FCGB 0-2 MHSC : Les féminines maintiennent la pression dans la course au podium

Après deux défaites rang face à l’OL (0-2 en D1 et en Coupe), il s’agissait pour Montpellier d’engranger de la confiance en repartant du bon pied chez les Girondines, toujours calées en milieu de tableau. C’est chose faite avec une victoire bien maîtrisée (2-0), qui maintient le MHSC au contact de ses rivaux au classement.

C’est à Talence, où les féminines du FCGB continuent leur tour des stades de l’agglomération bordelaise, que nos Pailladines ont posé leur valises en marge de cette 14ème journée de D1. Disposées en 4-3-3 par Yannick Chandioux, les coéquipières de Charlotte Bilbault sont rentrées tranquillement dans leur rencontre, attendant la 10ème minute de jeu pour s’offrir leur première grosse occasion.

Parfaitement servie par Marion Torrent, Nérilia Mondésir se défait du marquage de Marion Haelewyn avant de butter sur Mylène Chavas (11′). Puis les Pailladines reviennent à la charge quelques instants après grâce à un superbe tacle de Bilbault à l’entrée de la surface, mais Celeste Boureille, qui a fini par hériter du ballon, délivre une frappe trop molle pour inquiéter Chavas (13′). Les Girondines vont ensuite réagir par le biais d’un bon raid de Melissa Gomes et Mickaëlla Cardia, mais cette dernière manque le cadre (15′).

Les Héraultaises ont beau finir les 20 premières minutes en trombe, avec deux nouvelles bonnes occasions à mettre au crédit de Dominika Škorvánkova (17′) et Nérilia Mondésir (19′), Bordeaux tient bon. L’emprise montpelliéraine sur la rencontre tend néanmoins à se confirmer au fil des minutes, jusqu’à ce que la défense aquitaine finisse par craquer. Trouvée sur une touche, Mondésir décale rapidement Faustine Robert qui accélère dans la surface et remet en retrait sur Boureille. À bout portant, la Californienne décoche une puissante frappe du gauche, imparable pour Chavas (0-1, 27′).

Malgré quelques situations intéressantes pour doubler la marque, nos féminines vont alors peiner à se créer de nouvelles occasions franches jusqu’à la mi-temps. En face, le FCGB a néanmoins du mal à répliquer, et seule Melissa Gomes parvient à s’offrir un tir moyennement dangereux, capté par Schmitz (39′).

Il ne faudra néanmoins pas longtemps au Montpellier Hérault pour faire le break en début de second acte. Mondésir a d’abord une belle opportunité sur un service dans la profondeur de Torrent, enchaînant de belle manière un contrôle périlleux et une frappe puissante qui tape la transversale (47′). Puis, une minute après, Torrent, encore, trouve l’Haïtienne qui cette fois-ci lance Škorvánková dans le dos des défenseuses adverses. Avec un peu de réussite, le ballon rebondit dans les jambes de Marion Haelewyn et arrive sur la Slovaque, qui part au but et remporte son duel devant Chavas (0-2, 48′).

Le reste de la rencontre sera ensuite assez anecdotique. Montpellier rentre tôt en mode gestion et limite les opportunités de revenir pour les Bordelaises, non sans faire quelques fautes grossières. Mis à part une nouvelle tentative de Mondésir, de nouveau brillement arrêtée par Chavas (73′), il n’y aura plus vraiment de grosses occasions de part et d’autres. En fin de match, c’est surtout la classe et le leadership de Charlotte Bilbault, venue réconforter son ex-coéquipière Maëlle Garbino, blessée, qui attirera les regards. Le score ne bougera donc plus et, pour la quatrième fois de suite après la victoire contre Reims et les deux revers (en D1, puis en CDF) contre Lyon, un match du MHSC se termine sur le score de 2 à 0 !

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Gevitz (Elsig, 74′), Deslandes, Belloumou – Bilbault, Torrent (Blanc, 74′), Boureille – Robert (Coquet, 88′), Mondésir (Mbakem-Niaro, 75′), Škorvánková (Gstalter, 88′).

LES TROIS POINTS À RETENIR

1) Une palette offensive bien explorée

S’il y a un point positif que l’on peut retenir de cette rencontre, c’est la qualité de la performance offensive pailladine. Au final, nos joueuses auront tenté 15 tirs, dont 11 de cadrés, contre seulement 5 tentatives (2 cadrées) pour les Marines-et-Blanches. Un avantage forgé par plusieurs très bonnes prestations individuelles, avec bon nombre de joueuses héraultaises ayant su explorer leurs palettes respectives.

Bien qu’elle n’ait pas été en mesure de faire trembler les filets, Nérilia Mondésir est apparue plusieurs fois comme la meilleure attaquante sur la pelouse. Accélérations, feintes de corps et beaux enchaînements contrôle-frappe, la Grenadière a redoublé d’activité et, sans une Mylène Chavas alerte, elle aurait certainement fini par planter son but. Faustine Robert s’est elle aussi illustrée comme souvent par ses courses tranchantes balle au pied, accompagné de remises et de centres bien calibrés.

Celeste Boureille confirme également la pertinence de son recrutement l’été dernier, avec sa 4ème réalisation de la saison. L’Américaine est souvent bien placée dans la surface et, sans être une buteuse pur jus, prouve qu’elle peut amener quelque chose à la finition. Un apport très précieux, quand les autres milieux que sont Bilbault ou Torrent ont tendance à jouer plus en retrait. Et puis on ne peut qu’être heureux pour Dominika Škorvánková, qui débloque enfin son compteur dans une saison parfois difficile. Un but qui a eu l’air de faire un grand plaisir à toute l’équipe et notamment à Nérilia Mondésir, passeuse sur l’action, et venue célébrer chaleureusement auprès de sa camarade.

