MHSC 1-1 FCF91 : Nul heureux contre Fleury

Une opposition entre le 4ème et le 5ème de D1 féminine, voilà qui promettait une rencontre serrée ce vendredi soir (18h) du côté de Grammont. Chahutées, les Pailladines ont finalement réussi à conserver le point du nul, non sans subir de nombreux assauts de la part d’une équipe de Fleury en pleine confiance…

À l’approche de cette rencontre de la 10ème journée de championnat, la dynamique semble être à l’avantage du FCF91. Les Lionnes sortent en effet d’une série de 3 victoires consécutives, dont la dernière en date face à une solide équipe de Reims (1-0). Nos Languedociennes, elles, doivent essayer de monter leur niveau d’un cran après deux sorties mitigées dans le contenu contre des équipes en lutte pour le maintien (2-2 vs. Soyaux et 2-1 vs. Rodez).

L’ouverture du score arrive rapidement, et elle est pour le MHSC, qui bénéficie avec un peu de réussite d’une erreur de Batcheba Louis. L’Haïtienne touche en effet le ballon dans la surface du haut du bras sur un centre d’Inès Belloumou. Faustine Robert s’avance et transforme sans sourciller le penalty qui s’ensuit (5′). Une entame idéale pour les Pailladines, qui s’offrent une autre petite occasion avant le quart d’heure de jeu, avec une frappe au-dessus de Marion Torrent (13′).

Mais l’adversaire du jour est loin d’être sans répondant et rapidement, les Floriacumoises s’emparent du ballon jusqu’à exercer une domination sans appel sur le reste du premier acte. En découle notamment une pluie d’occasions entre la 20ème et la 30ème minute, générée en partie par plusieurs débordements fulgurants de l’intenable Rosemonde Kouassi. Léa Le Garrec voit sa frappe détournée en corner (23′), Marine Dafeur trouve la barre transversale (25′), puis voit un autre de ses tirs être dévié hors du cadre quelques secondes plus tard (26′). Peu après, c’est Ewelina Kamczyk qui tente sa chance, mais Lisa Schmitz vient s’interposer (29′).

Si le MHSC réussi à faire retomber le rythme après la demi-heure de jeu, la construction reste toujours poussive. Finalement, une succession de passes hasardeuses de Torrent, puis Deslandes permettra à Aïrine Fontaine de récupérer la balle face au but héraultais pour égaliser, peu avant la pause (42′).

La deuxième mi-temps offrira un spectacle similaire au niveau du rythme et de l’intensité. Au sifflet, Mme Rochebilière prend le parti de laisser jouer, malgré l’âpreté des duels. Si nos joueuses peinent toujours autant à développer proprement leurs actions, elles parviennent néanmoins à éviter de prendre trop la foudre en restant impliquées dans le secteur de la récupération, où Torrent, Bilbault et surtout Boureille donnent tout pour entraver la marche en avant des Lionnes.

Mais malgré cette attitude louable, c’est clairement Fleury qui s’offre les plus belles occasions. Pêle-mêle, on citera notamment celle de Kouassi, qui manque de peu le cadre après avoir crocheté Luna Gevitz (59′). Batcheba Louis, également, qui s’offre une opportunité en or de tuer le match en partant dans le dos de Deslandes, avant que sa tentative ne soit repoussée par une Lisa Schmitz décisive (74′). Et en fin de match, une nouvelle passe mal assurée, cette fois-ci par l’entrante Maelys Mpome, permet presque à Kamczyk de trouver la faille, mais Schmitz veille une nouvelle fois au grain et sort devant la Polonaise (84′).

Ce n’est qu’un résumé partiel, tant le FCF91 a eu son lot d’opportunités, plus ou moins dangereuses, au cours de la partie. Sans pour autant réussir à marquer ce deuxième but qui leur aurait offert les trois points. Au total, les Essonniennes auront tiré 21 fois (mais n’auront cadré que 4 fois), contre 9 fois pour leurs hôtes (2 cadrés). Côté montpelliérain, on retiendra deux actions notables : une frappe de Robert repoussée de la tête de Claudine Mefoumettou (64′) et surtout, l’attaque rapide initiée en fin de match par Schmitz et Lakrar, et conclue par un beau service de Cyrielle Blanc pour Esther Mbakem-Niaro, dont le tir passera finalement juste au-dessus de la transversale (89′).

