Zoom MHSC 0-1 PSG : une étape positive malgré le résultat ?

Rapidement menées après un penalty transformé par Sara Däbritz, les féminines du MHSC ont su puiser dans leurs ressources pour faire douter leurs adversaires franciliennes jusqu’à l’issue du match. De bon augure pour la suite des choses, même si certains aspects de l’équipe restent mystérieux…

Le contrecoup de la rencontre perdue face au PSG (0-1) à peine absorbé, voilà que les Montpelliéraines s’apprêtent maintenant à défier Guingamp (ce vendredi à 18h30), dans un match qui semble revêtir une toute autre importance. Perdre face à Paris représente, après tout, une conclusion logique au vu de l’écart de niveau technique et athlétique indéniable entre les deux formations. Le déplacement dans les Côtes-d’Armor, en revanche, s’affirme comme une étape plus cruciale et incertaine dans le début de saison pailladin.

La défaite essuyée en terre bretonne le 15 janvier dernier (4-1) avait été le signe avant-coureur de la terrible deuxième partie de saison 2020/21 du MHSC, soldée à une médiocre et inédite 7ème place. Désormais remaniée, l’escouade héraultaise va donc tenter de prendre sa revanche sur le club qui a, en partie, précipité sa chute. De par sa portée symbolique, mais aussi par ce qu’il peut nous apprendre sur le vrai niveau de nos joueuses, ce match semble donc être le premier vrai moment charnière de la saison.

Mais en attendant de fouler à nouveau la pelouse du Stade Akademi, les Languedociennes peuvent garder en tête certains aspects de leur performance honorable face à Paris qui, bien qu’imparfaite, semble avoir illustré le retour d’une certaine mentalité qui manquait l’an passé au MHSC.

Les observations du jour

– Peut-être était-ce en raison du temps orageux qui a précédé la rencontre, mais vendredi dernier à Grammont, il y avait de l’électricité en l’air. Grandement malmenées sur les 20 premières minutes, les Pailladines ont réussi à rééquilibrer les débats en mettant une belle intensité dans les duels, glanant au passage 4 cartons jaunes. Cet état d’esprit a permis au MHSC de récupérer un peu plus la possession, mais il a aussi contribué à agacer les Parisiennes. Au final, une action litigieuse en toute fin de match (un possible penalty non-sifflé sur Mbakem-Niaro) a fini d’échauffer les esprits. Malheureusement pour les locales, il semble que Maëlle Lakrar soit allée un peu trop loin, puisqu’elle s’est retrouvée sanctionnée d’un carton rouge APRÈS le coup de sifflet final. De l’engagement excessif, donc, mais de l’engagement quand même.

– Le PSG aurait certainement dû remporter le match par un score plus large que 1-0. On pense, bien sûr, au but injustement refusé à Marie-Antoinette Katoto pour un hors-jeu inexistant (17′), mais aussi à plusieurs belles actions franciliennes interrompues par des parades décisives de Lisa Schmitz, ou par des interventions in extremis d’Elsig, Puntigam ou Lakrar. Mais malgré l’indéniable domination des visiteuses au chapitre de la possession, du nombre de tirs ou des passes réussies, on constate quand même que nos joueuses ont réussi à limiter leur nombre de tentatives cadrées (seulement 4 sur 15) et les ont poussées à commettre plus de fautes sur l’ensemble de la partie (10 contre 8). Si le MHSC a donc dû faire le dos rond sur plusieurs actions dangereuses, on peut ainsi en déduire que sa bonne attitude collective dans le registre défensif lui a permis de limiter la qualité des chances adverses, provoquant une certaine frustration chez les Parisiennes. C’est avec cet état d’esprit qu’il faudra maintenant continuer à avancer face aux équipes plus modestes.

– La quête de Yannick Chandioux pour un milieu de terrain équilibré se poursuit. Face au PSG, il a cette fois misé sur 3-4-3, qui en pratique a tout de même pas mal ressemblé à 5-4-1 lors des temps forts adverses. Dans ce système, Clarisse le Bihan a plutôt tiré son épingle du jeu à la récupération, grattant quelques ballons et parvenant à se projeter un peu vers l’avant, Iva Landeka se faisant plus discrète à ses côtés. Niveau ailières, Dominika Škorvánková a été plutôt active sur son côté gauche, remontant bien la balle, mais c’est néanmoins elle qui a causé le penalty adverse, d’une faute évitable sur Ashley Lawrence (8′). Il faut aussi dire que derrière elle, Inès Belloumou a été plusieurs fois en difficulté… À droite, Faustine Robert a un peu plus souffert, mais a néanmoins su redoubler d’efforts pour épauler défensivement sa latérale Marion Torrent dans sa partie du terrain. Bien que souvent gênées par la domination des Parisiennes, qui ont parfois véritablement asphyxié le bloc héraultais, je ne serais pas surpris de voir ce quatuor Robert – Landeka – le Bihan – Škorvánková être réutilisé dans un 4-4-2, un système qui pourrait bien convenir au groupe pailladin dans son ensemble.

