[Exclu AP] Nicollin explique pourquoi il faut quitter la Mosson

Lors de l’entretien qu’il nous a consacré, Laurent Nicollin, après avoir évoqué le projet du nouveau stade et des élections à venir, est revenu sur les conditions actuelles au Stade de la Mosson.

Le supporter que nous sommes, ne sait toutes les difficultés que vous rencontrez actuellement à la Mosson.

A Gévaudan  tu allumes une friteuse y a l’électricité qui pète. Il y a aussi des incivilités. Les VIP il faut qu’ils descendent un escalier, aller dans une autre salle. Dans les stades normaux, les VIP, tu bois ton verre, et tu regardes ton match. Nous voulons un nouvel outil, avec ou sans l’aide des pouvoirs publics. Et encore heureusement que nous avons eu des loges refaites. Les VIP, vous ne savez combien ils paient par an, ils sont en haut, ils font la queue. Sur les grands matchs, il y a 2000 personnes. On est quichés. Et même pour les supporters, on aimerait faire un espace convivial. Le gymnase, on ne peut pas l’utiliser, mettre un DJ, faire payer des bières pas trop chères. Je pars du principe qu’il faut créer un vrai lieu de vie. A Strasbourg, l’année dernière, tu as un écran géant là, des bars, des bodégas. Ils ont un super stade. Et nous on a été quand même champions, il y a 7 ans. Ce n’est que Strasbourg. Et si on le fait à la Paillade, les gens voudront pas venir. A Bordeaux, ils ont fait une fan zone. Ici, tu la fais où la fan zone?

Rester à la Mosson c’est impossible?

On ne va pas perdre la santé pour rester dans un stade inondable, sans parking, où les gens ne veulent pas venir. Les gens sont très négatifs sur le foot, mais dites-moi dans Montpellier, l’activité qui draine autant de monde. Y a que le théatre qui est bien? Y a des nouveaux cinémas, on aménage l’Arena, mais le supporter de foot, lui il a droit à rien? C’est un manque de respect pour les supporters qui paient leur abonnement. Et puis c’est une envie d’avoir de l’ambition. J’ai envie que mon club joue de temps en temps la coupe d’Europe, soit dans les huit premiers. Dans un nouveau stade, je peux avoir plus d’ambitions, prendre deux joueurs de plus pour viser la quatrième place.

L’an prochain, il y aura des moyens en plus avec les droits télés mais quand on voit le boulot que fait Der Zak, la cellule de recrutement, ça fait chier d’attendre encore trois-quatre ans. Qu’on arrête de me dire, qu’il faut rester à la Paillade. Y a même quelqu’un qui m’a dit, qu’on me donnait le stade pour 1 euro. Faut arrêter, le stade, il est inondable. Il faut quitter la Paillade. Je serai le premier nostalgique. J’ai joué gamin sur les terrains annexes. Mais à un moment, il faut évoluer. Ce n’est pas possible de rester.

Vous voulez vous inspirer de ce qui a été fait ailleurs?

Il faut essayer de prendre ce qui est bon dans les autres clubs et de l’adapter à notre culture. Strasbourg, ils ont l’habitude un peu à l’Allemande de venir deux heures avant et de boire avant. On a visité le stade de La Gantoise. Il y a une coursive fermée où les gens viennent deux heures avant et restent deux heures après. Nous, on a voulu mettre des Foods Trucks en Gevaudan, mais on te dit qu’il y a des normes, les pompiers. La friteuse, tu peux pas, parce que ça fait péter l’électricité. La wifi, ça coûte de l’argent. Tu as l’impression d’être à la préhistoire alors que le stade a fait la coupe du monde garçon et filles.

Heureusement que la métropole a refait les loges et a mis un second écran. Combien de temps, il n’y a eu qu’un écran? J’ai même dit que je pouvais l’acheter s’il le fallait. Mais non. Ce ne sont que des petits trucs comme ça.Tu as envie d’avoir un lieu de vie avec des trucs à toi, propres, que tu peux laisser. Par exemple pour la Coupe du Monde des filles, la FIFA a mis les moyens, avec des installations nickels, des frigos neufs mais qui ne restaient pas à termes. Si à la Paillade, le stade est un lieu fermé, avec des parkings, pourquoi pas? Mais ça coutera plus cher que d’en construire un autre. Il n’y a pas de honte à dire qu’il faut partir comme Nice, Bordeaux, Lyon. A Bordeaux, ça tâtonne mais ils ont un bel outil.