Téji Savanier: « Figuerolles ne me fait pas oublier la défaite mais me permet de penser à autre chose »

On le sait tous. Téji Savanier sans son quartier, ce n’est pas Téji Savanier. Dans son entretien auprès de Mohamed Bouhafsi dans « Hors Terrain », le meneur de jeu pailladin évoque le sujet:

« Figuerolles, c’est là où j’ai commencé à jouer au ballon. C’est là où je suis né et c’est là où je vis encore. Quand je termine mon entraînement, je rentre là-bas, je vois toute ma famille, du plus jeune au plus vieux, c’est pour moi un régal. Un soir, je suis rentré après les soins, il y avait un feu avec les guitares, on a regardé un match tous ensemble, c’est là où je me sens le mieux. Parfois, on perd le match, on ne se sent pas bien… Certains rentrent chez eux et se retrouvent seuls, moi, il y a mon grand-père, ma grand-mère, mon oncle, mes tantes, toute ma famille. Ça ne me fait pas oublier le match mais ça me permet de penser à autre chose. Beaucoup de joueurs voudraient être comme moi, rentrer à la maison et retrouver toute sa famille, je suis très heureux de vivre ça et que demander de mieux ? »

Savanier s’exprime alors un peu plus longuement sur la communauté gitane et ce qu’elle représente à ses yeux:

« La communauté gitane, c’est ma communauté. C’est mon sang, c’est gravé en moi et j’en suis très fier. Je ne l’ai jamais caché et aujourd’hui, je pense que c’est une force de pouvoir montrer dans mon quartier, qu’un gitan peut arriver à faire quelque chose dans sa vie à travers plusieurs domaines. J’essaie de les sortir pour jouer au foot. J’y suis arrivé alors pourquoi pas eux ? Je veux les aider au maximum pour ça. […] On fait tout ensemble. Par exemple, pour les JO, je jouais à 10h le matin et le quartier se rassemblait pour faire un gros brunch. Ils avaient mis un écran dehors pour suivre le match et je ne peux qu’en être fier. Le peuple gitan est soudé et j’espère qu’il le restera. On parle de nous comme des méchants, des sauvages mais les gens ne nous connaissent pas. »