Au final, les regrets seront vraisemblablement plus forts chez les Franciliennes, qui auront le plus souvent dominé un MHSC impliqué mais bien trop brouillon. À défaut de certitudes dans le jeu, nos féminines devront elles se satisfaire d’un point du nul conservé au forceps, et qui pourrait valoir cher d’ici la fin de la saison.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz, Deslandes – Bilbault – Robert, Torrent (Mbakem-Niaro, 65′), Boureille, Belloumou (Mpome, 65′) – Khelifi (Blanc, 78′), Mondésir (Škorvánková, 78′).

LES DEUX POINTS À RETENIR

1) Un contenu décevant, sauvé par un bon état d’esprit

Bien que le résultat final (un nul face à un concurrent direct) soit loin d’être déshonorant, le bilan reste toutefois assez morose à l’issue de ce match. On ressort avant tout avec le sentiment que, si les Montpelliéraines n’avaient pas eu ce petit coup de pouce avec le penalty généreux octroyé en début de rencontre, il leur aurait été très très difficile de marquer le moindre but. Imprécises, les joueuses oranges-et-bleues ont trop souvent semblé à contre-temps, multipliant les mésententes et peinant à se mettre en position de tir.

D’une certaine manière, les points forts de Fleury ont reflété les carences pailladines sur ce match. Aux nombreux bons ballons distillés à ses attaquantes par Le Garrec, on peut opposer les passes longues et les renversements de jeu souvent ratés par les Héraultaises. Aux débordements tranchants de Louis ou Kouassi, on peut comparer le match trop discret d’une Nérilia Mondésir difficile à trouver en pointe. Et à la solidité de la charnière Swaby-Piga, on peut opposer les transmissions hasardeuses dont se sont montrées coupables les membres du trio défensif montpelliérain.

Finalement, c’est l’abnégation dans les duels, permettant d’éviter à Fleury d’accumuler les temps forts, qui aura sauvé les joueuses de Yannick Chandioux ce soir (sans oublier la vigilance de Schmitz dans les buts). Un état d’esprit symbolisé par une Celeste Boureille très impliquée défensivement et capable, jusqu’au temps additionnel et sa déviation d’une frappe d’Inès Konan (93′) de signer des interventions précieuses. Une attitude collective certes appréciable, mais qui dénote tout de même d’une grande difficulté à rivaliser dans le jeu avec un adversaire qui évolue pourtant dans la même cour que ce MHSC.

2) Charlotte Bilbault en mode cash au micro de Canal+

S’il eut été possible de faire une lecture un peu positive de ce match (qui permet notamment à Montpellier de conserver sa 4ème place), ce n’était clairement pas Charlotte Bilbault qui était prête à s’y adonner. L’internationale tricolore, affublée du brassard de capitaine après la sortie de Torrent, n’a pas mâché ses mots au moment de faire face aux caméras de Canal+. Clairement agacée par la tournure de la rencontre, elle a répondu sans détour lorsque le journaliste a évoqué une seconde période difficile pour son équipe :

« Même la première mi-temps ça a été dur. Si on veut prétendre à aller plus haut, c’est pas ce genre de prestation que l’on doit faire. Je pense que tant qu’on fera des erreurs, qu’on se mettra nous-mêmes en difficulté, on n’avancera pas. Il faut se remettre en question tout le temps. Ce soir, ce n’est pas un match de haut niveau. […] À un moment donné, il ne faut pas se voiler la face. Il faut vite se remettre au travail, il reste un match contre Le Havre pour finir cette première partie de saison. Ce soir on n’a pas du tout été à la hauteur et va falloir rectifier ça vite. »

On lui demande ensuite ce qui a manqué aux siennes pour réaliser une meilleure performance :

« Je dirais beaucoup de choses. On commence bien le match, on marque ce penalty qui nous met dedans mais après, on recule, on n’est pas conquérantes du tout, on subit jusqu’à la fin de la première mi-temps. Et puis la deuxième c’est pareil, Fleury pousse, le bloc était divisé en deux et puis voilà, il n’y avait plus d’équilibre, plus de cohérence… C’est un peu catastrophique ce match, ce soir. Je pense que c’est pas les valeurs de Montpellier. […] J’espère qu’on va vite rectifier le tir, parce que les objectifs sont importants et pour l’instant, on ne répond pas présent. »

Une intervention franche, qui fait émerger un sentiment de lucidité bienvenu autour de cette équipe. C’est en effet en évitant de se bercer d’illusions que nos joueuses et leur staff pourront identifier, puis corriger, leurs carences actuelles pour retrouver le chemin de la victoire au Havre, dimanche prochain (12h45). Un défi que s’annonce relevé, face à des Normandes toujours invaincues à domicile.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM