Zoom MHSC 0-3 PSG : La seule certitude, c’est l’incertitude

Logiquement battues (0-3) par un PSG serein, les Pailladines ont quitté la pelouse du terrain Mama-Ouattara avec davantage d’interrogations que de réponses concernant la suite à donner à leur saison. Rien d’étonnant, au vu d’une prestation mitigée, qui relègue encore un peu plus nos féminines dans le ventre mou du championnat.

En passant littéralement d’une victoire cathartique chez la lanterne rouge havraise (1-3) à un affrontement direct avec le leader parisien, les Montpelliéraines avaient droit à un sacré changement d’opposition. Se présentant avec la même compo que lors du déplacement en Seine-Maritime, cimentant ainsi le passage de l’équipe en 4-4-2, le MHSC comptait bien tirer profit du calendrier chargé de son adversaire, en plein milieu d’une double confrontation européenne avec l’Olympique Lyonnais. L’objectif était clair : il fallait bousculer ce onze remanié concocté par Olivier Echouafni, alors que les internationales Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani démarraient justement sur le banc.

À l’arrivée, les Héraultaises n’ont pas fait illusion longtemps, peinant à capitaliser sur une vaillante entame de match. Offensivement, on les sentait peu enclines à se découvrir, le front de l’attaque se retrouvant par conséquent bien trop dépeuplé à chaque mouvement vers l’avant. Cette incapacité à exploiter les bons ballons, couplée à une certaine fébrilité dans les transmissions, a finalement eu raison des Pailladines, qui craquèrent avant la pause. Deux buts sur corner plus tard, la rencontre était pliée en faveur des visiteuses.

Finalement, Montpellier ressort de cette confrontation avec de nouveaux questionnements sur les choix tactiques à faire pour rebondir. Ce système en 4-4-2 est-il véritablement la solution recherchée pour améliorer le jeu de transition ? Mendy doit-il persister à jouer avec deux récupératrices au milieu ? Quel visage donner à une défense tiraillée entre ses éléments les plus jeunes et ses cadres plus âgées ? Autant de points à explorer pour essayer de trouver la bonne formule, celle qui pourrait enfin donner un peu de sens à cette saison si compliquée.

Les observations du jour

– Très en vue lors de la dernière rencontre face au Havre, Mary Fowler est vite redescendue sur terre pour la réception des Parisiennes. Buteuse et passeuse en Normandie, l’Australienne avait alors su exploiter au maximum les espaces laissés par ses adversaires pour réaliser une performance éclatante de polyvalence et de créativité. Mais face à une défense autrement plus coriace, elle n’a que trop peiné à se démarquer. Une inefficacité qui a même fini par coûter cher, puisque c’est de l’une de ses pertes de balle qu’est venu le but de Nadia Nadim (24′). Pour la jeune native de Cairns (18 ans), le difficile apprentissage du haut-niveau ne fait que se poursuivre…

– Outre Fowler, la Montpelliéraine ayant connu la régression la plus spectaculaire entre la victoire contre le HAC et la défaite aux mains du PSG est sans nul doute Sarah Puntigam. Transparente, elle est restée à l’image d’une équipe montpelliéraine désespérément empotée lors de ses rares incursions dans le camp francilien. On notera également son petit retard au marquage sur le premier but sur corner d’Irene Paredes (60′).

– Match plus contrasté pour Dominika Škorvánková. Si la Slovaque n’est pas vraiment parvenue à inverser la tendance offensivement, on a tout de même davantage ressenti sa présence que celle de sa comparse autrichienne. Plus volontaire à la récupération, elle s’est aussi montrée capable, par moments, d’utiliser sa technique pour se sortir d’un marquage resserré, une qualité précieuse dans une rencontre où les Pailladines furent particulièrement muselées dans l’entrejeu.

– De nouveau associée à Fowler à la pointe de l’attaque, Ashleigh Weerden a souffert du peu de ballons disponibles en attaque pour elle et sa collègue, tout en multipliant les courses dans le vide. On a pu une nouvelle fois déplorer son manque de finition, désormais bien documenté, sur un raté né d’un beau raid signé Landeka (28′). Alors que Lena Petermann vient d’être réintégrée au groupe, il sera intéressant de voir si Weerden pourrait désormais être utilisée par Mendy dans un rôle de joker offensif (à l’instar de Nérilia Mondésir, qui a d’ailleurs réalisé une bonne rentrée), amenant ainsi une dose de vitesse pouvant s’avérer précieuse dans certaines fins de matchs.

– Dans une rencontre peu inspirante pour la défense héraultaise, Elisa de Almeida a de nouveau surnagé, rattrapant à plusieurs reprises certaines bévues de ses coéquipières. Avec de nombreuses bonnes interventions, de l’énergie à la relance et un sens de l’anticipation certain, sa performance détonne au milieu d’une arrière-garde plus qu’empruntée.

Anouk Dekker est par exemple demeurée plus transparente, souvent prise de vitesse et passant près de causer un penalty en début de seconde période. Les latérales Leonie Pankratz et Maëlle Lakrar n’ont elles pas su exister offensivement sauf en fin de match, en raison surtout d’un certain relâchement chez des Parisiennes déjà sûres de l’emporter. Ce manque d’apport en attaque ne fut pas vraiment compensé par une présence rassurante dans leur propre camp, le PSG ne peinant guère à amener le danger par les côtés.

– Le match fut finalement tout aussi contrasté pour le duo de milieux centrales. Toujours aussi inamovible dans le onze montpelliérain, Iva Landeka reste pour moi une énigme : capable d’amener brillamment le danger devant avec quelques bonnes percées et une frappe puissante, mais plus douteuse dans la récupération et autrice de quelques mauvaises passes. Marion Torrent, elle, est restée méritante sur le plan défensif (notamment en première période), sans pour autant réussir à inverser la tendance dans un secteur que les visiteuses ont logiquement fini par s’approprier.

Prochain rendez-vous ce samedi, contre Reims (14h30). Victoire impérative, alors que seulement 4 points séparent les deux formations au classement. Mais surtout, on guettera avec impatience les décisions prises par Frédéric Mendy, qui devra choisir entre reconduire la même composition pour la troisième fois d’affilée, ou bien se laisser tenter par quelques changements.

Petermann, Belloumou, Mpome et Mondésir (le Bihan aussi, mais il faudra qu’elle soit rétablie) sont toutes des candidates sérieuses à une titularisation. Au coach d’évaluer ses options avec minutie, avant une affiche qui pourrait bien avoir un effet désastreux en cas de contre-performance.

Article proposé par The Great One

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