SDR 1 – 3 MHSC : les Pailladines s’extirpent du piège rémois

La deuxième étape de la campagne 2022/23 du MHSC féminin les amenait ce samedi du côté de Reims, face à une équipe ayant su, ces dernières saisons, poser son lot de problèmes à notre club. Avec un doublé de la défenseuse Luna Gevitz (18′ et 84′) et une nouvelle réalisation de Nérilia Mondésir (57′), les joueuses oranges-et-bleues ont su faire le job pour éviter de perdre des points précieux à l’extérieur.

Les Montpelliéraines sont bien rentrées dans la partie, monopolisant le ballon face à une équipe champenoise visant clairement à jouer ses coups en contre. La première grosse alerte est arrivée sur corner, dans une action où Deslandes, puis Lakrar, ont successivement envoyé deux têtes sur la barre (13′). À peine deux minutes plus tard, les Pailladines grattaient un ballon dans la moitié de terrain adverse, puis voyaient Léa Khelifi s’écrouler sur une intervention illicite de Magou Doucouré à l’entrée de la surface. L’arbitre indiquait donc le point de penalty, mais Faustine Robert voyait malheureusement sa tentative repoussée par Emily Alvarado (17′).

Mais à peine une minute plus tard, le MHSC finissait par prendre les devants sur coup-franc : Océane Deslandes est alors à la baguette, et parvient à trouver de son pied gauche la tête de Luna Gevitz (18′), qui fait mouche. Dès lors moins entreprenantes, les joueuses de Yannick Chandioux ont tout de même pu s’offrir quelques opportunités juste avant la pause : un raid de Mondésir qui pénètre dans la surface puis remet vers Khelifi au niveau du point de penalty, qui voit sa frappe captée par Alvarado (41′) et deux petites alertes sur corner, dont une tentative de retourné signée Maëlle Lakrar (44′).

Au retour de vestiaire, un faux rythme a fini par s’installer, laissant l’occasion à des Rémoises jusque-là muettes de construire davantage. Avec des sorties de balles plus maîtrisées, les coéquipières de Kessya Bussy se rapprochèrent alors petit à petit des buts de Schmitz, avant de cueillir à froid la défense héraultaise sur corner, par l’entremise de Julie Pasquereau (54′).

La réaction du MHSC est toutefois très rapide, et passe surtout par l’entremise d’une seule joueuse : Nérilia Mondésir. L’attaquante haïtienne trouve d’abord la barre en reprenant un ballon passé par-dessus la défense (56′), avant de s’offrir dans la foulée une nouvelle chevauchée côté gauche, crochetant Jade Rastocle puis décochant une puissante frappe au premier poteau, sur laquelle Alvarado est démunie (57′).

Les Montpelliéraines ont donc repris l’avantage, mais n’arrêtent pas pour autant de presser, gênant bien le SDR et s’évitant ainsi des sueurs froides défensivement. Mais il faudra attendre les 10 dernières minutes pour que le break soit définitivement fait. Et c’est un copier-coller du premier but, puisqu’à nouveau, Deslandes parvient à trouver la tête de Gevitz sur coup-franc pour le 3-1 (84′) ! Un score qui tiendra jusqu’au coup de sifflet final.

La compo

Schmitz
Lakrar, (Mpome, 86′) Gevitz, Deslandes
Robert (Belloumou, 80′), Torrent, Bilbault (Blanc, 86′), Boureille, Škorvánková
Khelifi (Mbakem-Niaro, 74′)
Mondésir

Les trois points à retenir

Les trois points à reteni

1) Les recrues sont dans le rythme

Elles étaient au nombre de 5 dans le 11 de départ montpelliérain et ont toutes su jouer leur rôle dans le précieux succès acquis ce samedi. Face à son ancien club, Océane Deslandes a fait étalage de ses qualités de tireuse de CPA, un profil très précieux pour une équipe comme le MHSC, qui devait en plus compenser le départ de Sarah Puntigam cet été. Luna Nørgaard Gevitz, elle, s’offre le doublé le plus inattendu de ce début de saison en D1, un vrai plaisir pour une joueuse qui semble avoir vite retrouvé ses marques dans le championnat français.

Les autres nouvelles arrivantes du MHSC ont fait un match plus discret. On peut néanmoins trouver chez elles aussi quelques motifs de satisfaction. Pour sa première titularisation, Léa Khelifi a su se procurer quelques occasions en première mi-temps, assumant un rôle de facilitatrice offensive qui correspond plutôt bien à ses qualités techniques évidentes. Il y a encore des automatismes à trouver (avec Mondésir notamment), ce qui est logique au vu de sa prépa très tronquée, mais c’est encourageant. Celeste Boureille, elle, aura disputé l’intégralité de la rencontre, sans être flamboyante mais avec sérieux. Remplacée avant la fin par la jeune Cyrielle Blanc, Charlotte Bilbault a, de son côté su faire ressentir son impact dans l’entrejeu, s’affirmant comme la sentinelle idéale pour un bloc héraultais assez haut. Ses interventions permirent plusieurs fois de tuer dans l’œuf les remontées de balle adverses.

