Zoom sur MHSC 3 – 0 GPSO92 : #LibérezFowler

Les Montpelliéraines ont enfin réussi à enchaîner deux succès cette saison, battant à domicile une faible équipe d’Issy (3-0), après avoir difficilement triomphé du promu stéphanois deux semaines plus tôt (1-2). Une performance marquée par la réémergence spectaculaire d’une certaine buteuse australienne…

Il est toujours essentiel pour un coach de trouver un cadre tactique qui lui convienne, mettant en valeurs les forces de son effectif tout en compensant ses défauts. Après plusieurs semaines d’adaptation, il semble que Yannick Chandioux soit en voie de trouver le sien avec le MHSC, qui vient de remporter deux matchs de suite en s’appuyant sur un 3-4-3. Parmi les facteurs ayant motivé ce choix, on retrouve la mise en place d’une défense à trois, déjà utilisée avec un résultat intrigant contre le PSG (courte défaite 1-0 avec une solidité impressionnante dans les duels), au sein de laquelle les arrière centrales pailladines paraissent prendre leurs aises. Les milieux de terrain, Sarah Puntigam en tête, semblent pouvoir bien se projeter offensivement, et avec la présence d’un trio d’attaquantes devant, on retrouve plus de monde dans la surface pour apporter le danger devant la cage adverse.

Reste à trouver la bonne combinaison de joueuses, celle qui viendra permettre à ce schéma prometteur de dévoiler son plein potentiel. Et sur ce plan-là, je dirais qu’il y a encore des petits ajustements à faire…

Les observations du jour

– O.K, donc je me suis pas mal épanché sur mes interrogations concernant la gestion du cas Mary Fowler au cours de mes derniers articles. Et je ne vais pas mentir, il y avait quelque chose d’extrêmement cathartique à la voir planter un doublé (61′, 63′) immédiatement après son entrée en jeu, sécurisant ainsi une victoire qui paraissait encore loin d’être acquise pour les Héraultaises. Ce que j’espère désormais, c’est que cette nouvelle démonstration de force de la part de la buteuse australienne aura fini de convaincre le staff de l’installer durablement dans l’équipe-type. Tactiquement parlant, le choix du 3-4-3 semble faire sens et paraît adapté aux qualités de l’effectif montpelliérain. Mais en titularisant enfin Fowler dans son trident offensif, Chandioux pourrait carrément donner une autre dimension à cette organisation, en profitant de l’indéniable capacité de percussion et des évidentes qualités de finisseuse de sa jeune attaquante. Des atouts qui ont cruellement manqué dans un 11 de départ amputé quasi-systématiquement, et pour de nébuleuses raisons, de l’un des talents les plus brillants du groupe languedocien cette saison (1 seule titularisation). En bref, #LibérezFowler.

– La volonté de voir Fowler titularisée au plus tôt est aussi et surtout motivée par les difficultés rencontrées par les autres éléments du secteur offensif. Alignées au coup d’envoi pour la deuxième fois de suite en raison des absences conjuguées de Faustine Robert (blessée aux quadriceps), Clarisse le Bihan (annoncée blessée bien que présente sur la feuille de match) et Nérilia Mondésir (suspension), Esther Mbakem-Niaro et Ashleigh Weerden ont encore été à la peine contre Issy. Comme face à Saint-Étienne, Mbakem-Niaro a cruellement manqué de précision dans le dernier geste, loupant notamment un face-à-face avec Cosette Morché en croisant trop sa frappe (’14). Mais à seulement 19 ans, on peut tout de même entrevoir chez la jeune avant-centre une vraie marge de progression : avec un bon jeu dos au but, une présence dure dans les duels et une vision du jeu intéressante, il ne lui reste qu’à s’améliorer dans la finition pour devenir un vrai poison pour les défenses adverses. Concernant Weerden, le tableau est en revanche plus sombre, car on voit moins ce que l’ailière néerlandaise peut actuellement apporter dans l’équipe par rapport à ses concurrentes. Il lui manque en effet la qualité de centre et la rigueur défensive d’une Nérilia Mondésir, tandis que Mary Fowler paraît plus facile techniquement et sait se montrer beaucoup plus létale devant le but adverse. Weerden conserve bien une pointe de vitesse intéressante qui, couplée à sa capacité d’élimination, peut lui permettre d’amener le danger dans la surface adverse. Mais ses coups d’éclats restent malheureusement trop sporadiques, et il est facile d’imaginer que l’ancienne de Twente pourrait bien être celle qui fera les frais d’un retour de Fowler dans le 11 de départ.

