Zoom sur FCGB 2-0 MHSC

Attendu depuis des semaines, le match du jour face à Bordeaux représentait le point d’orgue d’une saison jusqu’ici contrastée pour les féminines du Montpellier Hérault. Mais en laissant filer la victoire, les joueuses de Frédéric Mendy ont malheureusement trébuché une nouvelle fois dans leur marathon vers l’Europe…

Au bout du compte, les deux buts inscrits par les joueuses de Pedro Martinez Losa illustrent bien les différences qui peuvent exister entre les deux opposants du jour. Marquant d’une frappe parfaitement placée et dosée dans un angle pourtant refermé, Kadija Shaw fût ensuite rejointe au tableau d’affichage par Katja Snoeijs, qui passa elle en revu toute la défense languedocienne avant de tromper Cindy Perrault. Comme le prévoyait application zeturf, c’est donc au talent que les Girondines ont fait la différence, un talent qui a cruellement manqué aux Pailladines durant tout le match.

Pourtant entreprenantes en première mi-temps, les coéquipières de Marion Torrent n’ont pas su surmonter leurs travers : construction du jeu trop lente, ballons mal négociés dans la surface, relances trop imprécises… Si l’effectif du MHSC est homogène, avec de bons éléments, il se montre aussi trop limité pour faire la différence face une équipe mieux organisée et comptant sur quelques joueuses d’une autre classe.

À l’issue de la rencontre, Frédéric Mendy s’est montré confiant, affirmant par deux fois au micro de Canal + que ses troupes finiront la saison devant leurs rivales. Avec quatre points de retard, ce ne sera néanmoins pas seulement en corrigeant leurs défauts dans le jeu que les Montpelliéraines pourront rependre leur place sur le podium. Il faudra désormais compter sur de multiples faux-pas du FCGB. Une conclusion frustrante, mais logique, au vu de ce qui s’est passé cet après-midi à Libourne.

Les observations du jour

– Buteuse et passeuse la semaine passée, Lena Petermann avait réalisé un match impeccable contre le GPSO 92 Issy. Très recherchée, l’attaquante allemande avait su bouger, décrocher pour peser lourd dans le jeu des siennes et se montrer décisive. Des qualités totalement absentes aujourd’hui face à Bordeaux, au cours d’une défaite où l’avant-centre s’est retrouvée totalement muselée par la défense adverse. À l’image de l’équipe, elle a ainsi manqué de justesse dans le dernier geste, tout en se montrant trop statique dans ses déplacements.

– Ashleigh Weerden a une nouvelle fois fait montre d’une belle envie sur son côté gauche, récupérant des ballons et provoquant Ève Périsset avec de nombreuses courses intéressantes. Sans être aussi étincelante que lors du duel face au Havre, la Néerlandaise a peut-être tout de même été la meilleure aujourd’hui sur le font de l’attaque pailladine. Quant à Nérilia Mondésir, déployée elle sur l’aile droite, de trop nombreux mauvais choix dans ses passes ont émaillé sa prestation.

– Prolongée cette semaine par Laurent Nicollin, Iva Landeka n’a pas su se montrer à la hauteur du rôle de cadre que lui confère allégrement les têtes pensantes du MHSC. Coupable sur le premier but d’une talonnade dangereuse et facilement interceptée par les Girondines, la Croate n’a pas vraiment été en mesure de redorer son blason sur le reste du match. Souvent dépassée dans les duels, imprécise dans ses passes, son apport dans le jeu est resté limité, alors que ses coups de pied arrêtés n’ont rien apporté. On notera par ailleurs que le match du week-end précédent contre Issy s’était débloqué après sa sortie à la mi-temps. Un portrait peu reluisant pour une joueuse dont on attend clairement davantage en interne.

– Après avoir marqué deux buts spectaculaires lors des deux dernières rencontres, Dominika Škorvánková s’est cette fois-ci vu repositionnée plus haut par Frédéric Mendy. Un choix qui aurait pu être payant en première mi-temps, où la milieu héraultaise a souvent été satisfaisante dans ses transmissions. Néanmoins, la débauche d’énergie effectuée par la Slovaque l’a laissé vidée lors du second acte, amenant son coach à la faire sortir après le but du break bordelais.

– Toutes trois de retour dans le 11 de départ après un ou plusieurs match d’absence, Marion Torrent, Leonie Pankratz et Sarah Puntigam n’ont que peu pesé sur le déroulé de la rencontre. Pour la dernière citée, sa prestation dans l’entrejeu fut particulièrement discrète. Légèrement plus entreprenante offensivement que sa compère allemande, Torrent n’a pas toujours été aidée par les passes hasardeuses de ses coéquipières sur les phases offensives.

– Difficile d’en vouloir à Elisa de Almeida, elle qui a eu la lourde tâche de contenir la terrifiante Kadija Shaw (meilleure buteuse de D1 avec 14 buts en 11 matchs) durant une bonne partie de l’après-midi. Un devoir dont elle s’est globalement bien acquittée. Anouk Dekker s’est elle montrée moins présente dans les duels que contre Issy. À la relance, l’imprécision et la lenteur de certaines transmissions fut encore à déplorer, même si le peu d’options offertes aux deux défenseuses centrales par leurs coéquipières immobiles est aussi à blâmer.

– Lancées dans le match 10 minutes trop tard, les entrantes Marija Banušić, Mary Fowler et Adelina Engman n’ont rien fait de particulier pour inverser la tendance. Mention spéciale à Banušić, qui, après sa rentrée très réussie contre le GPSO 92, a cette fois presque tout loupé.

– Enfin, n’oublions pas de féliciter Cindy Perrault, qui malgré les deux buts, s’est montrée solide et rassurante dans les cages. On retiendra sa magnifique parade sur la frappe de Ghoutia Karchouni à la 25ème, ainsi que sa double intervention suite à une dangereuse incursion de Shaw quelques minutes plus tard. Après avoir entamé l’année dans le rôle de doublure d’une Lisa Schmitz blessée, Perrault peut s’enorgueillir d’un intérim assez réussi.

Talonnées par une équipe de Fleury qu’elles recevront dès janvier, les Pailladines vont maintenant devoir, au moins temporairement, regarder derrière elles. En maîtrisant davantage la partie tactiquement et en se reposant sur des individualités remarquables, les Bordelaises, elles, ont pu s’arroger le droit de passer les vacances au chaud, bien blotties contre leur confortable troisième place. Avec cette victoire, nos rivales ont désormais leur destin en main dans la course à l’Europe, un luxe que le MHSC a bel et bien laissé filé au cours d’une phase aller très contrastée.

Article proposé par The Great One