
[Exclu AP] François Gaudiche: “Tout donner, ne rien regretter”
Défenseur central et salarié du club, François Gaudiche, Voltigeurs, a répondu à nos questions. Il aborde la réception de Montpellier comme un accomplissement et savoure ce moment de communion inédit entre la ville et son club. En ayant beaucoup d’ambitions pour ce huitième de finale.
- Peux-tu te présenter? Tu es salarié au club? Quel est ton rôle et quel a été ton parcours en jeune?
“Je suis défenseur central. J’évolue au club depuis mes cinq ans. J’ai connu toutes les catégories, j’ai même joué dans les 4 équipes sénior. C’est naturellement ou presque que j’ai été embauché, j’ai eu des contrats courts avant. Il n’y a que deux salariés au club. Une secrétaire et moi qui m’occupe de la partie sportive avec la coordination de différentes catégories de jeunes. Je suis en relation aussi avec le collège de la ville et je m’occupe des réseaux sociaux et du site internet du club.“
- On voit beaucoup d’animations dans toute la ville de Châteaubriant. Peux-tu nous décrire l’ambiance?
“L’objectif c’est que le jour J, la ville soit en noir et blanc. J’ai participé à une vente de plus d’un millier de T-shirts pour la coupe, pour nos supporters et pour nos partenaires. Les commerçants aussi jouent le jeu et affichent les couleurs des Voltigeurs. C’est inédit pour notre ville ce qui est en train de se passer. On sent vraiment que toute la ville est dernière nous.
Malheureusement, il n’y aura personne au stade, mais nous avons encore pas mal d’animations à préparer avant la rencontre. Les supporters du club qui sont aussi des copains, vont tout organiser pour être prêts pour le match. Ils ne seront pas là mais on sait que tout le monde sera avec nous devant son poste de télé. C’est un désavantage de ne pas ressentir le poids de ce qu’on appelle le douzième homme mais c’est comme ça.”
- Combien de joueurs sont sortis d’un centre de formation ou ont joué en pro?
“Nous avons Dafé qui a été formé au RC Lens. D’autres joueurs sont passés par les centres de formation du SCO d’Angers ou du FC Nantes, ou du Stade Lavallois. Aucun joueur n’a évolué en pro. Nous sommes un club où il n’y a qu’un seul contrat fédéral. C’est quasiment une exception en Nationale 2. Notre club grâce à ses partenaires permet à chaque joueur de trouver un travail et d’avoir des horaires aménagés. Nous sommes plutôt dans cette philosophie-là.
Nous sommes remontés récemment et le club cherche d’abord à se stabiliser en National 2. Nous avons l’un des plus petits budgets. Mais nous ne nous interdisons pas, pourquoi pas de viser plus haut.”
- Quels enseignements avez-vous pu tirer des deux rencontres de préparation?
“Peu importe qui nous avons affronté. Les entraîneurs ont voulu tout d’abord nous redonner du temps de jeu et du rythme. Nous avons fait une grosse préparation avant ces deux matchs. L’objectif est maintenant que physiquement, nous sommes au point, de préparer tactiquement et techniquement le match.”
- Comment vis-tu l’arrêt des compétitions? Comment vivre sa passion avec quasiment 12 mois sans championnat? Comment le club s’organise?
“Nous n’avons joué que 9 matchs de championnat en un an. C’est compliqué mais évidemment, nous avons déjà la chance de pouvoir nous entraîner et de jouer. C’est une exception en National 2 vu que le championnat risque de ne pas reprendre. Nous sommes obligés de nous adapter en permanence mais je dirai que c’est une source de motivation supplémentaire. En janvier quand nous avons su que nous pouvions reprendre la Coupe, nous avons repris une préparation complète. Alors qu’en début normalement, il n’y a qu’une courte trêve et une petite remise à niveau. On s’est préparé en sachant qu’à la première défaite en Coupe, la saison risquait d’être terminée. C’est vraiment une motivation supplémentaire de ne pas perdre pour que la saison s’achève.“
- Que représente pour toi le fait de jouer une Ligue 1?
“Je dirai que c’est un peu l’accomplissement de ma carrière, le moment le plus fort de ma vie de joueur. Ce huitième de finale c’est la récompense pour tous les sacrifices qui sont faits depuis des années. Surtout pour des joueurs amateurs ou semi-amateurs. J’ai connu des montées, des descentes avec le club. J’ai même connu une année où les quatre équipes sénior sont montées chacune d’une division. Un match de coupe contre une Ligue 1, c’est encore autre chose. Nous voulions tous jouer une Ligue 1. C’est une récompense de tout le travail accompli au quotidien et de notre bon parcours en Coupe.“
- Penses-tu que l’enchaînement de trois rencontres en trois jours du MHSC avec la coupe et l’OM puisse être un avantage?
“Chaque équipe a ses objectifs ou ses priorités. Montpellier joue l’Europe par le championnat et reçoit Marseille trois jours après, peut-être. Mais je dirai que cela nous importe peu. Nous devons vraiment nous soucier que de nous-mêmes. Personne n’a regardé le calendrier de Montpellier. La seule chose qui compte, c’est que nous soyons prêts pour le jour du match.”
- Peux-tu nous donner un pronostic?
“Je ne veux pas trop faire de pronostic mais évidemment j’aimerais bien un petit (2-1) pour nous. Je ne nous vois pas attendre la fin des 90 minutes et attendre la séance des penaltys. Nous n’avons d’ailleurs fait aucune séance de tirs au but aux entraînements. L’objectif pour nous, c’est de jouer notre jeu. Nous savons que sur un match tout est possible. Nous avons vu Lorient ou Marseille se faire éliminer au tour précédent et nous savons que nous avons des bons joueurs qui doivent être prêts tactiquement et techniquement le jour du match. Il faut que nous fassions la meilleure préparation possible. Nous avons les qualités pour les gêner. Tout donner pour ne rien regretter.“
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