Les Montpelliéraines régalent contre Lens !

De retour sur une bonne dynamique ces dernières semaines, les Montpelliéraines avaient l’opportunité d’enchaîner un deuxième succès de rang en championnat ce week-end face au RC Lens, lanterne rouge de Première Ligue. Parfaitement négociée, cette réception des Sang-et-Or s’est muée en véritable match référence, avec une victoire (3-1) riche dans le jeu, qui permet au MHSC Féminines de se classer plus confortablement en milieu de tableau.

Fidèle à son approche du début de campagne, Yannick Chandioux reconduit une équipe classique à 4 derrière. Seul choix vraiment notable : la titularisation de Chiara Baylet (18 ans), sur laquelle il est contraint de s’appuyer alors que sa seule arrière gauche pro Kethna Louis devrait rester sur le flanc de longues semaines, en raison d’une fracture au pied. Sur le banc d’en face, on notera aussi avec plaisir la présence de l’ancienne joueuse et coach du MHSC Sarah M’Barek, aux commandes de la section féminine de Lens depuis sa création en 2020 via l’absorption du club d’Arras.

L’entame de match est très bonne pour les Héraultaises, qui affichent d’emblée leurs bonnes intentions dans le jeu. Avec un avantage net à la possession, elles font parfaitement vivre le ballon et profitent des largesses sur les côtés de la défense lensoise. Les occasions arrivent, et c’est Lola Gstalter qui se retrouve par deux fois en position d’ouvrir le score : à la réception d’un service de Nina Ngueleu, qu’elle manque de couper (5′), puis en reprenant du gauche un ballon dégagé de la tête par Jennyfer Limage, sa tentative finissant détournée par la défenseuse Romane Lejeune (7′).

Passé ces premiers coups de semonce, le Racing se reprend un peu et parvient à garder davantage la balle, rééquilibrant quelque peu les débats. C’est néanmoins insuffisant pour amener le danger, mis à part une frappe à ras-de-terre de Clara Bertand qui passe timidement à côté de la cage (13′). Le bloc montpelliérain reste proactif et continue de se rapprocher périodiquement du but lensois. C’est finalement un véritable coup de canon de sa capitaine qui débloque la situation pour l’équipe hôte : contrôlant de la poitrine une remise en cloche de Ngueleu, Sonia Ouchene décoche immédiatement une frappe monstrueuse qui se loge sous la barre de la gardienne Blandine Joly (1-0, 18′).

Devant au score, le MHSC Féminines ne se cache pas et cherche à doubler la mise. Ouchene réussit une nouvelle incursion depuis l’aile gauche et force à Joly à s’interposer (22′). Peu après, Ngueleu, trouvée dans la surface par Marie Levasseur, prend le dessus sur Limage et frappe du gauche, loupant le but de peu (24′). Et sur le corner qui suit, c’est Cyrielle Blanc qui reprend de la tête un centre de Gstalter, le ballon passant au-dessus de la transversale (25′).

Alors que le rythme retombe un peu, Lens essaye, toujours en vain, de s’affirmer en attaque. La défense montpelliéraine veille au grain et évite les frissons, à l’exception d’une nouvelle relance kamikaze de Justine Lerond, qui aurait pu coûter cher face à une équipe plus inspirée (26′). La circulation de balle reste bonne pour les locales. Et si le premier but était venu d’une magnifique inspiration individuelle, celui du break est l’œuvre d’un collectif où chaque partie prenante exécute parfaitement son rôle : Blanc en bonne 6 s’impose pour récupérer la balle au milieu, elle sert Rose Kadzere qui se joue de deux Lensoises et ouvre à droite sur Gstalter, laquelle lance Ngueleu dans la profondeur. L’avant-centre talonne en retrait vers Kadzere, qui trompe sans trembler Blandine Joly, doublant l’avantage au score des Grammontaises (2-0, 38′) ! Un but emballant, à retrouver à 05:15 du résumé ci-dessous pour pouvoir pleinement l’apprécier dans sa construction :

En pleine confiance, Montpellier peut même enfoncer encore plus le clou avec, encore, les très actives Ngueleu et Gstalter à la manœuvre. La première déboule sur le côté gauche, élimine au forceps deux défenseuses lensoises et la gardienne avant d’offrir la balle à la seconde qui l’envoie dans la cage grande ouverte. L’arbitre Mme Fournier siffle néanmoins une faute de Ngueleu et refuse le but (44′). Gstalter s’offre ensuite un dernier raid sur l’aile droite avant la pause, buttant finalement sur l’arrière-garde adverse (45’+2′). Le RCL glane l’une de ses rares occasions du premier acte quelques instants plus tard, sur une frappe au-dessus de Sherly Jeudy (45’+5′).

Avec un Montpellier Hérault bien installé aux commandes du match, et un Racing encore limité par son impuissance chronique en attaque, c’est fort logiquement que le rythme retombe en seconde période. Les actions se font rares de part et d’autre tandis que les changements s’enchaînent. Yannick Chandioux lance notamment Justine Rouquet assez tôt dans la mi-temps (52′), sortant Chiara Baylet. Alors que Gstalter endosse avec une aisance encourageante le rôle de latérale gauche, Rouquet (revenue récemment d’une petite blessure aux adducteurs) prend sa place sur l’aile droite. Bingo, voilà la jeune attaquante parfaitement trouvée par une Sonia Ouchene d’une justesse impressionnante, qui lui offre l’opportunité de partir en duel contre Joly. La native de Béziers a tout le champ nécessaire pour marquer et s’offre ainsi sa première réalisation en D1 (3-0, 61′).

