Zoom Féminines : trois notes avant la réception d’Issy

Il aura fallu deux miraculeuses inspirations du duo Puntigam/Petermann pour tirer le MHSC d’un très mauvais pas lors de leur dernière sortie, du côté de Saint-Étienne (victoire 1-2).  Avec 1 but et 1 passe décisive chacune, les deux joueuses germanophones ont renversé le cours d’un match jusqu’alors extrêmement frustrant. Leurs deux réalisations viennent ainsi gonfler leurs statistiques personnelles, faisant émerger un fait aussi remarquable qu’inquiétant au sujet de la troupe de Yannick Chandioux : à elles deux, Sarah et Lena ont inscrit 8 des 10 buts marqués par le MHSC depuis la reprise.

Il va donc sans dire que nos féminines ne progresseront pas sans sortir de cette dépendance. Pour ce faire, il faudra trouver un équilibre permettant à d’autres joueuses de s’exprimer en attaque, tout en renforçant l’arrière-garde avec une hiérarchie claire et ordonnée. Autant de sujets que nous allons maintenant explorer en trois thématiques.

  1. Chandioux a-t-il trouvé son système ?

    Les absences conjuguées de Marion Torrent, Faustine Robert et Clarisse le Bihan ont poussé l’effectif montpelliérain dans ses retranchements face aux Vertes. Faisant le choix de miser sur un jeu offensif passant surtout par les côtés, Chandioux a ainsi concocté un onze de départ en 3-4-3, installant des duos Belloumou/Weerden et Mondésir/Petermann sur les deux ailes, tandis qu’Esther Mbakem-Niaro glanait sa première titularisation de la saison. Sarah Puntigam, souvent alignée à gauche ces derniers temps, était elle placée dans l’entrejeu aux côtés de Dominika Škorvánková.

    Avec 20 tirs tentés et 54% de possession, on peut dire que les Pailladines ont su prendre le jeu à leur compte sur une bonne partie du match. Mais leur imprécision devant le but a failli leur coûter très cher, Mbakem-Niaro loupant par exemple plusieurs grosses occasions en première mi-temps. Le bilan est donc assez mitigé, avec une domination trop stérile et une performance sauvée sur le fil. Néanmoins, l’élan offensif qui a caractérisé la réponse des Héraultaises à l’ouverture du score adverse est notable, car il contraste avec l’état d’apathie souvent affiché dans les matchs où elles ont concédé le premier but. Clairement, il y a quelque chose dans ce 3-4-3 qui peut leur permettre de produire un jeu intéressant.

    La reconduction de ce schéma sera en partie conditionné par les possibles retours de certaines cadres pour la réception d’Issy. On sait aussi que Nérilia Mondésir, expulsée en fin de rencontre dans la Loire, sera suspendue. Une absence qui compte, puisque la vitesse et la qualité de centre de l’Haïtienne ont sûrement pesé dans la décision de passer sur un système privilégiant les attaques par les couloirs. Si Robert, le Bihan ou Torrent sont finalement aptes pour la réception du GPSO92, il n’est pas impossible que le plan tactique évolue à nouveau. Le retour de blessure d’Iva Landeka, qui est rentrée en jeu en deuxième période il y a une semaine, est un autre facteur à prendre en compte. Bref, il y a pas mal de variables qui rendent difficile à prédire les choix qui seront effectués par le staff languedocien avant le coup d’envoi du prochain match.

  2. Recherche Mary désespérément

    L’un des faits les plus étonnants de cette saison est certainement l’impressionnant décalage qui existe entre la trajectoire montpelliéraine de Mary Fowler et celle qu’elle poursuit actuellement en sélection nationale. Utilisée avec parcimonie en D1 (4 apparitions, 1 titularisation), la jeune joueuse de 18 ans est en revanche en train de devenir une star dans son Australie natale, où elle multiplie les performances bluffantes à chaque trêve internationale. En amont de l’affiche face à l’ASSE, elle avait pris part à une double confrontation face au Brésil, marquant de la tête durant le premier match et touchant le poteau lors du deuxième. Avant cela, elle avait aussi inscrit un doublé face à l’Irlande fin septembre. C’est donc peu dire qu’elle est sur une excellente dynamique avec les Matildas.

