Laurent Nicollin : « À la Mosson, il n’y a rien à faire après le match »

Lors de l’entretien réalisé avec plusieurs supporters du club lundi dernier, le président du MHSC a été questionné sur les actions mises en place par le club pour attirer de nouveaux spectateurs. Ce dernier regrette de ne pas pouvoir créer un lieu de vie autour de Stade de la Mosson :

« Je veux bien tout entendre, mais je ne pense pas qu’à Strasbourg ou à Lens ils fassent des opérations marketing pour que les gens viennent au stade. Ils ont des atouts autres. Quand tu vois des mecs en bleu de partout à une heure et demi de coup d’envoi, que tu vois les bars remplis et plus de 10 000 personnes au stade, tu deviens un peu jaloux de pas être président de Strasbourg. Tu te dis que, eux, au moins, ils ont un appui, des gens pour donner un plus au club. C’est aussi de la frustration, on se demande pourquoi nous on n’y arrive pas. Après, là-bas c’est l’Alsace, c’est une mentalité un peu allemande : les gens viennent avant, restent après, consomment. Nous on se demande ce qu’il y a de moins bien à Montpellier. Je ne sais pas ce qu’il faut faire. On peut faire des campagnes d’affichage, des pubs, mais le mec qui aime la Paillade sait que le dimanche à 15h on joue à la Mosson. Je ne pense pas qu’il faille des 4 par 3 en ville partout. Quand on était en D2 on le faisait pour inciter, mais là on est en Ligue 1, ça fait 4 ans qu’on termine dans les 8 premiers, mais à un moment donné… Le mec qui aime le club, il vient. 

Le nouveau stade, ce sera une nouvelle philosophie, tu pourras venir une ou deux heures avant et repartir une ou deux heures après. À la Mosson, si tu n’es pas en VIP ou en loges, il n’y a rien à faire après le match. Quand je suis allé à Nantes, le match était à 15h, je suis arrivé à 13h pour manger et il y avait des gens en jaune de partout devant le stade. Nous, sur le parvis, on n’a pas le droit de mettre des trucs, sinon ça s’effondre. Sur l’avenue, on ne peut rien faire. On aimerait faire des jeux, des animations, on a déjà demandé, mais on nous parlait de la sécurité… Il y a toujours quelque chose. On comprend qu’il faut créer un lieu de vie, mais la Mosson ne s’y prête pas. Il y a une certaine frustration par rapport aux autres clubs car si on avait, ne serait-ce que 5 000 personnes de plus par match, je pourrais récupérer 2 ou 3 millions d’euros qui pourraient me permettre de recruter un joueur qui me manque. Je n’ai pas les fonds du Qatar derrière moi qui peuvent me passer 20 millions pour acheter un joueur. Le seul que je peux appeler, c’est mon frère. C’est pour cela que le nouveau stade est vital.«