
Battu sèchement par l’OM, Montpellier passera les fêtes dans la zone rouge
On espérait meilleure conclusion à l’année 2025 pour les Pailladines. Alors que la phase aller de Première Ligue prenait fin ce week-end avec la réception de l’Olympique de Marseille, les joueuses du MHSC espéraient capitaliser le bon match réalisé une semaine plus tôt chez le PSG (2-2), en allant cette fois chercher un succès important dans la course au maintien. Hélas, c’est une équipe montpelliéraine au tout autre visage qui s’est présentée face à l’OM, essuyant une véritable correction à domicile (0-3). Un résultat implacable, qui a pour effet de les faire retomber à l’avant-dernière place du championnat…
Le match s’annonçait de toute manière difficile, face à un adversaire qui avait déjà pris le meilleur (aux tirs au but, certes) sur les Héraultaises plus tôt cette saison en Coupe LFFP. Pour compliquer encore plus la tâche, Yannick Chandioux doit composer sans sa capitaine Sonia Ouchene, blessée quelques jours plus tôt. Une absence de plus dans un groupe à la base déjà très restreint, qui s’accroche comme il peut dans cette saison difficile.
D’emblée, c’est Marseille qui se montre dangereux, Justine Lerond devant sortir un premier arrêt difficile sur un tir de Margaux Le Mouël (4′). Dans ces premières minutes, le MHSC fait toutefois jeu égal avec son adversaire du jour, réalisant quelques bonnes incursions. Elisa Rambaud loupe le cadre face à Margot Shore (7′). Peu après, c’est Justine Rouquet, servie sur son aile gauche par Chiara Baylet, qui part dans un petit numéro en contre face à deux joueuses olympiennes. Dribblant successivement Jody Brown et Melissa Herrera, elle se retrouve seule face au but mais précipite son dernier geste, délivrant une frappe trop croisée qui passe à côté (9′).
Les Pailladines ne le savent pas encore, mais elles viennent là de louper leur chance de prendre le match pour le bon bout. Emmenée par une Mathilde Bourdieu des grands soirs, l’attaque phocéenne va en effet vite se montrer bien plus tranchante que celle des locales. L’ex-Parisienne s’illustre ainsi en remisant à l’entrée de la surface pour Jenny Perret, dont le tir laisse Lerond de marbre (0-1, 12′). Et hormis une frappe de Rouquet détournée par Shore (22′), l’OM va garder l’ascendant pour le reste de la période. Lerond doit notamment s’interposer à deux reprises avec des arrêts énormes devant Bourdieu (27′, 41′), qui à chaque fois prend Ella Palis de vitesse. La domination adverse est incontestable alors que Rose Kadzere, d’un superbe tacle (43′) et Marie Levasseur, solide sur la ligne de but (45′), viennent toutes deux réaliser des sauvetages in extremis dans la surface héraultaise.
Logiquement, Marseille finit donc par doubler la mise juste avant la pause, grâce à un missile de l’incontournable Bourdieu (0-2, 45’+4′). De quoi faire décrocher définitivement une jeune équipe pailladine déjà dans le dur. À la reprise des hostilités, les principales occasions restent encore et toujours à l’actif des visiteuses, avec une tentative captée de Perret (48′) ou une tête sur corner de Ninon Blanchard qui frôle le poteau (51′). Le MHSC grille ensuite l’une de ses rares cartouches : un centre parfaitement ajusté de Kadzere, que Nina Ngueleu manque de reprendre d’un rien (53′). Shore était pourtant battue… Et quelques minutes après, c’est Le Mouël qui vient définitivement éteindre tout suspense, marquant un bien joli but dans un angle fermé (0-3, 61′).
Avec le match plié, l’OM gère et Montpellier reste assez impuissant. Une frappe au-dessus de Kadzere (80′) et un tir légèrement hors-cadre de Ngueleu (84′) seront les seules maigres tentatives de sauver l’honneur. Une semaine après un nul inspiré sur la pelouse du PSG (2-2), voilà donc le MHSC largement défait à domicile, dans ce qui restera probablement comme son pire match de la phase aller…
Alors, que s’est-il passé pour expliquer un tel grand écart entre ces deux dernières prestations ? À la fois fébrile et inefficace, le MHSC semble tout simplement avoir été rattrapé par ses points faibles. En premier lieu, une défense vraiment dans le dur face à une attaque olympienne autrement plus réaliste que celle de Paris une semaine plus tôt. Plusieurs fois, on a vu notre charnière prise de vitesse par Bourdieu, signe d’une arrière-garde usée jusqu’à la corde par le manque de rotation. Trop d’espaces laissés dans leur dos, trop de relâchement au marquage… Avec également l’absence de la sentinelle Cyrielle Blanc, que Judith Coquet doit tant bien que mal remplacer dans un rôle qui lui convient peu, c’est tout l’édifice défensif montpelliérain qui fait peine à voir.
L’infirmerie bien remplie est d’ailleurs en train de devenir un vrai sujet. Si Marion Torrent s’apprête à revenir de son congé maternité, Blanc, Kethna Louis et donc maintenant Sonia Ouchene sont trois titulaires importantes qui manquent à l’appel. Les jeunes attaquantes Célia Chabod et Ilona Koko sont également sur le flanc, sans oublier aussi la gardienne Marie Petiteau. Ça fait beaucoup dans un groupe déjà limité.
Devant, l’inexpérience de l’attaque finit aussi par se payer. Si Rose Kadzere était par exemple en réussite maximale sur le terrain du Campus PSG il y a un semaine, la Malawite de 19 ans a cette fois davantage peiné à exister. Le manque de lucidité dans le dernier geste d’une Rouquet ou d’une Rambaud est par ailleurs symptomatique de cette jeunesse contrainte de tout faire, manquant de cadres pour l’accompagner.
C’est maintenant la tâche qui attend les nouveaux propriétaires de la section. Alors que la victoire de Lens aux dépens du Havre (2-1) vient faire glisser le MHSC dans la zone rouge, la période de mercato à venir va être cruciale pour relancer la machine. Premier défi à l’ordre du jour : compenser enfin les départs estivaux d’Océane Deslandes et Ifeoma Onumonu, qui ont laissé deux trous béants en défense et à la pointe de l’attaque. Mais il faudra certainement aller plus loin question renforts. Pour Yannick Chandioux et ses troupes, accueillir de l’expérience et retrouver de la profondeur de banc sera en tout cas indispensable afin de remonter au classement. Le statu quo n’est plus tenable et il est inconcevable que Crux Football s’en contente.

LA COMPO
Lerond – Levasseur, Rastocle, Palis (Bacoul-Juillard, 77′), Baylet (Chaine, 77′) – Coquet – Kadzere, Rambaud (Felden, 77′), Gstalter (Aboucharif, 86′), Rouquet – Ngueleu
Crédits photo : mhscfoot.com


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