MHSC : anatomie d’une chute – Ep 5/5 : En apesanteur

A travers une mini-série de 5 épisode AllezPaillade a cherché à revenir dans le passé pour essayer de comprendre ce qui a pu conduire le MHSC à la Ligue 2. Au programme de ce dernier épisode : le fiasco DAZN en guise d’ultime clou dans le cercueil de Montpellier.

Si vous avez raté les épisodes précédents, il sont toujours disponibles au lien suivant :
Épisode 1 : Tiens, et si on allait se balader au bord du précipice
Épisode 2 : Attention aux bourrasques
Épisode 3 : Vincent, un ami qui vous veut du mal
Épisode 4 : La vieillesse et un naufrage

5 – En apesanteur

Lorsqu’en 2023 les négociations avec les diffuseurs TV débutent pour penser l’après Amazon, Montpellier a déjà un pied et demi dans le vide. Les finances du club sont pris en tenaille entre une politique sportive en échec qui a fait exploser la masse salariale et les choix hasardeux de Vincent Labrune qui conduisent inexorablement à la baisse des revenus issus des droits TV.

 

En revanche, bonne nouvelle, le changement de stratégie sportive commence à porter ses fruits. Montpellier mise désormais sur des joueurs aux salaires moins importants en provenance de championnats “mineurs”. Bećir Omeragić (libre – FC Zurich), Mousa Tamari (libre, Louvain) et Akor Adams (4,5 millions, Lillestrøm) symbolisent ce renouveau. Des choix gagnants qui permettent à Montpellier de faire un début de saison canon. Le problème c’est que ça ne suffira pas, en coulisse les préoccupations sont de plus en plus grandes au sujet des finances du club. Pour renflouer les caisses, Montpellier a besoin d’un miracle dans le cadre du nouvel appel d’offre des droits TV. Il s’appellera BeIn Sport. Pendant des mois, une rumeur circule annonçant que la chaîne devrait se positionner pour la coquette somme de 700 millions d’euros. “Le Qatar va sauver le football français, une nouvelle fois“, c’est ce qu’on entend ici est là. Il faut dire que la crédibilité de l’hypothèse est renforcée par la visite de l’Émir du Qatar à l’Elysée en février 2024, en présence de Vincent Labrune et Philippe Diallo. Même si le deal devrait inclure une nouvelle répartition en faveur du PSG, on se prête à y croire. Sauf que patatras, fini de dépenser à fond perdu, BeIn est aujourd’hui à l’équilibre et ne veut plus se mettre dans le rouge. Les Qataris ne surenchériront pas. Ce qui devait être un triomphe pour Vincent Labrune tourne au fiasco. En urgence, il est contraint de se tourner vers un nouveau sauveur, DAZN, alors même qu’il avait refusé une première offre du groupe britannique (500 millions d’euros pour toute la Ligue 1) quelques mois plus tôt. Finalement, le 14 juillet 2024, c’est au cours d’une visio qui deviendra légendaire que le sort des droits TV est scellé. DAZN se voit attribuer huit des neufs rencontres de Ligue 1 pour 400 millions d’euros, BeIn obtient le reste pour 100 millions. Une somme à laquelle il faut amputer 20% prévus pour CVC ( au lieu de 13% car le fond d’investissement ne s’était pas rémunéré lors des deux premières années de son contrat). Presque rien, voilà ce qui reste des droits TV du foot français six ans après avoir été valorisé à un milliards d’euros.

 

En commençant, la saison 2024/2025 le MHSC avait donc déjà basculé de l’autre côté du précipice, en apesanteur, le temps d’une chute qui nous menait inexorablement en Ligue 2. On pourra toujours reprocher à Laurent Nicollin ses déclarations sur DAZN et le “resto”, mais les origines du mal sont beaucoup plus lointaines. Elles trouvent leur racines dans la mauvaise gestion du football français lors des cinq dernières années et une politique salariale qui a définitivement plombé les finances du club. Dans ce cadre, la confiance mainte fois renouvelée du Président du MHSC à Vincent Labrune d’une part et aux cadres du MHSC d’autre part est particulièrement incompréhensible car on tient là les deux principaux protagonistes de cette descente.

 

Si on part du principe que “le plus important ce n’est pas la chute mais l’atterissage“, il faut désormais préparer l’avenir c’est à dire la L2. L’objectif doit être d’assainir le budget du club pour pouvoir réussir un passage devant la DNCG tout en préparant un effectif qui sera compétitif en Ligue 2. La mission s’annonce difficile et des quelques mois à venir dépendra l’avenir du club. A ce tire, les ventes de Tamari, Adams et Nordin absurde d’un point de vue sportif, mais béatifique sur le plan financier, préfigurent l’avenir et cette future phase de transition. Il faudra s’armer de patience car après avoir touché le sol, le MHSC va se lancer dans une longue ascension pour retrouver la Ligue 1.

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