
Téji Savanier, roi sans couronne
Loin de nous l’idée de contester son brassard, ni même l’influence qui peut être la sienne sur la qualité du jeu de son équipe. Loin de nous également, l’idée de lui jeter la pierre après une erreur assumée, comme toujours, après l’heure de jeu à 25 mètres des cages gardées par un Jonas Omlin par ailleurs décisif. Mais le constat est là, et Téji Savanier éprouve des difficultés à tirer le groupe hors de cette spirale négative infernale.
Étincelant l’an passé dans ce rôle de meneur de jeu, le Pailladin est plus surveillé que jamais par les adversaires. La rançon d’un succès qui nous rend presque nostalgiques tant ses prestations face à Lens ou à Brest avaient marqué les esprits. Il reste un atout majeur, et fut encore décisif dès la première journée en extirpant le MHSC du piège troyen d’un but génial dont il a le secret. Il n’a pas faibli non plus lorsqu’il s’est élancé devant Matz Sels pour arracher la victoire contre Strasbourg. Mais ces éclats aujourd’hui demeurent insuffisants à la lecture de son bilan.
Car plus que jamais, nous attendons tous davantage de Téji. Prolongé à prix d’or, revalorisé à des hauteurs jamais atteintes au MHSC, le prodige de la cité Gély doit désormais assumer ce nouveau statut. Dépositaire du jeu depuis son arrivée, même quand il évoluait plus bas, Savanier porte sur ses épaules beaucoup de poids, mais ne peut en être surpris. La faute, aussi, à un entraîneur qui misait peut-être toutes ses billes sur un joueur ultra suivi. Les départs de Gaëtan Laborde et son compère d’alors pèsent aussi, alors que Stephy Mavididi tarde à retrouver un semblant de forme et qu’Elye Wahi, du haut de ses 19 ans, ne peut s’imposer autant que ses deux ex-partenaires.
Interpellé à Lens après la nouvelle défaite de siens, le meneur de jeu héraultais a pris ses responsabilités, ainsi que nous avons pu le voir sur les images d’Amazon Prime. Un brin plus secoué ensuite d’après certains témoignages émanant du parcage, Téji Savanier s’est empressé de montrer le blason du club sur son paletot, rappelant son attachement au club comme pour signifier que, comme ses partenaires, il a bien conscience de l’urgence dans laquelle est plongé aujourd’hui le Montpellier Hérault.
Notre numéro 11 a les clés, c’est bien à lui qu’il revient de conduire le MHSC hors des eaux troubles. On ne demandera jamais à un joueur de remporter des matchs à lui seul, quand bien même Téji Savanier l’a déjà fait dans un récent passé, mais aujourd’hui, tout le monde attend le retour du roi. Romain Pitau en tête.
10 Commentaires