[Stade] L’exemple de Gérone

La capacité du futur stade fait vraiment débat. Et le nombre de 30 000 places prévus par Philippe Saurel reste d’ailleurs assez approximatif. Nous vous proposons de suivre l’exemple du club de Gérone en Espagne. Gérone, ville moyenne de 90 000 habitants, est le club étranger de première division, le plus proche de Montpellier. Un stade beaucoup plus petit, certes mais rempli. L’occasion finalement de voir ce qui marche en Liga, à deux heures de route de chez nous.

Un stade de 13 000 places (il va être augmenté à 14500 pour la saison prochaine), fait d’une tribune en béton qui a presque 50 ans et avec de nombreux appendices de tribunes ajoutés au gré des années. Un stade à taille raisonnable situé dans un quartier excentré, sans aucun commerce mais qui ne désemplit pas (plus de 10 000 personnes en moyenne) et dans lequel règne une excellente ambiance. Un stade où la petite boutique, toute petite boutique est prise d’assaut, avec un vigile pour filtrer les acheteurs à l’extérieur, alors que le club est dans le ventre mou de la Liga. Un club où il n’y a aucune star mais où les spectateurs sont là. Petit récit autour de ce Gérone – Eibar match de ventre mou par excellence.

La qualité du match: 8/10. Gérone – Eibar, 37ème journée de Liga, ça ne fait pas rêver au premier abord, mais c’était le but. Aller voir, une rencontre de ventre mou et voir à quoi ressembler un match espagnol type, comme un Montpellier – Dijon. Le match s’est soldé par une victoire (4-1) d’Eibar mais la rencontre a surtout été ouverte pendant 90 minutes. Une qualité technique et un rythme qui feraient pâlir en Ligue 1, des latéraux qui débordent en permanence et qui ont une replacement défensif très suspect. Résultat attaques et contre-attaques se sont succédées. Et les 90 minutes sont passées très vite. Eibar ne fermant jamais la boutique et cherchant toujours à inscrire un but de plus.

Autour du stade: 0/10 Il n’y a rien à proximité pour manger ou boire. Et c’est là d’ailleurs la principale surprise. Les gens viennent à pied et arrivent en provenance d’une coulée verte. Très peu de parkings. Le stade est situé dans une sorte de quartier universitaire et/ou résidentiel. Et même dans un rayon de 800 mètres – 1 kilomètre, il n’y a pas de bar ou de restaurant. A noter que dans le stade, la restauration est minimaliste comme en France. Boissons et sandwichs loin d’être appétissants.

Le prix des places: 30 euros pour être au niveau du poteau de corner au premier rang, façon Etang de Thau. C’est peut-être cher, mais il n’y a aucun filet, aucune clôture. Et la visibilité au final était assez bonne. Sans le moindre angle mort. Des places qui trouvent aisément preneurs. Avec un public très familial. Et quelques étrangers dans les tribunes. La preuve que la Liga est un championnat qui attire les curieux, même à Gérone.

Les petits trucs en plus: 7/10 Des hôtesses qui vous accueillent au pied de n’importe quel tribune et qui sont souriantes, qui vous prennent le billet et qui vous expliquent où se situent votre place. ça change. Des étudiants qui vous donnent le programme du match qu’il faut ensuite plier comme un éventail qui fait un max de bruit, c’est marrant et les enfants ont apprécié.

Un hymne du club et un vrai que tout le stade peut reprendre. Avec des couplets et un refrain facile à retenir. Et si le kop n’en est pas un avec une trentaine de jeunes étudiants avec trois banderoles et un haut parleur, l’ensemble des tribunes reprennent en choeur l’hymne du club à deux ou trois reprises dans le match. On est dans un stade espagnol, c’est à dire, peu d’ambiance dans la majorité du temps, peu de chants et une réelle ferveur sur une grosse action ou une grosse faute.

Une boutique au pied du stade et pas un camion miteux qui propose toujours la même chose depuis 15 ans. La boutique de Gérone est un Algeco minuscule mais elle fait envie. Trois vendeurs, deux vigiles, 15 min d’attente pour y rentrer dedans et des prix qui flambent bien vite. Le merchandising fonctionne à plein régime en Espagne.

En conclusion, pas sûr (sauf contre le Barça ou le Real) que Gérone remplirait un stade plus grand. Le bassin de population est trop réduit, l’équipe découvre à peine la Liga. Par contre, les Catalans profitent au max de la faible capacité de leur enceinte, pour faire grimper le prix des places sèches. Dans un quartier sans aucun attrait, les gens viennent en famille passer un bon moment au stade. Les supporters ont tous un maillot ou une écharpe aux couleurs du club.

On peut dire que culturellement, Montpelliérains et Catalans, et c’est une évidence, n’ont aussi pas du tout la même passion pour le ballon rond. Et si les dirigeants pailladins doivent avoir une ligne directrice pour remplir le nouveau stade, cela passera avant tout par la qualité du spectacle. Les à côté sont importants (accueil, stationnement, restauration, boutique…) mais l’idée que les gens viendront plus souvent à la Mosson uniquement parce que le stade est neuf et confortable, est un leurre. Devant la diversité des sports à Montpellier, la qualité du spectacle et le niveau de l’équipe sont fondamentaux.

 

 

 

 

 

 

 

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