Départs, arrivées… le point sur le mercato des Pailladines

Le début d’une nouvelle ère. C’est ce que laissait entendre la sentence délivrée par Laurent Nicollin il y a quelques mois, au sortir d’une nouvelle campagne décevante pour sa section féminine : la saison à venir sera marquée par une « baisse drastique du budget » accompagnée d’une volonté de repartir avec « des joueuses formées au club, des forts potentiels jeunes et un autre état d’esprit ». Des mots prononcés par ailleurs en amont du feuilleton estival des droits TV, et de ses conséquences plus qu’inquiétantes sur les finances du club.

Dans ce contexte franchement compliqué, quelle sera donc l’ossature des Pailladines version 2024/25 ? Nous vous proposons ici un premier aperçu des mouvements estivaux, à environ un mois de la reprise des hostilités en Première Ligue (nouveau nom de la D1 à partir de cette saison) et de la journée inaugurale contre le Paris Saint-Germain (21/09).

Mais difficile pour autant de dire que le groupe se maintiendra au même niveau que l’an passé, alors qu’il se retrouve amputé de trois vraies têtes d’affiche. Si le départ de Maëlle Lakrar vers Madrid aurait probablement eu lieu quoi qu’il advienne, celui de Faustine Robert à Fleury (club qui dépasse doucement mais sûrement le MHSC dans la hiérarchie du championnat) semble être une conséquence directe du serrage de ceinture annoncé. Pour rappel, la Sétoise a été la meilleure buteuse pailladine de l’exercice 2023/24 avec 9 réalisations.

Attardons nous ensuite sur le cas Nérilia Mondésir, qui a de son côté rallié les États-Unis et la prestigieuse NWSL. Bien qu’autrice de seulement 5 buts en D1 cette saison (il faut dire qu’elle a joué de malchance en tapant les montants à un rythme affolant), l’Haïtienne de 25 ans n’en restait pas moins une valeur montante d’un championnat français toujours plus scruté et concurrencé par l’étranger. Pour s’attacher ses services, et alors qu’elle était encore contractuellement liée au MHSC, sa nouvelle équipe du Seattle Reign a donc été prête à débourser une indemnité de transfert, chose toujours rare dans le foot féminin. Le montant exact de l’opération n’est pas certain, même si la somme de 200 000$ (soit environ 181 000€) a été avancée plus tôt dans l’été par CBS Sports. Une petite rentrée d’argent forcément bienvenue pour notre club.

Ces deux départs laissent un trou béant dans l’attaque pailladine, qui sera également amputée de deux autres joueuses moins en vue. Arrivée en prêt le 31 janvier dernier, l’internationale danoise Mille Gejl, qui n’a jamais trouvé son rythme sous le maillot montpelliérain (7 matchs, 0 but), n’a pas été conservée. Idem pour Sh’nia Gordon, plus gros flop du mercato estival 2023 (19 matchs, 1 but). À noter que l’Américaine a rallié le Fort Lauderdale FC, franchise de la nouvellement créée USL Super League, en compagnie de sa compatriote Cosette Morché. La grande gardienne (1M88) quitte elle aussi le MHSC après une pige d’un an.

Forcément, vu tous ces départs devant, la première question qui vient en tête est celle-ci : mais qui va bien pouvoir marquer des buts pour cette équipe ? À l’heure actuelle, le site officiel du MHSC liste trois joueuses en attaque : Esther Mbakem-Niaro (22 ans), Nina Ngueleu (20 ans) et Lola Gstalter (19 ans). Niveau expérience confondue, ce jeune trio ne totalise que 19 titularisations cumulées en D1, pour seulement 3 petits buts marqués… On connaît donc maintenant le secteur de jeu où la cure d’austérité initiée par Nicollin frappe le plus fort.

