Patrice Beaumelle: « Si on met tout sur Téji Savanier, on va le perdre »

« L’œil du coach », avec l’ancien sélectionneur de la Côte-d’Ivoire (2020/2022) ou encore ancien adjoint d’Hervé Renard, Patrice Beaumelle, était au programme de 100% Paillade. Au micro de France Bleu Hérault, il revenait sur la place de Téji Savanier sur le terrain:

« Pour moi, Téji Savanier est un leader de jeu, pas un leader de vestiaire, ce n’est pas quelqu’un qui va parler. Dans ce groupe, certains joueurs doivent prendre ce relai pour parler. Quand il y avait Hilton, il était le boss et Téji était un besogneux talentueux. Au-delà de ça, on peut parler de tous les systèmes de jeu, Savanier est dangereux quand il décroche, quand il se retrouve libre, loin du but adverse, prêt à remonter les ballons, à faire des transversales. Le fait de le retrouver comme numéro 10, tout le monde connaît, tout le monde l’attend… Il est dos au but. Moi j’aime quand il se fait oublier, un milieu de terrain libre, pouvant naviguer, se projeter et porter le ballon. Ce que faisait, toutes proportions gardées, des Iniesta ou des Xavi. Quand je le regarde aujourd’hui, je le trouve enfermé dans un rôle de capitaine et de passeur décisif. On a besoin de le voir libre, laissons-le !»

Le consultant de l’émission évoquait la question plus fâcheuse du brassard de capitaine que certains voudraient lui retirer ?

« Le brassard ce n’est pas un psychodrame. Tout le monde peut admettre que Téji est un capitaine de jeu et dans le vestiaire, on a le droit de laisser la place à d’autres capitaines de parole, moins brillants sur le terrain. Maintenant, j’aime Téji avec le brassard, on le voit dans le public, 90% des maillots sont floqués Savanier, s’il est encore là, c’est qu’il aime son club mais s’il ne veut pas parler, arrêtons de vouloir l’obliger à le faire. Il faut trouver un autre relai, un relai avec le coach. Si on met tout sur Téji, on va le perdre. Zidane en équipe de France, à l’époque, il est capitaine. Est-ce pour autant lui qui parlait tout le temps à la mi-temps ? Je n’en suis pas certain. »