Zoom sur MHSC 1-2 FCF91 : un fatal manque de répondant

Alors qu’elles espéraient enclencher une série de victoires après leur rassurant succès du côté de Reims (1-4), les Pailladines se sont laissées asphyxier à domicile par une rigoureuse équipe de Fleury. Tout sauf idéal, alors qu’un déplacement en terre lyonnaise les attend dans moins de deux semaines…

Que dire sinon que les Floriacumoises ont amplement mérité leur succès ? Cette saison, le FCF91 attire l’attention des suiveuses et suiveurs de la D1 féminine avec son projet sportif discrètement ambitieux. De quoi en faire un adversaire difficile à manœuvrer pour le MHSC, qui n’avait déjà pas été en mesure s’imposer face à ce club la saison passée, enregistrant deux matchs nuls et vierges lors de leurs oppositions. Buteuse, Léa Le Garrec a montré la voie à son équipe avec une performance XXL autant offensivement que défensivement, épaulée par un collectif solide qui a vu briller des joueuses comme Marine Dafeur et Jeannette Ngock-Yango à la récupération, Julie Debever en défense centrale ou Katriina Talaslahti dans les buts.

Les Héraultaises ont certes eu quelques temps forts, dominant statistiquement au chapitre des tirs (16 – 7) et de la possession (63% – 37%), mais à l’arrivée, il était difficile de disputer la logique du résultat. Coulées par leur déficit dans les duels, leur manque de réalisme dans la surface et l’inoffensivité de leurs coups de pied arrêtés, les joueuses de Yannick Chandioux ont ainsi laissé passer une opportunité unique de se rassurer et de mettre leur saison sur un bon rythme. Une situation qui les place aussi dans l’urgence numérique, ce qui est loin d’être idéal avant de se rendre chez le leader lyonnais…

Les observations du jour

– J’ai tendance à penser qu’au-delà de la qualité même de l’effectif, le problème de cette équipe se situe aussi entre les oreilles. Comme face à Guingamp, les Montpelliéraines ont entamé le match sur un rythme enlevé, conservant prudemment la possession du ballon, avant que leurs adversaires ne les surprennent en prenant les commandes aux alentours de la 20ème minute. Dès lors, on pourrait croire le MHSC, maintenant dos au mur, saurait vite reprendre le jeu à son compte. Sauf que c’est l’inverse qui se produit, les joueuses de Yannick Chandioux restant friables et inoffensives jusqu’à la pause. Au retour des vestiaires, nos féminines retrouvent petit à petit de leur allant, jusqu’à avoir de vrais temps forts. Mais le temps passe, l’égalisation tarde et elles se retrouvent contraintes de jouer haut, se découvrant et laissant des espaces à leurs adversaires, qui en profitent pour marquer un deuxième but.

Alors bon, l’idéal ici, ce serait de ne pas concéder l’ouverture du score. Mais ces scénarios similaires pointent du doigt le souci psychologique qui handicape fortement les Héraultaises en ce début de saison : l’incapacité à réagir promptement après avoir encaissé le premier but, cette tendance à se recroqueviller et à multiplier les imprécisions techniques, qui finit par faire perdre de précieuses minutes à l’équipe dans sa quête d’une égalisation. Au sein d’une D1 féminine de plus en plus homogène, le MHSC se doit impérativement d’apprendre à affronter l’adversité avec plus de répondant car, que cela nous plaise ou non, les matchs où nos joueuses doivent essayer de revenir au score sont de plus en plus fréquents.

– Offensivement parlant, la rencontre a été plus que compliquée pour le trio d’attaque pailladin. En pointe, Lena Petermann a été brillamment bâillonnée par la défenseuse centrale adverse Julie Debever, tandis que les ailières Faustine Robert et Nérilia Mondésir ont eu énormément de mal à se défaire du marquage en première mi-temps. Robert fut néanmoins plus active durant le second acte, où elle s’affirma comme un élément-clé du temps fort montpelliérain.

– Match très compliqué pour les latérales Sarah Puntigam et Inès Belloumou, restées au diapason d’un collectif timoré. Peu d’apport offensif de leur part, même si l’Autrichienne a malgré tout pu se procurer une bonne occasion, arrêtée par Talaslahti (63′). La prestation de Belloumou a été marquée par son implication dans le premier but essonnien, un raid solitaire de Léa Le Garrec sur lequel la joueuse héraultaise s’est fait tout simplement balayer (25′).

