
Gaëtan Charbonnier, pari raté
Gaëtan Charbonnier a beau répéter partout qu’il n’est pas “le successeur d’Olivier Giroud“, il arrive à l’été 2012 pour 1,5 millions d’euros avec cette étiquette solidement collée sur son dos. Comme le joueur d’Arsenal, il a un sacré gabarit (1m 88), il est attaquant, passé par Tours et a terminé parmi les meilleurs buteurs de Ligue 2. Il n’évitera donc pas la comparaison. Preuve en est, pour Montpellier-Arsenal, l’Equipe titre “Charbonnier, tout comme Giroud” pas plus inspiré L’Indépendant tente ” Montpellier et le Giroud roux”.
Faire oublier Olivier Giroud du côté de la Mosson ? La tâche semble impossible pour un seul homme. Pour la saison de l’après, Montpellier a donc misé sur deux attaquants : Emanuel Herrera et Gaëtan Charbonnier. Dès le premier match officiel face à Lyon, lors du Trophée des Champions, la situation est claire : Emanuel Herrera part numéro 1. L’ex-Angevin lui dispose d’un contrat de quatre ans, la cellule de recrutement le considère comme “un pari sur l’avenir”. Charbonnier confirme : “Je savais que je serais le numéro deux. Il me reste beaucoup de choses à travailler, des paliers à franchir, et je suis là pour cela “.
Problème : ses débuts ne se passent pas pour le mieux. Lors de ce fameux trophée des champions, il manque le premier tir-au-but de la séance qui conduira à la victoire des Lyonnais. Le début catastrophique de Montpellier (16e début octobre), il le vivra donc essentiellement depuis le banc. L’attaquant va pourtant saisir sa chance en Ligue des Champions. Après une première titularisation en Ligue 1 contre Rennes, Charbonnier est de nouveau dans le 11 de départ quatre jours plus tard pour la réception de l’Olympiakos en Ligue des Champions. Et c’est lui qui ouvre le score d’une bonne reprise dans ce match au scénario cruel (1-2). Petit à petit, le géant roux gagne du temps de jeu. Parti sur le banc contre Lorient, il s’offre même un doublé après seulement trente minutes sur le pré. Fin janvier, il affiche un bilan honorable de cinq buts toutes compétions confondues. Il faut dire que le joueur de 24 ans bénéficie du bon retour en forme de son équipe (9e au soir de la victoire contre Lorient). En ce début d’année, les deux avant-centre Montpelliérains marquent. “Les deux avancent en même temps et ça paye sur un plan collectif ” se félicite alors René Girard. Malheureusement pour Charbonnier, l’embellie est de courte durée. Il n’inscrira plus qu’un but (contre Troyes en L1 à domicile 1-1), terminant l’année avec seulement 10 titularisations pour 26 matchs disputés.
Finalement, à début août 2013, l’avant-centre rejoint Reims. Amer, il sort la sulfateuse à l’encontre de René Girard dans une interview accordée à l’Equipe : ” L’an dernier, j’ai fait dix matchs. Je n’ai pas eu la sensation que ça allait être beaucoup plus cette saison. A une période où je commençais à être mieux, on m’a mis la défaite contre Lyon sur le dos. En interne, il y a eu des reproches de la part du coach, pas de la direction. Quand on voit la physionomie du match et la minute à laquelle je sors (55e), il n’y a pas de doute : dans sa tête, le responsable, c’est moi. Après ça, Charbonnier, on ne l’a quasiment plus vu.” L’arrivée de Jean Fernandez ne change rien, son départ était acté auparavant “et s’il y a quelqu’un sur qui mettre la faute, c’est plutôt sur René Girard.”
Alors comment expliquer son échec ? L’an dernier, à tête froide, Charbonnier est revenu sur cet épisode montpelliérain au Télégramme : ” On m’attendait comme Giroud alors que je ne suis pas Giroud ! “. S’il a souffert de cette comparaison, il a aussi pâtit d’un rôle flou entre titulaire et remplaçant. Paradoxalement lors de son transfert à Reims, l’ex-Angevin regrettait son manque de temps de jeu, mais il a plusieurs fois rappelé en cours de saison qu’il avait signé pour être “un attaquant de complément” et qu’il devait “progresser” pour franchir le palier entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Si Montpellier ne lui en a pas laissé le temps, l’attaquant peine toujours à s’imposer en Ligue 1. A Reims, il n’a jamais dépassé les six buts en L1. Cette saison, avec Brest, il n’a inscrit qu’un pion.
En espérant qu’il ne débloque pas plus son compteur de buts ce samedi, lui qui n’a jamais marqué contre Montpellier en Ligue 1.
Sources :
Aujourd'hui en France, "Charbonnier un pari sur l'avenir", juillet 2012 L'Indépendant, "Montpellier et le Giroud roux", octobre 2012 L'Equipe, "Charbonnier tout comme Giroud", novembre 2012 Aujourd'hui en France, "Montpellier a-t-il raté son recrutement?, novembre 2012 Midi Libre, "Football : Montpellier, les pointes affûtées", janvier 2013 L'Equipe, "La manière de travailler n'était pas terrible", août 2013 Le Télégramme, "Quand Charbonnier était un joueur de Ligue 1 en Ligue 1", novembre 2018 Le Télégramme, "Charbonnier, je ne referai rien différemment" juillet 2019
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