Trois enjeux majeurs pour la suite de la saison

La défaite essuyée ce week-end contre l’Olympique Lyonnais (2-1) s’accompagne maintenant d’une longue période de trêve pour les féminines du MHSC. L’occasion de faire le point sur quelques tendances intéressantes, qui pourraient bien définir leur seconde partie de saison…

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J’ai voulu faire quelque chose d’un peu différent aujourd’hui. Si, depuis quelque temps, je tente de vous offrir des comptes-rendus d’après-match aussi complets que possible, j’ai vu dans cette confrontation encourageante contre l’OL, et dans la pause de trois semaines qui va s’en suivre, l’occasion de faire un article plus général sur l’état actuel de l’équipe. Bien que les objectifs européens de Montpellier paraissent de plus en plus difficiles à atteindre, il n’en reste pas moins que les prochains mois arrivent avec leur lot d’enjeux, dont certains ont déjà pu se révéler ce week-end contre les  »Fenottes ».

Ici, nous explorerons donc les trois tâches qui pourraient bien occuper l’esprit du staff pailladin pour la suite de la campagne 2020/21…

1 – Trouver une partenaire fixe en charnière à Elisa de Almeida

Il s’agit là d’un objectif à court terme, mais qui a son importance. Depuis le début de la saison, l’internationale française s’est imposée comme la référence en défense centrale pour le MHSC. Même si son match contre les Lyonnaises a été marqué par un manque de réussite assez effarant (main causant le penalty, puis csc), de Almeida n’en demeure pas moins une cadre incontestée de l’effectif. Lorsqu’elle est absente, comme lors du déplacement à Guingamp (défaite 4-1), notre arrière-garde devient ainsi plus fébrile et facile à transpercer.

Si l’installation de l’ancienne du Paris FC dans l’équipe-type relève donc de l’évidence, la question de l’identité de sa partenaire en charnière est elle plus épineuse. En effet, depuis le début de l’exercice actuel, pas moins de quatre joueuses ont été titularisées à ses côtés : Maëlle Lakrar, Maelys Mpome, Anouk Dekker et Morgane Nicoli. Bien que chacune de ces options possède son propre attrait, il est clair qu’il serait meilleur pour le collectif pailladin d’établir une paire stable dans ce secteur.

Les problèmes physiques connues par Dekker plombant quelque peu ses chances, et Nicoli ne semblant plus figurer parmi les premiers choix du coach, la place semble ainsi se jouer, pour l’heure, entre Lakrar et Mpome. Cette dernière, en particulier, a été plus qu’inspirée lors de ses dernières apparitions contre Lyon et Fleury, faisant oublier son match difficile du côté de Guingamp. Recrutée à l’intersaison, la jeune joueuse, issue de la génération 2003, avait alors été présentée comme la meilleure défenseuse française de sa classe d’âge par Frédéric Mendy. Un beau compliment, qui indique clairement que l’entraîneur lui voue une grande confiance et souhaite continuer à la faire grandir sous le maillot du MHSC.

Si Mpome continue sur sa lancée, elle pourrait bien s’imposer définitivement aux côtés d’Elisa de Almeida. Mais attention, il est tout de même fort possible de revoir Maëlle Lakrar à ce poste d’ici la fin de la saison, la native d’Orange demeurant une pièce de la rotation très appréciée par le staff. Quoi qu’il advienne, il existe par ailleurs un moyen de faire évoluer ensemble les deux consœurs, comme nous allons le voir dans la section suivante, intimement liée à la problématique que nous venons d’aborder…

2 – Offrir aux jeunes une chance de progresser

La confrontation de ce week-end face à l’OL fut l’occasion pour Fred Mendy de s’adonner à une expérience intéressante. Tout comme Elisa de Almeida, Iva Landeka a sa pleine confiance, demeurant une titulaire inamovible à la récupération, dans son système privilégié en 4-2-3-1. Mais comme sa collègue en défense, la Croate a elle aussi connu son lot de partenaires différentes depuis l’entame de la saison.