– Au milieu, tout n’est pas à jeter dans les prestations de Clarisse le Bihan et Dominika Škorvánková, mais il reste malgré tout un amer goût d’inachevé. La Bretonne a été la plus précise des deux niveau passes dans le camp adverse, s’acquittant également d’un travail probant à la récupération. Elle s’est aussi procuré deux belles occasions, avec une tentative au-dessus (26′) peu après le but de Le Garrec, puis un superbe missile repoussé par Talaslahti en deuxième période (67′). Škorvánková, elle, peut s’enorgueillir d’avoir offert une passe décisive à l’entrante Mary Fowler (94′). Mais globalement, on peut regretter que ces deux joueuses expérimentées n’aient pas été en mesure de sonner la révolte après la première réalisation adverse, se montrant hésitantes et imprécises à un moment où le MHSC aurait dû vite reprendre la main sur le jeu. Au bout du compte, ce genre de passage à vide chez les cadres finit par coûter cher.

– Côté positif, nos deux internationales U19 ont plutôt réussi leur match. Comme face à Reims, Cyrielle Blanc et Maelys Mpome étaient toutes deux titulaires et elles ont su faire bonne figure. La défenseuse centrale a multiplié les interceptions et s’est montrée propre à la relance, profitant de la comparaison avec une Johanna Elsig plus brouillonne et directement impliquée sur le deuxième but du FCF91 (perte de balle sur un contrôle de la poitrine). Blanc a elle livré un match sérieux dans son rôle de sentinelle, en répondant présente à la récupération et en tentant au mieux d’orienter le jeu. Somme toute, elle a fait montre d’un volume de jeu assez impressionnant pour une joueuse qui ne vivait là que la deuxième titularisation de sa carrière en D1.

– Mais chez les jeunes pousses du groupe, personne n’a su se faire autant remarquer que Mary Fowler, entrée à la 58ème et finalement seule buteuse de la partie pour le MHSC. Sur une action de classe, ornée d’un bel enchaînement contrôle, puis crochet pour éliminer deux défenseuses adverses et se mettre en position de frappe, elle a rappelé au staff montpelliérain à quel point ses qualités techniques et sa dimension de finisseuse peuvent être de précieux atouts pour son équipe. Une semaine plus tôt, j’avais été surpris de voir qu’elle n’avait pas disputé la moindre minute contre Reims, mais bon, le résultat final tendait à donner raison aux choix du coach. Mais alors que les inamovibles Nérilia Mondésir et Faustine Robert courent toujours après leur première réalisation de la saison, l’Australienne devient de plus en plus difficile à ignorer…

Le calendrier de D1 Arkema sera très espacé au cours des deux mois qui viennent, avec trois rencontres qui seront suivies chacune de deux semaines de pause. Dans un premier temps, les joueuses de Yannick Chandioux se rendront dans le Rhône (17/10), pour ce qui apparaît comme une défaite quasi-programmée face à un OL intraitable en ce début de saison.

Mais, le point positif avant ce rendez-vous, c’est que les Montpelliéraines possèdent une bonne référence récente face à une grosse cylindrée, avec leur courte défaite en août dernier contre le champion parisien (1-0). Leur dernier déplacement à Lyon, survenu en pleine crise de résultats le 6 février dernier, avait également été surprenant car assez compétitif (courte défaite 2-1). En essayant de conjurer le même état d’esprit hargneux et appliqué que durant ces deux prestations, les Pailladines tenteront ainsi de limiter la casse et d’éviter de saborder totalement leur différence de buts (pour le moment positive à +1).

Ensuite, il y aura un nouveau déplacement, cette fois chez le promu Saint-Étienne (30/10), avant de recevoir le GPSO92 Issy (13/11). On espérera dès lors que ces deux matchs plus abordables permettront d’engranger un peu de confiance et de servir de rampe de lancement avant d’affronter par la suite Bordeaux (20/11) et le Paris FC (04/12), dans des rencontres où les Montpelliéraines ne seront certainement pas perçues comme les favorites.