EAG 1-4 MHSC : Montpellier déroule et se rapproche du podium

Au sortir d’un match nul frustrant concédé à domicile face à Bordeaux (0-0), les joueuses de Yannick Chandioux avaient une occasion en or de rebondir rapidement ce samedi, du côté de Guingamp, co-lanterne rouge de D1 avec le promu Rodez. Une mission accomplie tout en sérieux, avec un score sans appel (1-4) en faveur de nos féminines…

Pour les Montpelliéraines, cette excursion dans les Côtes-d’Armor possédait plusieurs attraits. Tout d’abord, l’opportunité de recoller au podium en allant défier un adversaire en grande difficulté sportive (0 point pris jusqu’ici). Mais en plus, ce retour sur le synthétique de l’Akademi représentait aussi l’occasion d’exorciser les fantômes des deux défaites consécutives que les locales leurs ont infligé lors de leurs deux derniers déplacements en terre bretonne. Reprendre l’habitude de gagner chez l’EAG revêtait ainsi un caractère impératif, afin de cimenter la dynamique positive ressentie en ce début de saison, tout en faisant oublier les affres du passé.

D’emblée, les Pailladines ont renvoyé l’impression de contrôler les débats. La première occasion intervient dès la 2ème minute de jeu, avec un centre de Dominika Škorvánková, mal repris par Esther Mbakem-Niaro, de retour dans le 11. Quelques instants plus tard, sur un coup-franc de Faustine Robert, le ballon arrive vers Mondésir, dont la frappe dévissée est néanmoins déviée juste à côté de la cage par Celeste Boureille (8′).

Bien muselées par un collectif pailladin qui les accule dans leur partie de terrain, les Guingampaises n’ont que peu d’options de contre. Nos joueuses, elles, se créent deux nouvelles occasions, avec une tête de Mbakem-Niaro, hors du cadre (15′), puis une frappe au-dessus de Nérilia Mondésir (20′). Ce sera finalement, comme souvent, via Robert que l’ouverture sera trouvée: la Sètoise fixe une défenseuse adverse sur son côté droit, parvient à centrer et trouve la tête de Boureille, qui ne manque pas de signer ici son premier but sous les couleurs orange et bleu (28′) !

La fin de première période est plus anecdotique, avec une nouvelle frappe de Mondésir détournée par l’ex-Montpelliéraine Cindy Perrault comme seul gros temps fort (41′). Au retour des vestiaires, les Languedociennes se font d’abord peur, avec une balle perdue par Luna Gevitz dans la surface, permettant à Aïssata Traoré de décocher une frappe heureusement trop croisée pour trouver le cadre (55′).

Pour autant, le MHSC dégage toujours une certaine impression de maîtrise, alors que Mondésir s’offre une nouvelle occasion grâce une belle passe longue de Charlotte Bilbault, mais Perrault, à nouveau, signe une superbe parade pour écarter le danger (59′). Ce ne sera néanmoins que peine perdue pour la portière de l’EAG, puisque l’équipe alignée devant elle en vient à prendre l’eau en fin de rencontre. Mbakem-Niaro, bien servie par Marion Torrent, parvient tout d’abord à provoquer un penalty, vite transformé par Robert (69′).

Puis c’est Mondésir qui s’offre un coup de chaud : remisée par l’entrante Léa Khelifi, elle décoche une frappe lointaine qui manque de lober Perrault, contrainte de dévier le ballon sur la barre. Mais peu après, cette fois-ci lancée par la jeune Cyrielle Blanc, l’Haïtienne finit par trouver l’ouverture d’une puissante frappe du gauche (83′). Le score s’alourdit ensuite alors que le duo Deslandes-Gevitz, qui a déjà sévi par deux fois du côté de Reims, fait encore des siennes: la Danoise, bien servie par la transfuge du Stade de Reims, marque à nouveau de la tête sur coup-franc (86′).

Si les Costarmoricaines finiront par réduire la marque via Laurie Teinturier (89′), l’issue finale reflète néanmoins la physionomie d’un match où nos Pailladines auront su allier patience et réalisme. Que le score final, de 4 buts à 1, soit enfin identique à celui de la défaite à Guingamp qui, un soir de janvier 2021 avait précipité la fin de saison désastreuse du MHSC féminin version Mendy, ne fait qu’accentuer l’aspect cathartique de ce succès.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar (Mpome, 85′), Gevitz, Deslandes – Bilbault (Khelifi, 75′) – Robert (Alexander, 85′), Torrent, Boureille, Škorvánková (Belloumou, 69′) – Mbakem-Niaro (Blanc 75′), Mondésir.

