Didier Roustan : “Je vais me mettre du monde à dos, mais Mory Diaw…”

Dans L’Equipe du Soir, Didier Roustan était maitre de cérémonie et réagissait à l’incident de Montpellier-Clermont, et au jet de pétard. Le journaliste sportif, non sans peur, ciblait l’attitude de Mory Diaw:

“Je voudrais faire une petite parenthèse, parce que personne n’en parle. Franchement, ce que je vais dire est horrible et je vais me mettre tout le monde à dos que ce soit sur le plateau ou les téléspectateurs. Je suis d’accord, ce qu’a fait ce “supporter” est profondément débile et c’est inacceptable, mais… Si tu es traumatisé, quand tu reçois un pétard à 1 mètre… Je ne vais pas revenir à Bordeaux-Rodez, mais ça me pose quand même problème. Bravo à Montpellier qui ne s’est pas réfugié derrière ça, ils ont été formidables. Pour blaguer un jour, sur Téléfoot, j’ai allumé un pétard (…). Personne n’est tombé dans les pommes. Voilà… 

À sa grande surprise, Didier Roustan ne voyait pas ses confrères s’offusquer devant ses interrogations, même si Dominique Sévérac se questionnait sur la pertinence de ces questions sans preuves. Il poursuivait ainsi.

“L’intérêt pour lui ? Rejouer le match voire l’obtenir sur tapis vert, bien évidemment. C’est un état d’esprit insupportable. Je ne l’accuse pas, mais je me pose la question comme je me la suis posée pour les gars de Rodez, qui étaient en vacances dès le lendemain. Dans des stades sud-américains, il y a bien pire et ce n’est pas beau. Mais si tu es traumatisé là… Mais peut-être qu’il l’est ! Je suis désolé, mais je me pose la question. (…) Valentin Rongier, depuis une autre tribune, avait pris une bouteille d’eau en pleine poire quand même. C’est extrêmement choquant, il n’est pas resté par terre, etc.”

Journaliste au Parisien, Benjamin Quarez s’appuyait sur ces logiques interrogations pour plaider contre une sanction sportive trop importante.

“Si on rejoue le match, on ouvre la voie à ce genre de possibilités, ce genre de tricheries. On peut pousser dans ce cas les joueurs à en rajouter. On peut pousser les supporters à balancer des pétards ou réaliser un autre débordement. Ce match-là était plié, le score doit être entériné et donner les trois points à Montpellier. Là où j’alerte, c’est que j’ai reçu tout au long du week-end, de la part de président ou de directeur sportif, qui me disait qu’il serait très facile d’arrêter les matchs en disant à leurs supporters d’aller foutre le bordel sur le terrain pour peut-être avoir le match gagné sur tapis vert et prendre les trois points. C’est là où il y a danger. Il y a en effet des mesures très importantes qui doivent être prises, mais cela ne passera pas par des matchs à rejouer, car dans ce cas là on joue un jeu très dangereux.”

Grégory Schneider, enfin, lui aussi, exprimait sa peine quant à d’éventuelles sanctions collectives.

“On ne peut pas se dire qu’il ne restait “que” 5 minutes. À ton vu des équipes marquer deux buts en 5 minutes ? Oui. Un match dure un certain temps et tu dois protéger son intégrité temporelle. Le match n’était pas fini. Peut-être faut-il le finir et retirer trois points à Montpellier à cause du pétard, et cela fait une opération blanche et Clermont ne prend pas les points, mais il n’y a pas une bonne solution. Il y a quand même un truc qui me fait mal au cœur, c’est que les gars de Montpellier ont été nickel, ils ont dit ce qu’il fallait, ils n’ont pas réfléchi, ils n’ont pas mis en cause le gardien, ils ont porté plainte contre le mec qu’ils ont gaulé. C’est peut-être le minimum, mais je trouverais mal qu’ils soient lésés après avoir fait tout ce qui était humainement possible de faire.”

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