Pour affronter l’armada lyonnaise, le technicien pailladin a cette fois décidé d’innover, en plaçant Marion Torrent, latérale de métier, dans l’entrejeu, sur un poste habituellement réservé à des joueuses comme Sarah Puntigam ou Dominika Škorvánková. Une décision intéressante qui, en plus d’offrir à notre capitaine émérite l’occasion d’étaler sa palette au milieu, a également libéré une place dans la défense. Même chose avec le repositionnement récent de l’expérimentée Leonie Pankratz dans un rôle d’ailière.

Dans le Rhône, le MHSC s’est donc présenté avec une arrière-garde rajeunie, où Elisa de Almeida faisait figure de doyenne, du haut de ses 23 ans. Sur les côtés, elle était accompagnée de Maëlle Lakrar (20 ans, bientôt 21) et Inès Belloumou (19 ans, bientôt 20), tandis que Maelys Mpome (17 ans, bientôt 18) la rejoignait en charnière.

Le match n’a pas été sans douloureux moments d’apprentissage pour ce quatuor. Belloumou, notamment, fut sortie à la mi-temps, laissant sa place à Škorvánková, alors que Pankratz reculait d’un cran dans le couloir gauche. La latérale a peiné à s’imposer offensivement sur la pelouse de Décines. Mais face à des adversaires plus modestes, tout porte à croire qu’elle est amplement capable de réaliser des prestations plus complètes, comme elle a pu le faire récemment lors de l’opposition au FCF91.

Maëlle Lakrar, elle, semble s’améliorer à vue d’œil. Si elle n’est pas exempte de tout reproche sur le but du 2-1 face à l’OL (trop aimantée par le ballon, elle ne peut anticiper la montée de Sakina Karchaoui, qui trompe Schmitz d’une frappe puissante), on sent quand même que l’expérience accumulée en début de saison lui permet de progresser. Polyvalente, elle apporte des qualités offensives qui en font une option intéressante au poste de latérale droite, en plus de pouvoir prétendre à une place en charnière. Elle fut d’ailleurs la seule buteuse montpelliéraine (sur corner) durant la déroute subie en Coupe contre le GPSO92 Issy (2-1).

Il ne faut pas sous-estimer l’ampleur du résultat acquis face à l’OL. Bien-sûr, c’est une défaite, mais faire presque jeu égal avec une équipe telle que Lyon, en se reposant sur une défense aussi jeune et inexpérimentée, est un signe extrêmement encourageant pour la suite des choses. Cela ne peut qu’inciter Mendy à miser sur l’avenir dans les mois qui viennent.

Côté attaque, son principal atout jeunesse se nomme Mary Fowler, 18 ans. Arrivée il y a près d’un an en provenance d’Adelaïde United, l’Australienne a marqué à 2 reprises cette saison, se taillant une place comme doublure et principale concurrente de Lena Petermann. Plus en difficulté depuis le début de l’année 2021, elle aura tout de même de nouvelles occasions de briller notamment face aux formations de seconde partie de tableau. Elle devra saisir ces opportunités, en se montrant plus incisive dans les duels, en décrochant et en se rendant disponible pour ses ailières.

Toujours dans le même secteur, on notera également les apparitions de plus en plus régulières dans le groupe de Zoé Stiévenart (18 ans). Celle qui a découvert la D1 pour la première fois il y a deux semaines, contre Fleury, pourrait profiter des départs récents de Marie-Charlotte Léger (ASJ Soyaux, prêt) et Marija Banušić (AS Roma) pour grappiller du temps de jeu.

L’effectif montpelliérain est donc indéniablement en reconstruction et, afin que celui-ci soit fructueux, Fred Mendy va devoir à nouveau enfiler sa casquette de formateur, ou du moins de post-formateur. Un rôle qu’il connaît bien, pour avoir longtemps dirigé des équipes de jeunes au MHSC. Ce faisant, il pourrait permettre à ses joueuses les moins chevronnées de progresser de manière tangible en vue de la saison prochaine.

3 – Marquer plus de buts

O.K., j’avoue que là, on n’est pas dans l’expertise tactique de haut vol. C’est peut-être vrai de manière générale dans mes articles, mais ça l’est encore plus avec cet intertitre. N’empêche, quoi qu’on en dise, l’imprécision chronique des attaquantes montpelliéraines est un très, très gros problème.