LES TROIS POINTS À RETENIR

1) Un trident défensif en verve

Alors certes, il y a bien la grosse erreur commise par Gevitz en début de seconde période qui aurait pu coûter un but (sans oublier la réalisation de Teinturier, inscrite dans une fin de partie décousue), mais ce n’est là néanmoins que la seule vraie ombre au tableau pour l’arrière-garde pailladine, qui s’est offert une nouvelle prestation solide. Sûre dans ses duels et son placement, Maëlle Lakrar continue de s’imposer comme une incontournable pour Chandioux et son staff. Elle s’est même offert deux petites occasions, la première sur un surprenant raid dans la surface en début de rencontre, puis la seconde avec une jolie reprise sur coup-franc, finalement signalée hors-jeu à la 72ème. Mais la palme de la réussite offensive revient bien-sûr à ses comparses Océane Deslandes et Luna Gevitz, une nouvelle fois passeuse et buteuse sur coup-franc, qui continuent d’apporter une dangerosité certaine aux coups de pied arrêtés héraultais. Un apport surprenant, mais bienvenu pour des Montpelliéraines toujours en quête de polyvalence dans les phases offensives.

2) Un schéma tactique rodé et des choix clairs

Le nul frustrant concédé contre les Girondines aurait pu l’ébranler, mais Yannick Chandioux est resté droit dans ses bottes. Reconduisant son 3-1-4-2 utilisé depuis le début de saison, le technicien bourguignon a misé sur la stabilité, aussi bien dans la tactique que dans le choix des joueuses. Les aspects les plus attrayants de ce système ont ainsi été une nouvelle fois mis en valeur, face à un adversaire certes faible. L’apport de Robert sur l’aile droite, le travail de Bilbault en sentinelle, le visage rassurant de la défense à trois ou la dangerosité de Mondésir en pointe continuent d’être les moteurs du début de saison encourageant des troupes languedociennes. La confiance du coach envers Celeste Boureille, toujours titularisée jusqu’ici, a aussi été récompensée, alors que la Franco-Américaine a débloqué son compteur (et la rencontre) face aux Bretonnes.

Devant, l’équation en l’absence de Lena Petermann reste toujours complexe. Alors que Léa Khelifi est revenue de blessure, c’est Mbakem-Niaro qui a démarré dans le 11, pour un résultat contrasté. Comme souvent, l’internationale espoir a pêché à la finition, mais son travail dos au but dans un rôle de pivot, qu’elle seule peut occuper physiquement, est encore à souligner. Ce poste en pointe, ainsi que le choix entre Škorvánková et Belloumou pour la place de piston gauche, seront probablement les seuls questionnements tactiques avant la réception choc du PFC, qui se profile dans deux semaines.

3) Montpellier relancé dans une D1 qui s’homogénéise

On aurait pu craindre que la contre-performance face à Bordeaux aurait pu déjà précipiter les Pailladines dans une situation délicate au classement. Mais c’était sans compter sur la physionomie actuelle d’une D1 particulièrement passionnante sur ces premières journées.

Le championnat apparaît en effet jusqu’ici comme assez homogène, avec plusieurs résultats ayant déjoué les pronostics et resserré les rangs dans la course au podium. Fleury, Bordeaux et Reims ont tous laissé des plumes en route, même si ces dernières semblent monter en puissance plus rapidement qu’elles ne l’avaient fait l’an dernier. Et le Paris FC, bien que solide et invaincu, s’est tout de même fait accroché à deux reprises, par les concurrents directs que sont Fleury (1-1) et Reims (2-2). Des résultats qui permettent justement à nos joueuses de sécuriser la 4ème place et de se rapprocher à un petit point des Franciliennes, avant une confrontation directe avec leurs rivales lors de la prochaine journée.

Il faut aussi noter que le PSG et l’OL connaissent également des soubresauts en ce début de campagne 2022/23. Les premières, minées par les affaires extra-sportives (sans compter la blessure de Katoto), ont notamment concédé le nul il y a deux semaines du côté du Havre (2-2), séduisant promu tentant de se tailler une place en première partie de tableau. Et si l’OL ne compte pour l’instant que des victoires (en attendant leur duel aujourd’hui contre les Girondines), ce n’est pas sans être parfois mises à mal dans le jeu, la formation de Sonia Bompastor souffrant surtout d’une cascade d’absences absolument phénoménale.

Alors, signe d’une hausse du niveau global du championnat ? Ou au contraire d’un nivellement par le bas de la compétition ? Chacun sera juge, mais ce qui est certain, c’est que cette dynamique actuelle entretient le suspense, et permet en plus au MHSC de rester plus que jamais en course pour le podium.

Dans cette optique, le match de la prochaine journée face au Paris FC va donc faire office d’énorme test pour nos Héraultaises. Ces dernières saisons, elles ont particulièrement peiné à s’imposer face aux membres du top 5. Il sera cette fois-ci indispensable de rompre ce sort pour assumer, enfin, le statut de candidates à l’Europe que le club cherche à retrouver depuis plusieurs saisons.

Sauront-elles le faire ? Réponse vendredi 28 octobre à 21h, pour un rendez-vous crucial.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM

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