Mention enfin à Marion Torrent, qui a su distiller beaucoup de bons ballons depuis l’entrejeu. Sur plusieurs occasions, elle a par exemple su trouver Mondésir d’une passe longue parfaitement dosée. Si, contrairement à Boureille, elle est généralement moins présente à la finition, ce match face aux Girondines montre que la capitaine pailladine peut néanmoins se muer en vraie facilitatrice offensive, avec une lecture des appels très juste. Plus la saison avance, plus elle semble à l’aise dans son nouveau rôle de milieu de terrain.

Un bel éventail de solutions offensives, donc. Et, avec le retour de Lena Petermann en vue pour le match contre Guingamp dans deux semaines, on peut espérer qu’il s’étende encore. Si l’on devait néanmoins trouver un bémol, ce serait peut-être la baisse d’intensité lors de la seconde période. Là où d’autres équipes savent accentuer leur emprise pour marquer davantage, Montpellier peine à maintenir un rythme offensif constant sur 90 minutes. Mais clairement, les solutions existent au sein du 11 titulaire pour amener régulièrement le danger chez la grande majorité des adversaires.

2) Des gestes défensifs parfois mal maîtrisés

On savait que les choses seraient difficiles pour les Girondines en amont de cette rencontre. Amputé de pièces importantes comme Melissa Herrera ou Julie Dufour, et avec une Maëlle Garbino limitée et contrainte de ne jouer qu’une mi-temps, le secteur offensif du FCGB était clairement diminué pour affronter les Pailladines. Et au vu de certains moments du match, on ne peut que s’en féliciter, parce que face à des Bordelaises au complet, les choses auraient peut-être été un peu différentes.

En effet, à plusieurs moments, les Héraultaises se sont faites bouger dans les duels et ont dû se rattraper via des interventions un peu limites. Au final, trois de nos joueuses ont écopé d’un carton jaune (Torrent, Mondésir et Elsig), l’entrante Johanna Elsig signant même un plaquage en règle sur Mickaëlla Cardia pour récupérer le sien au bout de quelques secondes sur le terrain. Cette même Cardia est également passée proche, en début de match, de provoquer un penalty, l’arbitre estimant finalement qu’elle avait un peu trop accentué sa chute.

En soit, il n’y a rien de rédhibitoire, et la défense à quatre a globalement fait son travail, mais attention tout de même à ce que ces instants de frustration ne soient pas exploités à l’avenir par des adversaires plus coriaces.

3) Deux joueuses en moins dans l’effectif, Chandioux prolongé

Pour conclure cet article, nous reviendront maintenant sur les quelques annonces que le MHSC a effectué cette semaine concernant l’équipe féminine. En premier lieu, le club a communiqué le départ de deux joueuses de son effectif : la gardienne Gabrielle Lambert et l’attaquante Tinaya Alexander. Absente ces derniers mois en raison d’une rupture des ligaments croisés, Lambert, intronisée comme doublure de Lisa Schmitz lors de la saison 2021/22, a pu rapidement trouver un nouveau point de chute une fois sa convalescence terminée, puisqu’elle a paraphé un contrat en Allemagne, chez le SC Fribourg. Son départ clarifie les choses concernant la hiérarchie des gardiennes, où Romane Salvador a été recrutée cet été comme nouvelle n°2, tandis que l’internationale espoirs Marie Petiteau (en prêt à Saint-Malo) reste une option pour l’avenir.

Alexander, elle, quitte le club après n’avoir joué qu’une poignée de minutes sous la tunique orange et bleue. Enrôlée en septembre dernier pour pallier à la blessure soudaine de Lena Petermann, la Britannique n’a guère su trouver sa place au sein de l’attaque héraultaise, ses quelques apparitions laissant entrevoir un déficit physique (manque de taille et de vitesse) et tactique (peu de bons choix avec le ballon) difficilement surmontable. Au final, il semble que la direction ait finalement opté pour offrir dorénavant ce maigre temps de jeu à des joueuses offensives issues de la formation, comme les U19 Donna Scannapieco ou Lola Gstalter. La résiliation du contrat d’Alexander laisse désormais Yannick Chandioux avec seulement 4 attaquantes de métier sous la main dans son groupe pro (Mondésir, Robert, Mbakem-Niaro, Petermann).

Chandioux, justement, a lui en parallèle reçu l’honneur d’une prolongation de contrat, annoncée la veille de la rencontre du jour face à Bordeaux.

Une décision logique compte tenu de la saison satisfaisante de son équipe sur le plan comptable, les Montpelliéraines parvenant à se maintenir dans la course à la troisième place malgré la rude concurrence du Paris FC, de Fleury, voir même de Reims. Une performance d’autant plus remarquable que Chandioux doit composer avec l’absence longue durée de Petermann (blessée lors du premier match face à Dijon), sa meilleure buteuse de la saison dernière. Malgré ça, son MHSC reste cohérent, efficace et laisse peu de points en route. Même si on attend encore une prestation de référence contre un concurrent direct, la capacité des Pailladines à éviter les grosses contre-performances reste louable.

Autre point important, la progression tangible de certaines joueuses sous l’égide du coach bourguignon. On pense notamment à Nérilia Mondésir et Maëlle Lakrar, qui s’imposent comme de véritables cadres cette saison. Les éléments encore plus jeunes que sont Cyrielle Blanc ou Maelys Mpome ne sont pas en reste et continuent elles aussi de prendre du gallon dans la rotation héraultaise. Ces trajectoires positives participent ainsi à l’émergence d’un climat de stabilité sportive, qui pourrait bien finir par ramener le MHSC dans le sérail des équipes dominantes en D1 féminine…

Crédits photos : mhscfoot.com

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