– Le cas Sarah Puntigam continue d’être intéressant. Après avoir passé sa rencontre contre Dijon aux postes de sentinelle et de latérale gauche, elle a cette fois évolué dans la défense à 3 aux côtés de Lakrar et Elsig. Et là encore, elle a plutôt bien tenu son rang, réussissant quelques tacles salvateurs et apportant une très bonne qualité de relance (avant de retrouver le côté gauche après la sortie de Belloumou). Si Lakrar est suspendue contre Guingamp, je vois bien l’Autrichienne hériter de sa place en charnière dans une défense à 4, laissant à le Bihan et Landeka la tâche de la récupération. Jusqu’ici, Puntigam brille en tout cas par sa polyvalence et continue de s’affirmer comme un élément-clé du collectif orange-et-bleu.

– Il était assez surprenant de voir, à l’annonce des compositions, que Nérilia Mondésir, d’habitude joueuse de couloir, avait été choisie pour débuter le match comme avant-centre. Un choix qui s’explique en partie par la gêne physique ressentie dans la semaine par Lena Petermann, préservée sur le banc. Il n’empêche qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’Esther Mbakem-Niaro débute la partie en pointe, avec son jeu dos au but comme principal atout dans un match où le MHSC n’allait probablement pas beaucoup toucher le ballon. Mais Chandioux a finalement misé sur Mondésir, ce qui peut s’expliquer autant par sa bonne capacité d’accélération, idéale pour les contres, que par son investissement défensif, précieux dans un tel contexte. Lorsque le jeu s’est davantage tourné vers le but parisien, on a vu ses qualités en action, mais comme souvent, ses efforts furent amoindris par une certaine imprécision dans les passes ou la conduite de balle. Une imprécision qui, pour être franc, n’était pas seulement l’apanage de l’Haïtienne, mais bien de l’équipe en général, empêchant les Montpelliéraines de se montrer très dangereuses lors de leurs quelques incursions en zone adverse.

– Au final, ce sont les remplaçantes qui ont donné le plus de sueurs froides au PSG. Chandioux a fait le choix d’être proactif, en utilisant ses 5 changements, lançant d’abord, Mary Fowler et Mbakem-Niaro à l’heure de jeu, puis Petermann (79′) et enfin Cyrielle Blanc et Morgane Nicoli (87′). Le match s’est finalement conclu avec un 4-4-2, emmené par un duo d’attaque Petermann – EMN, Fowler et Robert pour animer les côtés, puis Blanc et Nicoli à la récupération. Fowler fut l’une des premières Montpelliéraines a solliciter directement Charlotte Voll, la gardienne adverse, d’une frappe lointaine bien placée, mais manquant de puissance. Puis, dans les arrêts de jeu, Nicoli a vu sa tentative contrée frôler le poteau gauche, alors que quelques instants après, Mbakem-Niaro, légèrement bousculée par une Parisienne, a manqué de provoquer un penalty.

S’il y a un mot qui peut qualifier l’état actuel du groupe montpelliérain, c’est « homogène ». En particulier au milieu et en attaque, l’écart entre les titulaires et les remplaçantes est ténu et les hiérarchies sont loin d’être fixées. Fowler et Mbakem-Niaro ont prouvé leur capacité à amener le danger en fin de match. Morgane Nicoli, défenseuse centrale de formation, a fait une rentrée intéressante dans l’entrejeu. Assez en tout cas pour donner envie de la revoir dans ce registre, même si son apparition face au PSG fut assez courte.

Clairement, le potentiel est là, mais il va maintenant falloir faire des choix forts pour savoir quels rôles attendent précisément certaines joueuses. Pour l’heure, le manque d’automatismes se fait encore ressentir. Face à Guingamp, on espèrera donc avoir une idée plus concrète du visage que pourrait afficher l’équipe de Yannick Chandioux sur la majorité de la saison 2021/22.

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