Collection : Les enfants de Loulou #2 – Jordan

En créant un musée tout entier consacré à sa collection d’objets sportifs, Louis Nicollin a fait rêver tout une génération de jeunes montpelliérains. Plus de 20 ans plus tard, alors que Loulou n’est plus, des dizaines de ses enfants se sont engouffrés dans le chemin qu’il avait tracé, ce qui permet à Montpellier d’avoir un des réseaux de collectionneurs les plus dynamiques de France. Peut-être qu’un jour une aile du futur musée Louis Nicollin leur permettra d’exposer leur plus belles pièces, mais en attendant AllezPaillade.com a voulu rencontrer ces passionnés. Ce second épisode est consacré à la collection de Jordan.

Pour commencer, est-ce que tu peux me raconter comment toi qui est né dans le Gard, tu en es venu à supporter Montpellier ?

Comme pour beaucoup, je suis tombé dans la marmite grâce à mon père qui m’amenait au stade quand j’étais gosse. J’ai plein de souvenirs du début des années 2000 avec les Pataca, Fugier … Puis j’ai toujours détesté Nîmes, ça remonte à quand je jouais en jeune. Je me souviens qu’en U13, on avait une équipes du NO dans notre groupe et on s’est fait voler la première place à la dernière  journée. Bon, je peux quand même me consoler en me disant que j’ai planté contre eux à l’aller, comme au retour sur coup-franc. Franchement quand t’es petit, que tu joues au foot dans le Gard et que tu supportes Montpellier faut être fort mentalement, t’as tout le monde avec des maillots de Marseille ou Nîmes.

Et quel a été déclic qui t’as donné envie de collectionner des maillots ?

Bon déjà, j’ai toujours aimé les maillots. Puis vraiment, quand j’étais petit, je trouvais le maillot magnifique : l’association du orange et du bleu, le Teddy Smith comme sponsor. Après, j’ai cette anecdote complètement folle. J’étais en fête votive à Codognan et là, j’aperçois une silhouette de dos, je me dis : « merde mais c’est Lamine Sakho». Direct, je vais lui parler et il sympathise un peu avec mon oncle qui était au centre de formation de Nîmes, comme lui. Finalement, il part chercher un maillot dans son gros Hummer et me le donne. Sur le coup, il m’avait dit qu’il l’avait porté contre le PSG en coupe de la Ligue, mais je viens d’aller voir les photos, ils ne jouaient pas avec celui-là. Et voilà, c’était mon première maillot. Enfin, pour être honnête, mon père avait réussi à récupérer deux, trois maillots de Fugier avant ça.

Tu as beaucoup de maillots portés quasi introuvables, souvent des maillots uniques qui ont été portés qu’une fois par nos joueurs : celui en hommage à Loulou, celui des 25 ans de la Butte ou le tout récent maillot des 20 ans de l’Armata. C’est quoi ton secret en fait ?

J’ai eu de la chance, mon père a rencontré un ancien collectionneur qui vendait une partie de ses anciens maillots pour se concentrer sur des maillots plus anciens. Ça m’a beaucoup aidé.

Justement, quel regard porte ton père sur ta collection, il comprend ?

Ouais, il est très content. Récemment, il m’a dit qu’il aurait vraiment aimé avoir une collection pareil. Mais bon, c’est un peu comme si c’était notre collection. Tu sais, des années après on va toujours au stade ensemble, lui est abonné en Larzac avec le CCS et moi, je suis en Etang de Thau depuis 2008.

 
 
 
 
 
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J’ai vu que t’aimes bien sticker un peu partout dans le Gard, foutre un peu d’orange et bleu de l’autre côté du Vidourle c’est un petit plaisir que tu te refuses pas ?

Ouais c’est vrai que j’en ai vraiment foutu partout. Mais depuis quelques temps, j’essaie surtout d’en laisser là où je pars en vacances, comme au Mont Ventoux ou à Bayonne.

T’as un paquet de maillot collector, mais est-ce que t’as un petit favori quand même ?

C’est difficile, il y en a beaucoup pour lesquels j’ai beaucoup d’affection : le Loulou, le Mapou Yanga-Mbiwa avec un sponsor unique porté lors de la première journée de championnat, celui de la ligue des Champions. Bon, après il y en a deux que je peux détacher : le maillot de Sakho parce qu’il m’a été dans un contexte complétement inattendu, puis, ça va peut-être surprendre les lecteurs, mais j’aime vraiment beaucoup le maillot qui avait été porté avant la coupe du monde 2010 lors de la dernière journée de championnat face au PSG (victoire 3-1 de nos pailladins). Il est pas courant et je suis vraiment content de l’avoir celui-ci surtout porté par Souleymane Camara.

