoire pour ce duel 100% occitan face à Rodez. Et si nos féminines y sont bien parvenues en s’imposant grâce à deux buts en première période, ce ne fut pas, pour autant, sans s’éviter une fin de rencontre aussi tendue et qu’indécise…

Le premier but héraultais arrive tôt dans le match. Marion Torrent récupère le ballon dans le camp adverse et trouve Léa Khelifi qui, dos au but, parvient à remiser vers Faustine Robert. La Sétoise tente sa chance à l’entrée de la surface et trompe Marie-Morgane Sieber (6′).

Mais évidemment, le souvenir du nul concédé le week-end dernier contre Soyaux est encore frais dans les têtes, et cela force les Héraultaises à maintenir la pression pour se rassurer en doublant la marque le plus tôt possible. Juste après le quart d’heure de jeu, les choses vont donc à nouveau s’accélérer : servie sur une touche de Robert, Charlotte Bilbault parvient à mettre un beau ballon dans la profondeur à Nérilia Mondésir, qui déborde sur le côté droit. Elle décale la balle au point de penalty, où une défenseuse du RAF tente de la dégager, mais Celeste Boureille surgit alors pour décocher une grosse frappe face à la cage. Bien que son tir soit dévié par Yasmine Hall, il semble que le but ait été accordé à la Californienne, qui signe là sa troisième réalisation de la saison (17′).

Même si les Montpelliéraines ont le match en main, elle montrent tout de même quelques signes de nervosité, en témoigne notamment les cartons jaunes reçus par Gevitz et Bilbault lors du premier acte. Rodez, bien que limité par des balles perdues dans l’entrejeu et des relances suspectes, reste agressif et propose des combinaisons intéressantes, qui poussent parfois les Pailladines dans leurs retranchements.

Ces bonnes intentions des visiteuses ne se traduisent néanmoins pas en occasions franches, et c’est même le MHSC qui s’offrira les deux autres situations les plus dangereuses avant la pause : un cafouillage sur corner où Gevitz met la balle juste au-dessus de la transversale (36′) et un contre mal négocié par Mondésir, qui voit le bon retour de Laurie Cance l’empêcher de servir, Khelifi alors seule face à Sieber (46′).

Du début de la seconde période jusqu’à la 70ème minute, le MHSC va garder une mainmise fragile, mais réelle, sur la rencontre. Les Ruthénoises peinent toujours autant à amener le danger sur la cage de Lisa Schmitz et ce sont nos joueuses qui sont les plus tranchantes. Quelques minutes après la reprise des hostilités, Torrent est toute proche de provoquer un penalty (48′). Peu après, Mondésir voit sa tentative passer légèrement au-dessus du cadre (52′). Les Grammontaises rentrent dès lors dans un vrai temps fort, mais de nouvelles belles occasions de Khelifi (62′) et Inès Belloumou (66′) sont stoppées nettes par Sieber.

Si nos féminines peinaient ainsi à capitaliser sur cette bonne séquence, on aurait néanmoins pu espérer que l’avance de deux buts qu’elles avaient su se créer durant les 45 premières minutes leur aurait permis d’éviter des sueurs froides dans le final. On aurait eu tort.

Comme face à Soyaux, ces Montpelliéraines montrent à nouveau qu’elles aiment se compliquer la vie. Sur un corner du RAF, Océane Deslandes loupe son dégagement puis sort le pied en avant vers Sofia Guellati (74′). L’arbitre désigne le point de penalty, et l’internationale algérienne se fait justice elle-même en prenant Schmitz à contre-pied (75′), pour le plus grand plaisir du contingent ruthénois venu assister en tribune à ce derby occitan.

Le spectre d’un nouveau match nul concédé dans le money-time face à un candidat au maintien commence alors à envahir Grammont. Ce sentiment d’appréhension est même décuplé quand, peu après le but des Rafettes, Celeste Boureille loupe une occasion en or de tuer la rencontre. Sur un coup-franc joué rapidement, Khelifi s’échappe et parvient à fixer deux défenseuses adverses, servant une véritable offrande en retrait à sa coéquipière américaine, qui, bien que totalement seule dans la surface, se précipite et frappe au-dessus du cadre (80′).

On a dès lors peur d’avoir de très gros regrets. Mais les dix dernières minutes se passeront bien. Les Héraultaises se montrent habiles dans leur capacité à jouer la montre et parviennent à gêner la circulation de balle adverse, tout en se procurant des coups de pieds arrêtés qui leur permettent de casser le rythme. Et en prime, elles bénéficient des erreurs de Rodez, comme la mauvaise frappe de Selen Altunkulak en toute fin de rencontre, alors qu’elle aurait pu temporiser pour essayer de trouver une partenaire (90′), ou ce coup-franc trop long d’Océane Saunier dans le temps additionnel (93′).

Au final, le MHSC conservera donc son avantage jusqu’au terme, évitant de justesse un nouveau scénario catastrophe dans les derniers instants d’une partie tendue.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz (Mpome, 46′), Deslandes – Bilbault – Robert (Mbakem-Niaro 67′), Torrent, Boureille, Belloumou – Khelifi (Blanc, 86′), Mondésir (Škorvánková 67′).

LES DEUX POINTS À RETENIR

1) Bientôt besoin d’un changement tactique ?

C’est l’une des questions que l’ont peut se poser, au sortir de cette nouvelle performance mitigée. Si les Pailladines sont clairement capables, par séquence, de proposer un jeu assuré générant des occasions, il est incontestable qu’il leur manque un petit quelque chose en plus pour tuer plus rapidement leurs matchs. Il y a, bien-sûr, des difficultés à maintenir un haut niveau d’intensité et de vigilance sur tout une rencontre. Mais on peut aussi se demander si l’organisation tactique actuelle, en 3-1-4-2, est la plus adaptée pour mettre en valeur tous les éléments du onze type.

