HAC 0-1 MHSC : Une victoire très précieuse avant la trêve

C’était la dernière escale avant le break hivernal pour les féminines du MHSC qui, après une série de trois matchs à domicile, retrouvaient les joies du déplacement ce dimanche en posant leurs valises du côté du Stade Océane, pour y affronter le promu havrais. Un défi non-négligeable face à l’équipe surprise de cette phase aller, mais que les Pailladines ont su relever en s’imposant sur la plus petite des marges…

Après un match nul compliqué dans le contenu face à Fleury (1-1), les Montpelliéraines débarquaient en Seine-Maritime avec la pression, retombant provisoirement à la 6ème place du classement alors que toutes leurs adversaires directes avaient su s’imposer lors de cette 11ème journée. L’affiche du jour s’annonçait indécise, opposant des Havraises invaincues à domicile à des Héraultaises qui, de leur côté, n’avaient également pas connu la défaite lors de leurs trois seuls déplacements de la saison.

Côté compo, les recrues Océane Deslandes et Léa Khelifi étaient sorties du onze, tout comme Inès Belloumou. Mais la grosse surprise résidait surtout dans l’absence de Charlotte Bilbault, carrément non-inscrite sur la feuille de match. Avec un schéma en 3-5-2, Yannick Chandioux s’appuyait donc sur plusieurs joueuses remplaçantes ces dernières semaines, à savoir les jeunes Cyrielle Blanc, Maelys Mpome et Esther Mbakem-Niaro, sans oublier la vétérane Dominika Škorvánková.

Crispées, les deux formations ont d’abord enchaîné les séquences un peu maladroites, au fil d’une première période décousue. Les actions dangereuses se sont faites rares et le rythme est resté haché. Nul besoin, donc, de s’attarder sur ces 45 premières minutes relativement ternes, même si l’on retiendra quand même deux grosses actions de chaque côté.
Pour les Havraises, la meilleure opportunité arrivera par l’entremise d’un bon centre de l’attaquante américaine Sh’nia Gordon, sa compatriote Deja Davis loupant sa reprise à la réception (32′). Les Pailladines, elles, manqueront le coche un peu avant la pause. Centrant depuis son aile droite, Faustine Robert parvient à trouver une Škorvánková esseulée sur le côté opposé. La Slovaque tergiverse un peu, voit sa passe contrée par une Normande et le ballon revient plein axe sur Cyrielle Blanc, dont la frappe est finalement repoussée par Laëtitia Philippe (40′).
La physionomie reste identique à l’entame du second acte, le danger mettant du temps à arriver sur les cages des deux gardiennes. Le HAC s’offre à nouveau une séquence intéressante grâce à Gordon, dont le centre dangereux est bien coupé par Lisa Schmitz (50′). Mais la réponse pailladine arrive vite, via une touche jouée rapidement par Torrent, qui sert Nérilia Mondésir. L’Haïtienne fausse compagnie à sa vis-à-vis, serpente devant deux autres défenseuses à l’entrée de la surface, puis déclenche une superbe frappe du gauche. C’est la barre qui repoussera sa tentative (54′).

Les joueuses de Yannick Chandioux réussissent dès lors à se montrer plus incisives dans leurs occasions, ce qui les distinguent d’un HAC qui peine énormément à cadrer ses frappes, à l’image notamment de Christy Gavory (58′). De plus en plus tranchantes, nos féminines s’offrent une autre occasion juste après l’heure de jeu. C’est d’abord Celeste Boureille qui décale Mondésir sur le côté gauche. La Grenadière fixe et élimine deux adversaires, puis trouve Mbakem-Niaro, dos au but, au niveau du point de penalty. De manière plus ou moins volontaire, celle-ci parvient à remiser en retrait et c’est Cyrielle Blanc qui déboule face au but. La native d’Aurillac ne laisse pas passer sa deuxième chance, et sa frappe au ras du sol file hors de portée de Philippe (61′). Le MHSC a fait le plus dur !