 
 
 
 
 
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Et est-ce que tu as un graal ou du moins un maillot qui t’échappe et que tu aimerais vraiment avoir ?

J’aimerais bien avoir un maillot de mon année de naissance, donc de la saison1993/1994, ou celui de 1990 avec le sponsor DEVIQ. Globalement, je préfère quand même me concentrer sur des maillots sortis après mon année de naissance et surtout des maillots uniques que ce soit au niveau des sponsors, des patchs ou des flocages (Bleuet, LGBT, Octobre Rose …).

J’ai vu que tu as créé un Instagram où tu partages ta collection qu’assez récemment, pourquoi ce choix ?

Je me suis dis qu’au final quand on a une belle collection, c’est con de la garder juste pour soi, je voulais la partager au plus grand nombre. Juste, si tu le compares à d’autre comptes, tu verras que je ne détaille pas à fond dans les descriptions, ni dans les photos. C’est pas vraiment mon truc, mais c’est utile aussi pour échanger avec d’autres collectionneurs ou trouver de nouveaux maillots. Le partage autour de la collection, c’est important. D’ailleurs, entre collectionneurs ce serait sympa de pouvoir tous se rencontrer pour parler de nos histoires, de nos maillots. Après le rêve ultime ce serait de visiter le musée Nicollin, j’ai des collègues de Nîmes qui ont pu y arriver, ça m’a rendu fou. C’est un peu égoïste, mais idéalement j’aimerais bien pouvoir le voir dans l’ambiance intimiste du mas Saint-Gabriel.

Est-ce qu’il y a un maillot qui t’es passé sous le nez ou un deal que t’as manqué de peu et que tu regrettes des années après ?

Pas vraiment, tous les derniers maillots que j’ai vraiment voulu, j’ai eu la chance de pouvoir les avoir. Le seul truc que je regrette c’est de ne pas être né avant : j’aurais pu collectionner depuis plus longtemps et j’aurais aussi fait débuter ma collection avant. T’imagines avoir un maillot de Valderrama, quel kiff (rires).

Je vais te poser la même question que pour mon précédent entretien avec Aurélien, si tu devais donner un conseil à un jeune collectionneur : ce serait lequel ?

Pour moi, ce serait d’avoir une ligne directrice, se dire : « bon, je fais que les maillots domicile ou extérieur, un maillot par saison, ou même que les maillots gardien si tu veux être original« . Je prends mon exemple avant je m’éparpillais beaucoup, j’avais beaucoup de maillots boutique de plein de clubs. C’était sympa parce que quand mes collègues venaient voir un match on pouvait mettre les maillots des équipes qui jouaient. J’en garde encore aujourd’hui mais j’en ai échangé un paquet récemment parce que je veux me concentrer sur Montpellier. Mais même pour les maillots boutique, j’essaie de me fixer une ligne directrice par exemple quand je voyage quelque part je ramène un maillot du club de la ville.

Pour finir, est-ce que tu aurais une anecdote ou un souvenir à nous raconter ?

J’en ai même deux :
– Le déplacement à Arsenal : c’était la folie, il y avait trois TGV qui avaient été dépéchés et il y en a même qui sont montés en J9. Moi j’étais monté gare de Nîmes, tout le trajet ça chantait. Inoubliable. Puis, une fois au stade on a traumatisé les anglais quand on a fait semblant qu’on revenait au score.
– L’autre c’est avec René Girard, il est de la région et quand j’étais jeune j’allais à la pêche. Un jour alors qu’il était entraîneur de l’équipe de France espoir, il vient s’entraîner à Vergèze et il me fait descendre. Là, je me retrouve sur le banc avec Nasri, Matuidi, Ménès, Ben Arfa. C’était exceptionnel.

Jordan tient à remercier son père et le passionné qui l’a aidé à récupérer de nombreux maillots.

Si vous êtes aussi un collectionneur et que vous voulez échanger de votre passion, n’hésitez pas à laisser un commentaire sous cet article, ou si vous êtes plus timide, contactez nous à l’adresse mail suivante : [email protected]. En attendant un nouvel épisode, vous pouvez toujours consulter le précédent numéro :

LES ENFANTS DE LOULOU #1 – AURÉLIEN

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