[Exclu AP] Cédric Barbosa : “Je ne comprendrai jamais pourquoi les supporters me sifflaient”

Contacté sur Twitter l’ancien milieu du Montpellier HSC a accepté de nous livrer quelques souvenirs de sa riche et longue carrière. De l’Intertoto aux affres de la Ligue 2, Cédric Barbosa a traversé certains moments historiques de notre club fétiche. Entretien.

  • Vous rejoignez le MHSC en 1997 à l’âge de 21 ans en provenance d’Alès, pourquoi choisir Montpellier?

Je rejoins Montpellier en 1997 et le club avait un petit partenariat et prêtait des joueurs à Alès. Du coup ça a dû jouer dans les influences que j’ai eu, bien que Nîmes et Monaco étaient intéressés, j’ai signé à Montpellier.

  • Après un échec en 1997, vous décrochez votre premier titre avec l’Intertoto 1999, vous donnant accès à la Coupe UEFA. Comment avez-vous vécu ces campagnes européennes et leurs déplacements originaux?

Oui effectivement, la première année où je suis arrivé les résultats en Intertoto n’ont pas été géniaux. Mais en 99 ils sont plutôt top puisque nous avons pu accéder à l’UEFA! Malheureusement, on se fait éliminer par le Deportivo La Corogne qui finira champion cette année là me semble-t’il. Effectivement on a eu quelques voyages un peu spéciaux mais de très bons moments (déplacements à Agdam en Azerbaïdjan, Espanyol Barcelone, Duibourg et Hambourg, NDLR)

  • Saison paradoxale puisque après avoir découvert l’Europe, vous êtes relégués en deuxième division, comment l’expliquez?

Et oui à l’issue de cette année-ci nous sommes relégués… Une année pas simple malgré de très bons joueurs, aujourd’hui encore je n’ai pas d explications particulières à fournir…

  • Montpellier ne restera qu’une saison en Ligue 2, comment avez-vous vécu la remontée?

Oui comme on dit nous effectuons l’ascenseur cette année-la avec notamment 6 victoires lors des 6 premières journées. Nous étions bien partis et avions bien terminé, même si nous n’avions pas été champions. Une saison réussie avec la montée à l’issue.

  • En 2003, vous écrivez l’une des pages de l’Histoire du club avec le trio Baills-Bernardet-Printant et ce sauvetage lors de l’avant-dernière journée face à l’OL, mais avec aussi des victoires à l’extérieur au Parc, à Sedan ou à Troyes, racontez-nous!

Cette saison 2003 fut pour moi une saison difficile au niveau de la tension car comme vous le dites, alors que tout le monde nous voyez relégués à la trêve, nous sommes parvenus à nous maintenir contre l’OL à l’avant dernière 1-1. Les victoires contre Sedan et Troyes ont été déterminantes dans ce succès car nous étions en concurrence direct avec ces clubs. Paris au Parc fut important également. Sur un plan personnel j’ai réalisé une grosse saison (4 buts en L1, NDLR).

  • A l’issue de cette saison incroyable, vous êtes transféré à Rennes pour 1.5M€. Pourquoi la Bretagne? Il y avait-il d’autres clubs intéressés?

Le club de Rennes, et Laszlo Boloni qui m’appelait 2 fois par jour pendant le début de la préparation avec le MHSC, me souhaitaient absolument. Mon agent de l’époque me disait que l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain n’étaient pas indifférents à mes qualités. Mais Rennes étant le club le plus déterminé, et me proposant un rôle important, j’ai choisi la Bretagne. A 27 ans, je voulais continuer ma progression en jouant et pourquoi pas rejoindre ces grands clubs par la suite.

  • A Rennes vous disputerez à nouveau la “petite” coupe d’Europe, est-ce un regret de ne pas avoir pu goûter à la Ligue des Champions?

Tout à fait, à Rennes, nous jouons par 2 fois l’Europa League. Avec de très bons classements lors des deux dernières années où nous échouons pour l’une d’entre à elle à la dernière journée contre Lille pour accéder à la Champions League. Je peux dire que, même étant fier de ce que j’ai réalisé, une Champions League, nous avons tous envie de la disputer…

  • En 2009, vous rejoignez Evian TG pour ce qui ressemble à une fin de carrière à 33 ans, pour y rester finalement 7 saisons! La fontaine de jouvence est à Thonon-les-bains?

Entre temps, j’ai également joué à Troyes et à Metz qu’il ne faut pas oublier! Mais oui j arrive en 2009 à Evian Thonon-Gaillard en National à 33 ans avec un projet de montée en Ligue 2 et surtout une reconversion. Et je me retrouve 2 ans plus tard à rejouer dans l’élite du football français avec 2 titres en 2 ans et une finale de Coupe de France, réalisant de très belles saisons tout au long de mon passage en Haute-Savoie. C’est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé à mon arrivée.

  • En 2012, vous n’êtes pas loin de priver le MHSC du sacre avec ce match tendu à la Mosson dans lequel vous offrez notamment une passe décisive à Kevin Bérigaud et finalement ce penalty raté de Camara après une belle bagarre générale, comment l’avez vous vécu?

A chaque fois que j’ai joué avec un club contre le MHSC, cela a toujours été particulier. Ce match oui, je m’en souvient. La passe à “Berish” en débordant côté gauche et l’échauffourée, plus qu’une bagarre… J’étais sur le banc au moment de cet accrochage et je suis entré pour calmer et séparer tout le monde malgré ce qu’ont pu dire certains supporters Une chose que je ne comprendrai jamais à la Mosson, c’est pourquoi les supporters me sifflaient à mon retour. Après tous ce que j’ai donné au MHSC, pendant toutes mes années pailladadines… Ils me motivaient encore plus au final, mais c’est dommage.

  • Quel est votre avis sur Vito Hilton qui, comme vous l’avez fait, fait de la résistance avec qualité en L1? Plus généralement quel regard portez-vous sur le MHSC actuel et sa saison?

Vito est une belle personne. Même s’il joue à un poste différent du mien et demandant peut-être un peu moins d’efforts, c’est impressionnant. Mais je ne suis pas étonné par ce qu’il démontre avec un niveau exceptionnel. Je pense que, comme moi, il doit avant tout être passionné. Il doit faire beaucoup de sacrifices et faire également attention à bon nombre de choses pour être dans des conditions optimales pour jouer. Je le félicite et espère qu’il continue le plus longtemps possible. Ça permet également de montrer qu’on peut jouer longtemps au football à un certain niveau, même à cet âge et avec qualité quand on nous en donne aussi la possibilité.

Je suis les résultats bien sur, je me suis même déplacé par 3 fois à la Mosson, cette saison. C’est une équipe solide, sérieuse, appliquée et qui fait beaucoup d’efforts, à l’image de son entraîneur que je connais bien.

  • Quel est votre meilleur souvenir avec la Paillade?

Ce que j ai envie de ressortir de la Paillade, ce ne sont pas mes souvenirs du terrain, mais tous ce qu’il y a autour. Et surtout la famille Nicollin, avec ces repas et ces soirées au mas, ces barbecues d’avant-saison… Voilà, cette image là. Je peux dire que les années Montpellier, Paillade, sont celles où ma famille et moi avons le mieux vécu dans ma longue carrière.

Ces derniers mois, j’ai été sollicité par l’AS Rousson pour les aider à réaliser leur objectif maintien. Il ne reste que 7 matchs désormais, si ce fichu virus nous donne la possibilité de reprendre. Peut-être oui que je vais continuer dans cette voie et pourquoi pas entraîner le MHSC un beau jour, ce serait un réel honneur bien évidemment.

  • Dans un reportage de RMC, vous dites que votre fils est arrivé tard dans le foot, pourquoi ? Quel effet cela fait de, finalement, jouer avec son fils?

Vous savez ma femme et moi-même avons laissé nos enfants se diriger seul vers ce à quoi ils avaient envie d’aller dans le sport. Je n ai pas été de ceux qui, “parce que j’ai été pro, mon fils devait le devenir”. Nous sommes contents de ce que sont devenus nos enfants, ils nous le rendent au centuple tous les jours. De ce fait je ne peux pas vous répondre s’ils souhaitait devenir pro comme son papa, il faudrait lui poser la question, peut être?! Jouer avec son fils, quelque soit le  niveau, c’est indescriptible. Il faut le vivre pour le ressentir!

  • Quel est le meilleur joueur avec lequel vous avait joué? Comme de tradition, dressez-nous s’il vous plait votre 11 historique du MHSC

Je n’aime pas ressortir un joueur en particulier… J’ai eu la chance de jouer avec beaucoup de très bons joueurs dans tous les clubs par lesquels je suis passé! Mon 11 pailladin, c’est trop compliqué aussi! Le MHSC a connu trop de bons joueurs et je ne voudrait pas en offenser certains en ne les nommant pas! (Rires)

Un grand merci à Cédric Barbosa pour sa disponibilité envers AllezPaillade.com

10 Commentaires

S’abonner
Notifier de
10 Commentaires
Récents
Anciens Populaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
10
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x