    Imaginez donc ma frustration lorsque Fowler, pourtant présente sur la feuille de match, n’a pas disputé la moindre minute quelques jours plus tard face aux Stéphanoises. Était-elle trop éreintée physiquement par son voyage dans l’hémisphère sud pour pouvoir jouer, sa présence sur le banc étant uniquement dûe à la nécessité d’atteindre le minimum de joueuses requises par la fédération (Marion Torrent avait par exemple été retenue dans le groupe contre l’Olympique Lyonnais pour faire le nombre, malgré sa blessure et son incapacité à jouer) ? C’est pour moi la seule explication logique quant au fait que Chandioux ait refusé de la lancer en terre forézienne, où ses talents de finisseuse et sa palette technique auraient certainement été d’une grande aide pour débloquer la situation.

    Difficile de prédire le sort qui lui sera réservé face à Issy, puisqu’on en sait peu sur l’état actuel de Clarisse le Bihan et Faustine Robert. Mais même si elles font leur retour ce week-end, j’ai tendance à penser qu’il est dans l’intérêt de l’équipe d’offrir à Fowler une place de titulaire au plus tôt. Capable de jouer au milieu (où elle est principalement utilisée en sélection) ou sur le front de l’attaque, elle pourrait parfaitement s’insérer dans le 3-4-3 si Chandioux décide le reconduire. Avec 1 but au compteur, marqué en sortie de banc contre Fleury (défaite 1-2), elle s’est déjà montrée plus prolifique que Robert, Weerden, Mbakem-Niaro ou Mondésir. Et ce, avec un temps de jeu autrement moins conséquent.

    Pour le moment, Fowler n’a été alignée d’entrée qu’à une seule reprise cette saison, face à l’Olympique Lyonnais (défaite 5-0). Un match où elle a, logiquement, eu du mal à s’exprimer. Espérons maintenant que le staff se décide à la relancer en championnat, parce qu’avec les prestations qu’elle réalise actuellement chez les Matildas, il est fort probable qu’elle attire rapidement les convoitises de certains gros clubs. Et ce serait quand même cool de pouvoir profiter un peu de son éclosion avant que le bal des prétendants ne s’engage.

  3. Une hiérarchie plutôt brouillonne en défense

    7 matchs au compteur et on a toujours peu de certitudes en ce qui concerne l’arrière-garde montpelliéraine. De nouvelles tendances sont venues rebattre les cartes dans ce secteur de jeu au fil des dernières journées. Non utilisée en début de saison, Maelys Mpome est en train de se tailler une place de choix en défense centrale, avec quatre titularisations d’affilée et une dernière sortie solide du côté de Saint-Étienne. Une ascension qui s’est faite en partie au détriment de Johanna Elsig, la recrue allemande étant pourtant vue comme une titulaire en puissance sur les premiers matchs. Présumée absente sur blessure face à l’OL, elle n’a pas été réintégrée dans le onze de départ pour affronter les Vertes, rentrant finalement en cours de match. Est-ce un choix lié à sa condition physique, ou une décision purement tactique de la part du staff ? C’est ce que le match contre Issy pourrait nous aider à éclaircir.

    Le retour de suspension de Maëlle Lakrar a également fait du bien contre l’ASSE. Néanmoins, un come-back de Marion Torrent ce week-end pourrait vite pousser la native d’Orange sur le banc. En parallèle, Morgane Nicoli, qui complétait la défense à trois face à Sainté, semble elle en passe de gagner la confiance du staff. Pourrait-elle supplanter Elsig dans la hiérarchie en charnière centrale ? On notera aussi qu’Inès Belloumou, en difficulté sur les premières rencontres, a su retrouver un certain allant dans le Forez, en sortant un match intéressant dans son couloir gauche.

Bref, comme vous pouvez le voir, c’est très ouvert derrière et les choix de Chandioux pour la réception du GPSO92, choix conditionnés par le dispositif privilégié et la disponibilité de Marion Torrent, seront scrutés avec attention.

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