2) Nérilia Mondésir, l’élan de la confirmation ?

Au sein de cette D1 féminine, et encore plus dans la zone du classement où se trouve le MHSC, il est essentiel de pouvoir compter sur des joueuses capables, à elles seules, d’amener le danger devant le but. Il y a deux ans, Bordeaux pouvait compter sur la stratosphérique Khadija Shaw pour les porter jusqu’en Europe. Clara Matéo a su s’affirmer l’an dernier pour le Paris FC avec 11 buts et 8 passes décisives (bien secondée par Sarr et Bourdieu), tandis que Rosemonde Kouassi semble en passe d’endosser ce rôle-clé du côté de Fleury.

Et si, l’an dernier, la vénérable Lena Petermann a su atteindre la barre des 10 buts, reste que Montpellier aurait bien besoin qu’une nouvelle joueuse, avec un profil plus jeune et explosif, se montre capable de mettre régulièrement les défenses adverses en alerte rouge. Et c’est peut-être Nérilia Mondésir qui pourrait, après plusieurs saisons d’apprentissage, devenir ce facteur X tant recherché.

Alors attention, le chemin est encore très très long pour atteindre le niveau d’une Matéo ou d’une Shaw. Il y a une, voir deux classes d’écart pour l’instant. Mais depuis qu’elle a débloqué son compteur l’hiver dernier, notre internationale haïtienne semble progresser à vue d’œil, et son début de saison, où elle multiplie les décalages, les accélérations et les tentatives de frappe, ne peut qu’interpeller et faire espérer encore davantage de la part de « Nérigol ». Alignée en pointe pour combler l’absence de Petermann, elle a déjà inscrit trois buts, soit presque autant que son total sur la saison dernière (5), sans pour autant donner l’impression de surperformer.

Alors que l’OL se dressera vendredi prochain sur la route du MHSC, il sera très intéressant de voir si Mondésir saura à nouveau se créer des opportunités face à une défense d’une toute autre trempe. Ce serait une confirmation supplémentaire que la native de Quartier-Morin progresse à grand pas, et à point nommé pour son club.

3) Un match plus serré qu’il n’aurait dû l’être

Il a fallu attendre la 84ème minute pour que les Pailladines possèdent une avance de deux buts. Les occasions étaient là pour prendre le large, mais les Rémoises ont aussi su enfermer leurs adversaires dans un faux rythme, compliquant la situation avec un but sur corner qui aurait pu faire très mal sans la réaction express de Mondésir. Si le caractère de cette équipe est plutôt inspirant sur cette entame de cette saison, il faudra, niveau contenu, être plus efficace, autant à la finition que dans la construction.

Il ne vous aura pas échappé, à la lecture du résumé, qu’une bonne partie des occasions languedociennes se sont produites sur coups de pied arrêtés. Alors, c’est bien évidemment une bonne chose de se montrer efficace sur ces phases cruciales, mais on aurait aussi aimé voir les Montpelliéraines un brin plus dangereuses dans le jeu. Avec 21 tirs au compteur contre seulement 3 pour les Rémoises, il y avait moyen de se mettre à l’abri plus tôt.

Au final, ce résultat victorieux paraît finalement justifié par la domination statistique des Pailladines (21 tirs à 3, dont 7 tentatives cadrées, 63% de possession et 86% de passes réussies). Mais attention, nos féminines peuvent s’estimer heureuses d’avoir affronté la bande entraînée par Amandine Miquel si tôt dans la saison : avec un effectif jeune, prometteur et un staff dénicheur de pépites, le SDR a forcément perdu quelques cadres durant l’été, et doit se reconstituer. L’an dernier aussi, les Marnaises avaient démarré leur saison doucement, avant de monter en puissance et même de battre le MHSC sur la phase retour. Et il y a fort à parier que cette équipe saura vite repartir de l’avant et batailler pour essayer de rentrer dans la première partie de tableau.

En attendant, le bilan comptable de ces deux premières journées reste immaculé pour les Pailladines, qui profitent du nul entre Fleury et le Paris FC (1-1), ainsi que de la contre-performance de Bordeaux face à Dijon (1-1) pour se hisser tout en haut du classement, en compagnie du PSG et, probablement, de l’OL, qui jouera demain contre Soyaux. Ce sont justement ces mêmes Lyonnaises que nos joueuses affronteront vendredi à 21h, dans un match éternellement bonus, où la dynamique positive de leurs deux premiers succès devrait au moins leur servir à montrer le meilleur visage possible.

Crédits photos: MHSCFOOT.COM

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