Le MHSC s’oriente vers une fin de rencontre tranquille, mais va tout de même permettre aux Lensoises de sauver l’honneur. Une alerte sérieuse arrive en toute fin de match, avec un but annulé de Louann Archer, le ballon étant sorti avant la remise de Naomie Vagre (89′). Et c’est justement cette dernière qui va définitivement réduire le score pour les Sang-et-Or, en reprenant à bout portant un centre de Clara Bertrand, alors qu’Ella Palis avait lâché son marquage (3-1, 90’+3′). Une petite ombre au tableau, qui ne va ternir que très modérément le sentiment général de satisfaction à l’issue de ce match.

On peut certes tempérer l’enthousiasme ambiant en soulignant, sans faire offense à Sarah M’Barek, que le promu artésien a encore beaucoup de choses à régler, notamment niveau défense, pour pouvoir éviter une redescente directe. Mais il ne faut pas oublier que, rachat ou non, l’équipe alignée actuellement par Yannick Chandioux demeure la même formation très jeune qui était vue comme cantonnée à la course au maintien en début de saison. À ce titre, le RC Lens est donc un concurrent direct et le surclasser ainsi à domicile est très encourageant. Cela montre que ce groupe, déjà intéressant sur les premières journées malgré les défaites, va bien dans la bonne direction.

À l’instar de l’an passé, c’est la qualité au milieu qui continue de porter l’escouade héraultaise. Les profils complémentaires d’Ouchene, Coquet et Blanc font toujours autant de bien. La dernière nommée s’est notamment distinguée par sa saine rugosité dans les duels, occupant avec efficacité son rôle de sentinelle. Sans être impliquée sur les buts, Coquet reste elle un relai précieux, jouant sa part pour tourner le jeu montpelliérain dans le bon sens.

Ouchene, de son côté, reste une créatrice décisive, affichant toujours en prime un gros volume de jeu. Avec un but et une passe décisive, elle est la principale artisane de cette victoire. Le genre de joueuse dont l’inspiration peut faire basculer les matchs. Et bien qu’il se sait totalement partial, le rédacteur de ces lignes a tendance à penser que la Franco-Espagnole de 25 ans pourrait commencer à être sérieusement considérée comme une option au milieu dans une future liste du sélectionneur national Laurent Bonadei…

Devant, Rose Kadzere a encore eu des flashs impressionnants de domination technique en attaque. Son rôle à l’initiation et à la conclusion du deuxième but montre l’étendue de ce que la jeune Malawite peut faire lorsque son énergie est bien canalisée : une dribbleuse capable de s’extraire balle au pied au milieu d’un bloc adverse, doublée d’une capacité réelle à finir les actions. À reproduire, même si on sait qu’à seulement 19 ans, il lui sera difficile d’être toujours aussi juste. Ballotée de l’aile droite au couloir gauche, Lola Gstalter à su s’adapter à ses deux rôles plus vite que face à Strasbourg il y a deux semaines. Impliquée sur de nombreuses actions, elle s’est peu trompée dans ses transmissions en se montrant aussi bonne dévoreuse d’espace.

Avec deux passes décisives, l’avant-centre Nina Ngueleu étoffe pour sa part sa ligne statistique, faisant à nouveau preuve de l’altruisme qui caractérise son début de saison. À la manière d’un Alexandre Mendy chez l’équipe masculine, l’ancienne du PSG se démène pour participer à la construction des actions en s’imposant en pivot. Malheureusement, la réussite la fuit toujours dans la surface et elle attend encore de faire trembler les filets. Espérons que, comme pour notre buteur attitré en Ligue 2, la chance va finir par tourner afin qu’elle débloque son compteur but. Elle le mérite vraiment.

En défense, Montpellier a vécu un match plus calme face à une attaque lensoise qui ne se sera véritablement réveillée qu’en fin de match. Les prises de risques répétées à la relance constituent toutefois un défaut qui perdure et que l’équipe va devoir vite gommer avant d’affronter les gros du championnat. C’est un peu dur de l’épingler à l’issue d’un match où elle n’a pas été très sollicitée, mais la gardienne Justine Lerond doit notamment faire beaucoup mieux dans l’exercice, aussi bien du pied qu’à la main. Plusieurs fois encore, elle a offert des ballons cadeaux aux Lensoises qui n’ont heureusement pas eu la justesse requise pour les exploiter. Alors que Marie Petiteau est annoncée absente en raison d’une blessure au dos, Lerond, titulaire désormais indiscutable, va devoir rectifier le tir pour le bien de sa défense. Avec une rotation toujours resserrée symbolisée par les statuts de titulaires de Palis (milieu de métier) ou de Baylet (jeune sans contrat pro), on sait d’ailleurs que l’arrière-garde reste un point faible pour le MHSC.

Ce succès permet donc au MHSC de remonter à la 7ème place du classement, en affichant 5 points d’avance sur la zone rouge. Avec 6 unités au compteur, l’équipe décolle et réalise déjà une courte portion du parcours pour préserver sa place dans l’élite. Ces dernières saisons, le maintien s’est joué autour de la barre des 16 points, il serait donc idéal d’en prendre au moins une petite dizaine avant la trêve et un mercato hivernal qu’on espère actif. Pour ce faire, le prochain match samedi 1er novembre (16h) contre l’ASSE, avant-dernier à égalité avec Lens, sera encore une fois très important afin d’augmenter rapidement le pécule montpelliérain. La victoire y est obligatoire car derrière, ce sont des confrontations beaucoup plus difficiles face au triptyque OL-PSG-PFC qui se profilent….

Lerond – Levasseur, Rastocle (Felden, 71′), Palis, Baylet (Rouquet, 53′) – Blanc – Gstalter, Coquet (Chabod, 85′), Ouchene, Kadzere (Rambaud, 71′) – Ngueleu (Koko, 71′)

Crédits photo : mhscfoot.com

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