MHSC 2-2 ASJS : Deux points de perdus à Grammont

Au sortir d’une défaite marquante contre le Paris FC (1-3), puis d’un match nul plus encourageant sur les terres du PSG (2-2), les Pailladines étaient maintenant prêtes à se remettre définitivement en selle en renouant, à domicile, avec la victoire. Mais face à une équipe de Soyaux engluée en bas de classement, nos féminines se sont pourtant sabordées, lâchant deux points précieux en fin de match dans une rencontre assez insipide.

D’emblée, les visiteuses tentent de gêner une équipe montpelliéraine lancée au petit trot. Le MHSC se procure peu d’occasions et Soyaux, dans un style un peu similaire aux Girondines quelques semaines plus tôt, exerce un pressing haut qui coupe l’équipe locale en deux. Nos joueuses tâtonnent et les Charentaises saisissent une opportunité en or : un mauvais alignement de la défense à trois permet à Fatima Komé de se faufiler dans le dos de l’arrière-garde héraultaise pour se retrouver seule face à Lisa Schmitz, Lakrar revient mais son tacle est mal assuré et l’arbitre désigne le point de penalty (12′). Quelques instants plus tard, Laura Bourgoin prend Schmitz à contre-pied et permet aux relégables de prendre les devants à Grammont (13′).

Il faut donc vite réagir et, comme souvent lorsque l’équipe est malmenée, c’est Faustine Robert qui sonne la charge. Débordant sur son côté droit, elle tente de trouver Mondésir dans l’axe, mais Romane Munich s’interpose (15′). Mais ce n’est que partie remise, alors que cinq minutes après, Maëlle Lakrar lance la Sétoise dans la profondeur. Arrivée en bout de terrain, Robert remise dans son dos vers Khelifi, qui ajuste un centre-tir passant au-dessus de Munich pour finir dans les filets charentais (20′). La première réalisation de l’année pour la néo-Montpelliéraine.

La machine pailladine semble lancée, et les locales ne tardent pas à doubler la mise quelques instants plus tard. Sur un six mètres mal négocié par l’ASJ, Marion Torrent effectue une récupération haute, puis transmet à Khelifi, qui trouve Nérilia Mondésir dans le dos de la défense. L’Haïtienne ne loupe pas son face-à-face avec Munich et permet aux siennes de prendre l’avantage (24′).

La fin de première période est plutôt calme. Hormis une opportunité sur contre pour Laura Bourgoin et Jessy Roux, stoppées par une intervention de la tête signée Cyrielle Blanc, Soyaux n’est guère trop dangereux (35′). Et Montpellier manque d’accroître son avance juste avant la pause, où Mondésir, préférant tenter la frappe, ignore Khelifi sur sa gauche pour un but qui semblait quasi fait (46′). Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas comme si elles allaient le regretter 45 minutes plus tard.

Le second acte sera, dans le contenu, la mi-temps la plus alarmante du MHSC cette année. Peu enclines à amener le danger vers la cage de Soyaux, les joueuses de Yannick Chandioux gèrent leur avance, alors que le technicien effectue deux changements à teneur défensive (entrées des internationales Bilbault et Gevitz). Quelques occasions timides parsèment ces minutes ternes, avec notamment une frappe au-dessus de Khelifi (57′) ou une tentative peu dangereuse de Blanc, captée facilement par Munich (72′).

Mais au fur et à mesure que les minutes s’égrènent, un scénario trop familier commence à se dessiner. Les Charentaises, malgré leurs limites, conservent de bonnes intentions et c’est l’entrante Agathe Donnary (souvent intéressante dans ses matchs contre Montpellier d’ailleurs) qui amène la punition tant redoutée pour le MHSC. Elle récupère le ballon dans le camp languedocien, trouve Roux sur sa gauche, qui exploite un boulevard pour placer une frappe clinique de l’extérieur droit hors de portée de Lisa Schmitz (84′).

Les Pailladines sont sonnées, et cette fois, elles n’auront pas le répondant de la première période. Leurs tentatives d’attaque désordonnées feront à peine frissonner les visiteuses, qui conserveront le point du nul jusqu’au coup de sifflet final.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar (Gevitz, 46′), Mpome, Deslandes – Blanc – Robert, Torrent, Boureille (Bilbault, 65′), Belloumou (Škorvánková, 80′) – Khelifi – Mondésir.

