Entretien avec Laurent Nicollin (1ère partie)

Nous avons rencontré Laurent Nicollin ce lundi à Grammont. Il nous a accordé un temps conséquence nous permettant de lui poser nombreuses questions et d’aborder une multitude de sujets comme la situation sportive, le recrutement, le départ de Rolland Courbis, la situation financière et la construction d’un nouveau stade. Première partie ce lundi soir. En remerciant le président délégué et le service communication.

Le duo Baills / Martini a-t-il une chance de continuer la saison prochaine en cas de bons résultats?

On ne va pas se projeter sur la saison prochaine mais sur les prochains mois qui sont décisifs. Après il sera à temps de se parler d’avenir. Déjà qu’ils bossent, que les joueurs soient réceptifs. Qu’on prenne les points qui font que fin mars, nous soyons dans les clous. Le duo a été constitué dans l’urgence parce qu’une certaine personne nous quitte. Alors on a trouvé une solution dans l’urgence avec une reprise trois jours après. Je ne travaille pas dans l’urgence. C’est la situation la plus simple que Pascal et Bruno soient aux manettes.

On parle beaucoup de Michel Der Zakarian?

Moi je n’annonce les choses que quand elles sont signées. Der Zakarian, Laurey, Gasset ou quelqu’un d’autre, je les annoncerai quand ça sera signé. Nous sommes au bureau et nous n’avons rien signé avec Der Zakarian. S’ils s’activent à Nantes, c’est qu’ils n’ont pas fait le nécessaire pour conserver Michel. Je ne veux pas savoir ce que fait le FC Nantes.

On a du mal à croire que personne n’était au courant vendredi soir à Nice des déclarations de Rolland en conférence de presse?

C’était compliqué de lui annoncer quelque chose parce que nous ne savions pas que Rolland avait étalé ses états d’âme. Je n’étais pas au courant de ce que Rolland avait dit dans la presse. La dernière fois que je l’ai vu à Nice, c’était dans le vestiaire. Et c’est le journaliste du Midi Libre qui m’a appelé le samedi matin pour me le dire. A la Mosson ou en déplacement, on lit le lendemain les déclarations du coach dans la presse.

Un article algérien évoquait le rôle néfaste de Jacques Bayle et son importance dans le départ de l’USMA? Et il y a beaucoup de similitudes avec le MHSC?

Je ne pense pas que M.Bayle a eu un rôle néfaste. Il faisait partie du staff et était 24 heures sur 24 avec Rolland. J’ose espérer que dans l’intérêt du club, il n’avait pas ce rôle-là. L’article, je l’ai lu il y a deux ans. Comme quoi dans la vie… Peut-être qu’à l’USMA, Rolland était fatigué parce qu’il y avait un président qui lui lançait des piques. Rolland a son caractère quand même. J’ose penser que M.Bayle n’avait pas un rôle néfaste sur Rolland, le staff ou les joueurs.

L’avenir c’est le mercato? Y aura-t-il des départs, des arrivées?

Tout joueur de football est emmené à changer de club. Nous avons fait le point dimanche avec Bruno et Pascal, et il y a des joueurs que nous souhaitons voir quitter le club. Pour les joueurs titulaires, je n’ai pour l’instant reçu aucune proposition. C’est le jeu des agents d’en parler. Financièrement, il vaut mieux vendre. Nous avons un aspect financier compliqué cette saison. Le problème pour acheter en prévision de la saison prochaine est que nous sommes dans le flou de par notre classement. C’est compliqué d’anticiper et de se projeter. Quand Roussillon et Giroud viennent, nous sommes dans une bonne situation à la trêve. On travaille avec la cellule de recrutement au cas où. Si ce sont des joueurs libres comme Roussillon c’est beaucoup plus facile. Et comme nous avons eu un changement d’entraîneur, il nous faire le point avec le nouveau staff. Il faut dégraisser un peu.

On parlait d’un latéral droit?

Oui, c’est le seul poste qui n’est pas doublé. Bryan peut y jouer de temps en temps. Mais ce n’est pas un arrière droit. Il exprimera tout son talent au milieu du terrain. C’est un endroit où depuis deux-trois ans, je souhaite que nous recrutons, mais le coach ne voulait pas. Donc c’est un poste qui peut nous intéresser maintenant ou la saison prochaine.

Et l’arrivée définitive de Bensebaini, on parle de 3 millions d’euros?

Pour moi, ce n’est pas 3 millions. On peut lire tout et n’importe quoi. Pourquoi pas 25. Quand on aura assuré le maintien et quand on aura levé l’option, on annoncera le vrai chiffre. On a été critiqué sur notre recrutement mais je vois que Roussillon, libre, Rémy, libre, Bensebaini, un joueur que nous avons suivi depuis longtemps. Yatabaré, je pense qu’il peut donner plus. Je souhaite une fois le maintien acquis qu’on puisse lever l’option de Ramy.

Ce n’est pas le recrutement qui en cause mais la préparation?

Je ne vais pas parler du passé. Mon objectif désormais c’est Bordeaux. Mais quand je vois que depuis le départ du coach, beaucoup de journalistes nous voient comme un candidat pour la relégation, je peux vous dire que ça nous motive énormément pour la fin de saison.

Quel est la réalité financière du club? On entend chaque année qu’il manque 10 millions, 7 millions, 14 millions. Tout en sachant que le club budgète en général la 17ème place?

On part d’un budget prévisionnel. A la Ligue il y a un fixe de 12,5 millions d’euros, une prime d’objectif qui est le classement sur 5 saisons cumulées avec la notoriété (diffusion télé). C’est une somme que nous connaissons. Après il y a la prime au classement, mais avec un delta important. Cette année par exemple on a budgété une 10ème ou une 12ème place. Terminer entre 6eme et 10ème il y a 5 millions d’écart. D’où le prévisionnel. Après c’est structurel, l’AS Saint Etienne qui a du monde au stade, qui travaille bien, a un manque de 4 millions d’euros. Et c’est le 6ème budget de Ligue 1. Chaque année tu repars à zéro, et on doit refaire un budget. L’affluence n’est pas bonne. Malheureusement j’ai plus de dépenses que de rentrées financières. Toutes mes loges sont vendues, mes VIP aussi, j’ai mon sponsor maillot. Alors il faudrait se séparer de 10 joueurs et de repartir avec des jeunes. On n’est pas là pour gagner de l’argent. On essaie de jongler.