Tout d’abord, il est certain que le staff héraultais a le droit d’en attendre plus de ses ailières. Souvent intéressantes dans leurs courses et leurs appels, Ashleigh Weerden et Nérilia Mondésir peinent néanmoins à transformer leurs incursions en véritables dangers pour les adversaires, s’enfermant souvent dans leurs couloirs, sans solutions autour d’elles. Et quand la balle finit malgré tout par être acheminée dans la surface, les hésitations et les tirs maladroits viennent annihiler ces quelques opportunités.

Bien sûr, tout n’est pas dramatique, et les deux joueuses savent aussi compenser ces manquements par un bel état d’esprit. Mondésir est ainsi souvent top dans ses replis défensifs, et ses centres peuvent s’avérer précis, comme en attestent ses 4 passes décisives cette saison. Weerden, elle, a un sacré coffre, et sait l’utiliser sans ménagement pour martyriser les latérales adverses.

Il faut également rappeler qu’à 22 ans chacune, elles possèdent encore une petite marge de progression. Mais l’élévation d’un cran de Leonie Pankratz, au détriment de la Néerlandaise, montre bien que Fred Mendy commence à s’impatienter et à chercher d’autres solutions. Sur le front de l’attaque, personne ne semble être intouchable.

Pour l’entraîneur montpelliérain, il s’agit donc de trouver le bon casting devant, tout en ne négligeant pas le travail de construction du jeu qui doit être initié depuis les lignes arrières. Il est primordial de parvenir à mieux contourner les blocs resserrés sur lesquels les coachs adverses se reposent souvent pour affronter nos joueuses. Je ne compte plus les minutes passées à voir les défenseuses montpelliéraines s’échanger la balle de manière infructueuse au niveau du rond central, avant d’opter pour un long ballon vers l’avant, ou de perdre la possession dans l’entrejeu. Évidemment ça n’arrive pas sur chaque action (heureusement d’ailleurs), mais les tergiversations du collectif pailladin dans la circulation de balle peuvent parfois leur coûter cher.

Mais, le point positif, c’est qu’il y a des axes d’amélioration. Face à l’OL, et pour sa 100ème en D1, Clarisse le Bihan a par exemple mis fin à une longue période de près d’un an sans marquer. Un but qui vient récompenser des performances intéressantes depuis son retour dans le onze type. La Bretonne sait se libérer du marquage adverse pour se procurer des occasions, tout en participant allègrement à la distribution du jeu. On espère qu’elle saura capitaliser sur cet élan pour devenir incontournable dans son rôle de milieu offensive et ce, dès le prochain match contre Dijon.

Quant au poste d’avant-centre, si les Pailladines n’ont pas la puissance de feu d’équipes telles que le PSG, Lyon, Bordeaux, le Paris FC, voir même Guingamp, la présence de Lena Petermann y reste salvatrice. Bien qu’apparemment laissée de côté contre Fleury, puis Lyon (me regardez pas comme ça, moi non plus je ne sais pas pourquoi), l’Allemande reste une valeur sûre, comme l’indique ses statistiques sur la saison : 5 buts et 4 passes décisives en D1, les meilleures chiffres postés par une Montpelliéraine dans les deux catégories. Le salut de notre attaque passe donc par une régularité accrue de l’ancienne du Turbine Potsdam, qui tente de rivaliser dans un championnat bondé de joueuses offensives de grand talent.

Reste que sans Petermann, le bilan pailladin serait probablement apocalyptique. Avec Dominika Škorvánková, milieu centrale, mais buteuse à 3 reprises, elle peut se targuer d’avoir été la joueuse la plus décisive de l’effectif. Ces deux-là sont, avec Clarisse le Bihan et Iva Landeka, les cadres par qui les solutions aux problèmes offensifs doivent arriver.

Avec l’élimination récente en Coupe de France, le calendrier du MHSC féminin se retrouve remarquablement dégagé. Autant de temps disponible pour permettre au staff de s’attaquer aux différents axes de progression du groupe, et aux joueuses de recharger leurs batteries. Le match face à l’OL a pu réveiller un optimisme prudent chez les suiveuses et suiveurs de l’équipe. À l’effectif héraultais tout entier, jeunes comme vétéranes, de nous donner des raisons de l’entretenir.

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