LE SEUL POINT À RETENIR

Un immense joker de grillé

Si le 2-1 avait tenu, il aurait pu être question dans ces lignes du bon match (ou en tout cas de la bonne première mi-temps) de Léa Khelifi, qui a enfin eu l’occasion de débloquer son compteur sous la tunique orange et bleu avec un but et une passe décisive. Ou du fait qu’avec Nérilia Mondésir et Océane Deslandes, le MHSC compte actuellement dans ses rangs la co-meilleure buteuse (6) et la co-meilleure passeuse (4) de D1 Arkema. Deux signes tangibles des qualités individuelles que l’on peut retrouver au sein de cette équipe montpelliéraine.

Mais au moment de faire le bilan de l’après-midi, il est clair que la seule donnée qui compte réellement, ce sont ces deux points perdus dans la dernière ligne droite face aux Sojaldiciennes. Ce résultat final représente indiscutablement la plus grosse contre-performance de la campagne 2022/23. Et son impact se révèle pire encore lorsqu’on observe le calendrier pailladin jusqu’à la trêve, qui semblait propice à entamer une série positive, avec deux autres matchs à domicile de prévus (vs. Rodez samedi prochain et vs. Fleury le 02/12) et un déplacement du côté du Havre (10/12). Tout cela au moment où le Paris FC s’apprête à défier l’Olympique Lyonnais et le PSG sur les deux prochaines journées.

La conjoncture aurait donc pu être très bonne pour essayer de se rapprocher au classement, mais comme lors des saisons précédentes, les féminines du MHSC ont fini par caler avant même de pouvoir recoller à la 3ème place. Et en parallèle, le PFC a bien sûr fait le job face au mal classé Guingamp, s’imposant facilement à l’extérieur (3-0) pour porter l’écart entre les deux équipes à 6 points. Enfin, si le Montpellier Hérault (12 pts) reste toujours 4ème en attendant les matchs de ce dimanche, Fleury et Reims sont eux bien présents dans sa roue (11 pts chacun).

Malheureusement, le schéma est, encore une fois, trop familier pour les Héraultaises. Des matchs à haute intensité souvent bien négociés contre le PSG ou l’OL qui semblent donner espoir au groupe, bien qu’ils rapportent, au final, peu de points. Quelques victoires ça et là contre des adversaires abordables pour booster la confiance. Et ensuite, des accrocs qui s’accumulent, souvent contre des concurrents directs mais aussi, comme ce samedi, face à des équipes plus modestes telles que Soyaux. Incapables de s’extirper de ce carcan, saison après saison et malgré des ajustements faits à l’effectif, les Montpelliéraines semblent condamnées à voir l’histoire se répéter à nouveau.

Malgré l’ambition affichée de se maintenir au contact des meilleurs clubs français, le compte ne semble jamais y être. Ce serait suffisant pour saper le moral, si on ne savait pas en plus que ce décalage alarmant entre les paroles, le contenu et les résultats ne s’étendait pas aussi aux autres équipes du club. Un symptôme de plus d’un malaise que les suiveurs du MHSC ressentent avec amertume.

Mais puisqu’il est de bon ton de garder toujours une petite note d’espoir, on dira que mathématiquement, les Pailladines peuvent encore se relancer si elles évitent un nouveau faux pas d’ici la trêve. Il est difficile de voir comment elles pourraient faire un bon résultat contre Fleury en jouant avec la même intensité, mais ce genre de contre-performance peut servir de leçon pour la suite. Les Essonniennes, qui sont l’équipe en forme du moment avec deux grosses victoires d’affilée (3-0 contre Le Havre et 5-1 contre Dijon) ont elles aussi connu une période difficile à l’automne, avec une défaite surprise contre le RAF (2-1) et un nul face à… Soyaux (1-1). Bah voilà, tout est possible.

À court terme, il s’agira maintenant de retrouver vite le chemin de la victoire contre Rodez le week-end prochain, pour éviter d’être délogé du top 5. Le podium, lui, ne pourra revenir dans les têtes qu’après le lancement d’une vraie dynamique positive sur les prochains matchs. Mais la marge de manœuvre du MHSC est désormais réduite à peau de chagrin.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM

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