Laurent Nicollin: « Je n’avais pas envisagé l’épisode Mediapro »

Interrogé par Le Parisien, le président du Montpellier Hérault, Laurent Nicollin, reconnait ne pas avoir vu venir les problèmes de droits TV liés à Mediapro:

« C’est quelque chose qu’on n’attendait pas mais qui effectivement s’ajoute à la période compliquée en matière de transferts, à l’absence de public dans le stade, des problèmes de sponsoring avec les loges et les VIP… A chaque match à domicile, on perd environ 500 000 euros! Même si j’étais un des rares à dire que ce n’est pas la saison 2019-2020 qui allait être la plus dramatique, mais 2020-2021, je n’avais pas envisagé l’épisode Mediapro. On se disait qu’il y allait au moins y avoir l’arrivée financière des nouveaux droits télé et qu’il s’agirait de faire le dos rond pour limiter la casse… »

Il se dit par ailleurs inquiet pour le football français:

« Tout le monde est en danger ! Après, je le suis peut-être moins que certains et peut-être plus que d’autres. Je ne sais pas. Mais, aujourd’hui, tout club professionnel de Ligue 1 et Ligue 2 est en danger parce qu’il n’a plus de rentrées financières, à moins d’avoir une trésorerie de plusieurs millions d’euros, ce qui n’est pas possible. » […] « Certains clubs peuvent faire faillite. Et, de toute façon, il va y avoir une fuite des joueurs. Ça va automatiquement affaiblir notre championnat qui, pour certains, n’était déjà pas un des meilleurs. Après, ça peut permettre aussi à certains clubs de partir sur de nouvelles bases et de baisser une masse salariale qui parfois part un peu dans tous les sens. Moi également, à mon niveau peut-être même si j’ai le 12e budget de L1 et ne me sens donc pas concerné par certains dérapages de salaires. Mais il va falloir réfléchir de nouveau à un fonctionnement, à un budget et peut-être avoir une équipe moins compétitive pour avoir des salaires plus bas. »

Et exprime les possibilités qu’il envisage de suivre pour sauver ce qu’il pourra l’être:

« On réfléchit à d’autres solutions externes au groupe Nicollin pour subvenir aux besoins au cas où, voire on envisage d’autres choses plus drastiques. Ce sont des sujets que je verrais avec mon CSE (comité social et économique), mon personnel et mes joueurs un peu plus tard. Mais avant toute chose, il faut déjà savoir si le tribunal valide effectivement l’accord Mediapro-LFP. Et après, si quelqu’un reprend les droits, qui ce sera et pour combien ? On verra déjà ce qu’on a ou ce qu’on n’a pas. On déclenchera certains éléments en fonction de ça. » […] « Si demain il n’y a pas de repreneur et pas d’argent qui entre, ça sera très, très lourd. Là on comptera les morts. J’ai la chance d’avoir onze ans de Ligue 1 derrière moi donc j’ai des fonds propres – je suis le troisième ou quatrième club en fonds propres –, mais malheureusement, ils vont disparaître en un claquement de doigts. Ça fait des années et des années de gestion sereine qui vont s’effacer d’un coup parce que du jour au lendemain on n’a plus rien… Après, je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières non plus parce qu’il y a des gens qui sont plus en difficulté et souffrent également du virus tous les jours, mais c’est une situation qui est très compliquée. »

L’intégralité de l’entretien est à retrouver en cliquant ici.

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