Notons que de ces trois éléments, seule Lola Gstalter a fait tout son cursus au MHSC, Mbakem-Niaro et Ngueleu ayant elles rejoint le club en post-formation. Leurs performances seront d’autant plus scrutées que Le Havre, concurrent direct, comptera dans les rangs de son attaque Zoé Stiévenart, une ancienne pensionnaire de Grammont non-conservée à son passage en pro. Donna Scannapieco, partie à Nantes l’hiver passé et enrôlée cet été par l’OM (D2), n’a pas non plus été retenue malgré quelques apparitions en D1 avec Montpellier en 2022/23. À voir enfin si la génération qui vient peut taper à la porte de l’équipe première dès cette saison, notamment Elisa Rambaud (18 ans), qui a déjà pointé le bout de son nez l’entraînement quelques fois ces derniers mois.

Sans recrue en vue pour le moment, il faudra donc compter sur les joueuses du milieu pour apporter un plus devant. Avec ses 6 buts et 4 passes décisives en 18 matchs l’an passé, Léa Khelifi sera une pièce importante du puzzle et devrait régulièrement évoluer assez haut. Idem pour Sonia Ouchene, plusieurs fois alignée à l’aile l’an passé.

Le recrutement de la sentinelle Ella Palis (25 ans) va d’ailleurs en ce sens, puisqu’il permet de renforcer l’entrejeu, libérant ainsi les profils plus offensifs du milieu. Débarquée en provenance de la Juventus, l’ancienne Bordelaise (qui compte 16 sélections en Équipe de France) est la principale recrue héraultaise de cet été 2024. Elle devrait se glisser dans un rôle de récupératrice (voir de relayeuse) aux côtés de profils expérimentés comme Torrent, Boureille ou Bilbault. Judith Coquet sera la jeune pousse à surveiller dans ce secteur, en l’absence pour le moment d’une Cyrielle Blanc gravement blessée une semaine après la fin de la saison 2023/24.

Ella Palis nouvelle recrue du MHSC

Derrière enfin, on a essayé de compenser les départs. La jeune Jade Rastocle (20 ans) débarque de Reims pour combler en partie le vide laissé par Lakrar en charnière. Après Océane Deslandes en 2022, puis Sonia Ouchene et Kethna Louis en 2023, c’est la quatrième joueuse recrutée en provenance du SDR en l’espace de trois mercatos d’été. Une série de mouvements qui n’a pourtant pas empêché le club champenois de finir deux places devant Montpellier la saison dernière, mais ça c’est une autre histoire…

L’autre recrue se trouve dans les cages, où la gardienne du relégué bordelais Justine Lerond (24 ans) viendra concurrencer sa benjamine Marie Petiteau (22 ans), elle aussi passée par la Gironde. L’internationale française (6 sélections) remplace donc Cosette Morché, mais débarque probablement avec l’intention de ravir la place de titulaire. Il n’est pas dit qu’une hiérarchie soit clairement arrêtée à ce jour dans l’esprit de Yannick Chandioux.

Le technicien bourguignon justement, rempile lui pour une quatrième saison aux commandes du MHSC. D’après le site officiel, son staff reste identique. Une stabilité qui tranche avec la tendance de l’été au sein de la Première Ligue, où la moitié des clubs viennent d’enregistrer un changement sur le banc. Après une campagne plus que décevante en 2023/24, Chandioux se voit donc offrir une chance d’aller au bout de son contrat avec le MHSC, dans l’espoir de trouver enfin les bons ressorts pour sortir la section féminine de sa spirale négative. Peut-être que les objectifs de cette année, clairement revus à la baisse, libéreront enfin psychologiquement un groupe prisonnier de ses ambitions lors des exercices précédents.

Les féminines du MHSC débuteront leurs matchs de préparation ce samedi contre le FC Barcelone (19h), dans le cadre du Trophée Joan Gamper.

Crédits photos : mhscfoot.com

2 Commentaires

S’abonner
Notifier de
2 Commentaires
Récents
Anciens Populaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
2
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x