Au cœur de cette interrogation, il y a par exemple le cas de Léa Khelifi. Après une préparation et un début de saison tronqués par les blessures, l’ex-Parisienne s’est vu installée comme titulaire par Yannick Chandioux au fil des quatre derniers matchs. Elle a donc dû trouver sa place dans un schéma qui s’est imposé en son absence, débutant ses rencontres en attaque aux côtés de Nérilia Mondésir.

Sur les deux dernières journées, elle a clairement réussi à créer son lot d’occasions, mais on l’a aussi vu décrocher et se rapprocher de l’entrejeu à certains moments, une attitude logique lorsqu’on garde en tête qu’elle est une milieu (offensive, certes, mais milieu tout de même) de formation. Peut-être pourrait-elle bénéficier de redescendre d’un cran ? Mais évidemment, cela ferait réémerger le gros casse-tête de la saison, à savoir la difficulté à trouver, en l’absence de Lena Petermann, une partenaire d’attaque à Mondésir dans ce système à deux pointes.

En parallèle, on notera aussi les difficultés parfois rencontrées par les pistons Robert et Belloumou à déborder et à centrer. Si Robert a encore été décisive avec son but en tout début de match, on voit, à l’instar de sa collègue sur le côté gauche, qu’elle est aussi souvent contrainte de repartir de trop bas pour pouvoir amener le danger vers le but adverse. Passer du rôle de piston à celui d’ailière, avec une autre joueuse derrière elle pour sécuriser son couloir, permettrait peut-être de la libérer un peu et de rendre l’attaque pailladine plus dangereuse.

Dans ces conditions, un passage en 3-4-3 pourrait par exemple offrir une solution intéressante. Khelifi et Bilbault s’y partageraient l’entrejeu, alors que Boureille et Robert, techniques et bonnes finisseuses, seraient des armes non-négligeables en attaque, aux côtés d’une Mondésir qui conserverait son poste d’avant-centre. Il faudrait néanmoins que Torrent repasse comme piston à droite (avec Belloumou à gauche), un rôle qu’elle a délaissé cette année au profit d’un replacement au milieu. Un choix qui se comprend, tant la capitaine pailladine est solide dans les duels et bénéficie d’avoir moins de longues courses à effectuer. Mais un retour sur le côté reste dans ses cordes, et sa bonne alchimie avec Faustine Robert l’aiderait à reprendre ses marques plus facilement.

Tout cela n’est bien-sûr qu’une proposition hypothétique, qui sert avant tout à souligner les axes d’amélioration dans le jeu pailladin. Bien d’autres options s’offrent évidemment au staff du MHSC. Des choix tactiques qui, forcément, seront aussi conditionnés par les intentions de jeu affichées face aux futurs adversaires.

D’ailleurs, outre la fluidité des attaques, c’est aussi la gestion des temps faibles et la cohérence défensive qui risquent d’être mis à l’épreuve sur les deux prochains matchs. Des facteurs qui devraient encourager Chandioux à être prudent dans son approche stratégique. Mais au vu des dernières prestations, la possibilité d’un ou plusieurs ajustements tactiques, pour amener une forme de second souffle collectif, mériterait d’être étudiée.

2) Fleury et Le Havre, deux rendez-vous périlleux en vue

Cette victoire face au RAF laisse donc nos féminines à la 4ème place du classement (15 pts), à trois longueurs du Paris FC qui affrontera, ce dimanche, l’Olympique Lyonnais (16h00). Un match qui s’annonce d’ailleurs particulièrement indécis, mais qui pourrait, en cas de victoire, permettre aux Franciliennes de décupler leurs ambitions, tout en creusant un vrai fossé avec leurs poursuivantes.

À première vue, le bilan n’est donc pas si mauvais que ça, sauf que les choses s’apprêtent à se corser. Fleury et Le Havre, les deux futurs adversaires du MHSC, sont plus que jamais au contact et viennent de signer des résultats probants ce week-end.

Attendues vendredi soir à Grammont (18h00), les Floriacumoises défieront nos joueuses en étant sur la lancée d’une série de trois victoires consécutives (3-0 contre le HAC, 5-1 à Dijon et 1-0 contre Reims). Avec des cadres qui retrouvent des couleurs (Le Garrec, Kamczyk) et des recrues qui semblent bien s’intégrer (Louis, Swaby), la troupe de Fabrice Abriel a su reprendre sa marche en avant après un coup de mou à l’automne. Invaincu depuis janvier 2020 face à Montpellier, le FCF91 est une véritable bête noire pour nos joueuses.

Quant aux Normandes, leur carton de ce samedi contre Dijon (5-0) a rappelé à tout le monde que les promues peuvent ambitionner de finir la saison en première partie de tableau. Et ce déplacement s’annonce d’autant plus compliqué que c’est au Stade Océane, où elles sont toujours invaincues, que les Havraises ont pris 10 de leurs 13 points (3 victoires et un nul contre le PSG).

C’est donc pour tout cela qu’il est particulièrement fâcheux d’avoir grillé la cartouche Soyaux. En échouant à se créer une vraie avance sur leurs concurrentes directes, les Montpelliéraines sont désormais en danger de retomber à la 6ème ou même la 7ème place si elles ne parviennent pas à engranger des points sur les deux prochaines journées.

Pour résumer, nous sommes ainsi face à une quinzaine charnière qui, en fonction des résultats, pourra autant raviver les espoirs du collectif héraultais, que le condamner à batailler pour rentrer tant bien que mal dans le top 5. Pour prendre le bon tournant, il faudra donc montrer un tout autre visage que celui affiché face à Rodez et Soyaux. Sinon, le bilan à la trêve risque d’être assez morose.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM

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