Dans la dernière demi-heure, les Ciels-et-Marines s’empareront logiquement de la possession, mais la défense héraultaise répond présent. Solidaires, les Pailladines s’emploient vaillamment à écarter le danger lors des incursions adverses dans la surface, comme sur ce raid d’Eva Kouache, dont le centre à ras de terre est stoppé par Robert et Mpome (63′). Au final, les « HACWomen » peinent à leur opposer autre chose que des tentatives fuyant le cadre, comme le fait notamment Nadjma Ali Nadjim à deux reprises (67′ et 80′). Dans les arrêts de jeu, ce sont même les Languedociennes qui seront les plus proches de marquer à nouveau, mais l’entrante Léa Khelifi ignore sa consœur Tinaya Alexander pour butter sur Philippe (95′).

Un dernier accroc sans importance, car l’essentiel est préservé. Pour la première fois depuis leur remontée l’été dernier, et après une longue période d’invincibilité à domicile en compétition officielle (plus d’un an et demi), les Havraises concèdent la défaite dans leur enceinte du Stade Océane. Les Pailladines, elles, poursuivent ainsi leur bonne dynamique loin de leurs bases et regagnent Grammont avec trois points très très précieux dans leur bagages.

 

LA COMPO
Schmitz – Mpome (Deslandes, 68′), Gevitz, Lakrar – Robert (Khelifi, 88′), Torrent, Blanc (Coquet, 82′), Boureille, Škorvánková – Mbakem-Niaro (Alexander, 68′), Mondésir (Belloumou, 82′).

LES TROIS POINTS À RETENIR

1) Blanc et Mpome répondent présent
S’il fallait retenir une performance sur ce match côté montpelliérain, on pourrait difficilement désigner une autre joueuse que Cyrielle Blanc. Profitant de l’absence surprise de Bilbault pour retrouver une place de titulaire, l’Auvergnate s’est montrée utile dans plusieurs compartiments du jeu, à commencer, bien-sûr, par le secteur offensif. Avec deux occasions franches, dont un but, elle a su se rendre disponible tout en n’hésitant pas à prendre sa chance lors des phases d’attaque.
Une activité qui découle aussi de son positionnement. Là où, à l’accoutumée, Chandioux demande à sa milieu la plus axiale d’évoluer dans un rôle de sentinelle devant la défense à trois, on a plutôt vu Blanc jouer un cran plus haut pour presser agressivement. Juste dans ses passes, elle a aussi participé au jeu en prenant quelques ballons de la tête (à la retombée des renvois au six mètres notamment). La joueuse, qui fêtera ses 21 ans en janvier prochain, vient en tout cas de marquer quelques bons points pour espérer figurer plus régulièrement dans le 11 sur la phase retour.
Outre l’indisponibilité soudaine de Bilbault, c’est la présence sur le banc d’Océane Deslandes, d’ordinaire titulaire inamovible, qui constituait l’autre surprise de l’après-midi. Peut-être que l’ancienne Rémoise payait aujourd’hui son erreur sur l’action ayant amené l’égalisation de Fleury la semaine dernière. Peut-être que Yannick Chandioux a pensé que sa joueuse, qui avait disputé jusqu’ici tous les matchs de la saison dans leur intégralité, avait besoin de souffler physiquement. Ou bien peut-être estimait-il aussi tout simplement que Maelys Mpome avait besoin de gratter du temps de jeu.
Difficile à dire, mais c’est probablement une combinaison de ces facteurs qui a amené à la titularisation de cette dernière, une opportunité dont elle s’est très bien saisie. Évitant les erreurs de positionnement, elle a pu donner la pleine mesure de ce qu’elle savait faire dans les duels, contribuant régulièrement a stopper les attaques normandes. C’est dommage qu’un carton jaune reçu en première période ait contraint Chandioux à la faire sortir relativement tôt (68′), mais globalement, le technicien héraultais avait de quoi être satisfait par l’impression de solidité dégagée par l’internationale U20.