– Il n’y a pas que Fowler qui a réussi à réaliser une une entrée en jeu fracassante samedi dernier : placée sur le banc au profit de la revenante Iva Landeka, la milieu Dominika Škorvánková a elle aussi su se distinguer dès ses premiers ballons touchés. C’est elle qui récupère la balle et délivre l’avant-dernière passe sur le premier but de sa consœur australienne, avant d’être au service sur sa seconde réalisation. La Slovaque est également passée proche de marquer son propre but, profitant d’un superbe centre en retrait de… Fowler, pour placer une belle frappe vaillamment détournée par Cosette Morché (69′). Lancée dans un rôle d’ailière droite assez inhabituel pour elle, Škorvánková a ainsi prouvé qu’elle était capable de se montrer décisive en combinant parfaitement avec ses coéquipières, exploitant de manière intéressante sa belle palette technique. Nul doute qu’elle aura elle aussi forcé Chandioux à réévaluer son choix de la faire démarrer sur le banc.

– Lena Petermann et Sarah Puntigam continuent d’être décisives. Les deux co-meilleures buteuses du MHSC n’ont certes pas trouvé le chemin des filets contre le GPSO92, mais elles furent toutes deux impliquées sur chacun des deux buts inscrits en seconde période, Petermann délivrant notamment la dernière passe sur la première réalisation de Fowler. Une illustration supplémentaire de l’importance qu’assument ces deux joueuses dans la construction du jeu montpelliérain. Iva Landeka, elle, a signé son retour en tant que titulaire dans l’entrejeu, aux côtés de Puntigam. La Croate s’est distinguée en glanant la première passe décisive du match, trouvant la tête de Mpome sur corner (13′). Son retour est un atout supplémentaire sur les phases de coups de pieds arrêtés, un secteur qui constituait déjà l’un des gros points forts du MHSC cette saison, grâce notamment au très bon coup de patte de Sarah Puntigam.

– Reconduite après une prestation contrastée face à Saint-Étienne, la défense à trois a tenu le choc, portée par une Maelys Mpome de plus en plus remarquable. Si l’on retiendra de ce match son premier but inscrit en D1 féminine, cela ne doit pas éclipser le reste d’une prestation très solide dans le jeu. Multipliant les interceptions, restant mobile malgré sa grande taille (1M80 à seulement 18 ans), la jeune défenseuse continue de donner raison au staff technique, qui lui maintient sa confiance match après match. Face à Issy, elle fut bien secondée par Maëlle Lakrar et Johanna Elsig, cette dernière retrouvant sa place dans le 11 après une période délicate sur le plan physique.

– Marion Torrent et Inès Belloumou, toutes deux titulaires dans des rôles de pistons, ont signé deux performances satisfaisantes, malgré quelques difficultés à passer le premier rideau défensif du GPSO92. Mention spéciale à Belloumou qui, après un début de saison assez compliqué, semble être sur la bonne voie, gagnant en présence dans les duels et en précision dans ses transmissions. Reste maintenant à confirmer cette bonne tendance face à une équipe de Bordeaux autrement plus coriace que les deux derniers adversaires du MHSC.

– Lisa Schmitz mérite d’être saluée, car elle a tout donné pour aller chercher ce premier clean-sheet de l’exercice 2021/22. La portière du MHSC a pu faire ressentir sa présence à plusieurs moments-clés du match : sur des raids de Morgane Martins (23′) ou Julie Rabanne (27′), ainsi qu’une frappe lointaine d’Adélie Fourré (28′) en première période. Après avoir repoussé des tentatives d’Allie Thornton (75′) et Assimina Maoulida (76′) en fin de match, Schmitz a aussi profité d’une belle dose de réussite sur une action plutôt comique :  dans le temps additionnel, Agathe Donnary tente un lob qui s’écrase sur la barre, avant que la balle ne rebondisse sur le visage de la gardienne allemande, qui la détourne ainsi en corner (91′). Légèrement sonnée, Schmitz se relève de suite, le sourire aux lèvres, dans une image symbolisant finalement l’humeur actuelle du MHSC version féminines : un peu sonné, mais enthousiaste.

Les Montpelliéraines ne feront pas office de favorites pour leur prochain match, samedi après-midi, face à Bordeaux (16h15). Fraîchement tombeuses du Paris FC (1-3), dans une rencontre qui a totalement relancé la course à l’Europe, les joueuses de Patrice Lair semblent en passe de trouver leur rythme, après un début de saison étonnamment cahoteux. Ce sera donc un énorme test pour Yannick Chandioux et sa nouvelle configuration tactique, après deux performances encourageantes, mais contrastées, face à des équipes de bas de tableau. À lui de faire les bons choix dans l’optique de causer un maximum de problèmes à des Girondines en pleine confiance.

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