Stade Louis Nicollin: “Trop compliqué financièrement, trop cher pour les collectivités”

Mercredi, sur le parvis du stade de La Mosson, Michaël Delafosse et Laurent Nicollin ont officialisé ce qui n’était plus un secret : le MHSC ne déménagera pas. Après près de dix ans de projets avortés, le club héraultais renonce à construire son nouveau stade Louis Nicollin et choisit avec la métropole de rénover son enceinte historique. Une décision pragmatique, dictée par les réalités financières, mais aussi par une volonté de redonner vie à un lieu emblématique.

Pour Laurent Nicollin, ce choix est teinté de déception, mais aussi de lucidité. Face à des projets jugés trop coûteux donc pour les collectivités et la holding familiale, il préfère une solution réaliste : « Quand tu ne peux t’acheter qu’une baguette, tu n’en achètes pas quatre. Trop compliqué financièrement, trop cher pour les collectivités. » Un retour aux fondamentaux, dans un stade chargé d’histoire, où tout a commencé… et où tout va continuer.

Le Midi Libre faisait le point sur le dossier.

• Un stade à réinventer

Le constat est partagé : La Mosson est vieillissante, laissée en l’état depuis les travaux du Mondial 1998. Plutôt que de poursuivre des rêves coûteux, la municipalité et le club misent sur une rénovation ambitieuse, centrée sur l’accueil et l’expérience des supporters. L’objectif est clair : faire du stade un véritable lieu de vie, avec 15 000 m² dédiés à des commerces, des bars et des espaces conviviaux. Une manière de rattraper le retard pris sur les modèles économiques modernes des clubs. Il sera également question de repenser les réceptifs soient les salons VIP.

• Une accessibilité repensée

Le projet intègre aussi une réflexion sur la mobilité, avec l’idée d’un parking relais connecté au tramway. Ce dispositif vise à faciliter l’accès au stade tout en réduisant l’impact environnemental, dans une logique de développement urbain durable.

• Un quartier en mutation

La rénovation du stade s’inscrit dans un projet global de transformation du quartier. Le maire souhaite y associer la réhabilitation du centre nautique Neptune, la création de terrains de tennis et de padel, et une amélioration générale des infrastructures. Ce choix stratégique, à quelques mois des élections municipales, montre une volonté de valoriser l’existant plutôt que de disperser les investissements.

Une meilleure protection pour les supporters

Les conditions d’accueil actuelles sont parfois précaires, notamment en cas de pluie. Le projet envisage donc une couverture partielle des tribunes, notamment celle de Gévaudan, pour offrir aux supporters une expérience plus confortable et digne d’un club professionnel. Les dernières images sur le sujet ont largement fait honte à un club comme le notre.

• Une vigilance sur les risques d’inondation

Situé en zone inondable, le site de La Mosson nécessite des études hydrauliques approfondies, déjà lancées par la mairie (!). L’objectif est de sécuriser l’enceinte et d’anticiper les risques climatiques, afin de garantir la pérennité du projet.

Enfin, à condition que Michaël Delafosse reparte pour un nouveau mandat…