2) Toujours autant de mal à prendre le jeu à leur compte
C’est le principal bémol que l’on peut apporter à cette victoire ô combien importante. Pendant (trop) longtemps, le match semblait être à un rien de basculer dans un sens comme dans l’autre. Malgré leurs efforts, des imprécisions et un manque de vitesse dans l’initiation des actions ont empêché le MHSC de se créer des gros temps forts, laissant trop souvent le HAC s’approprier la balle. Si le résultat final est bien positif, ce n’était donc pas encore LE match qui apportera les certitudes dans le jeu dont cette équipe a besoin.
Un constat qui rejailli dans l’évaluation des performances individuelles. Pour sa 100ème rencontre sous les couleurs orange-et-bleu, Nérilia Mondésir a alterné le bon et le moins bon, peinant parfois à faire les bons choix lors de phases d’attaques rapides. Néanmoins, lorsque son équipe est enfin parvenue a générer des séquences de possession plus longues, elle s’est tout de suite rendue plus dangereuse par sa capacité de dribble et d’élimination (idem pour Faustine Robert d’ailleurs).
Bien que décisive avec sa remise sur le but, Mbakem-Niaro a encore perdu beaucoup de duels, malgré quelques flashs laissant entrevoir ses qualités de pivot qui manque au collectif pailladin. Škorvánková a plusieurs fois manqué de lucidité dans certains choix, tandis que Boureille a été étonnement discrète offensivement (même si, encore une fois, elle est décisive sur le but, qu’elle initie avec son décalage vers Mondésir).
Malgré cela, on ne peut pas non plus dire que le succès du jour a été usurpé par les visiteuses. Si les deux équipes ont produit le même nombre de tirs (16), nos joueuses ont su cadrer 6 de leurs tentatives, là où aucune frappe des Ciels-et-Marines n’est arrivée sur le but de Lisa Schmitz. Cette capacité à se montrer incisives, malgré des difficultés à prendre totalement le jeu à leur compte, est un point positif à souligner.

3) Enfin un clean-sheet !
C’est l’autre grosse satisfaction de l’après-midi, outre le fait que les Montpelliéraines ont su ramener les trois points, elle l’ont également fait sans concéder le moindre but. Une première depuis le 30 septembre dernier et le match nul et vierge contre Bordeaux. En tout, le MHSC ne compte ainsi que trois clean-sheets cette saison, le premier étant survenu dès la première journée contre Dijon (3-0).
Un résultat dont Marion Torrent aura été la grande artisane. Extrêmement précieuse à la récupération, elle a su défendre propre, sans négliger son engagement dans les duels, au sol comme dans les airs. Du vrai leadership par l’exemple de la part de la capitaine montpelliéraine.
Maëlle Lakrar mérite également une mention, réalisant elle aussi beaucoup de bonnes interventions, sans être souvent aidée par une Škorvánková parfois absente sur son côte gauche, ce qui a offert un peu trop d’espaces à Sh’nia Gordon. Sollicitée sur l’intégralité de la rencontre, Luna Gevitz a livré une prestation cohérente, sans gros coups d’éclat, ni véritables bévues. Enfin, on n’oublie pas la portière Lisa Schmitz, certes peu testée par l’attaque imprécise du Havre, mais qui a réussi son lot de bonnes sorties et de dégagements sous pression pour amener sa défense à bon port.

Les Montpelliéraines concluent donc cette phase aller à la 4ème position, à seulement deux points du Paris FC, mais suivies de très près par Fleury et Reims. Cette dernière victoire offre en tout cas une couleur plus positive à la phase aller parfois poussive du MHSC, qui préserve ici l’essentiel en se maintenant plus que jamais au cœur de la bataille pour le podium.
De quoi remonter le moral, avant de retrouver un calendrier de reprise particulièrement corsé pour le début de la deuxième partie de saison : réception du Stade de Reims, rendez-vous chez l’ogre Lyonnais et déplacement du côté de Bordeaux sont en effet au programme pour les trois prochaines journées.

Crédit Photo : mhscfoot.com

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