[Exclu AP] A la découverte de Smartpower, les crampons du MHSC

Voir les joueurs exposer leurs voitures, leurs chaussures ou leurs plus beaux pulls sur les réseaux sociaux, on avait l’habitude. Mais depuis quelques temps Arnaud Souquet, Pedro Mendes ou Andy Delort s’affichent fièrement avec leurs crampons sur Instagram. La raison ? Smartpower, une petite marque de crampon basé à Valence qui équipe la quasi totalité du MHSC. Il paraît même que leur technologie a aidé Andy Delort a battre un record de vitesse en Ligue 1. Puis quand Smartpower s’est décidé à faire des masques à l’effigie des joueurs de la Paillade on s’est dit qu’on devait forcément leur poser quelques questions, pour en savoir plus sur ces crampons qui court vite.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ? Quels ont été vos premiers contacts avec le MHSC ?

On a commencé en 2014. D’abord, ce fut quasiment trois ans de recherche et développement. On a commencé dans le rugby, ce qui nous permet aujourd’hui d’équiper des centaines de joueurs internationaux. Puis on s’est lancé dans le foot, il y a un an et demi. Aujourd’hui, on est en discussion avec des joueurs de taille mondiale.

Au MHSC, c’est Marion Torrent qui a été la première a être équipée. Marion en était très contente, donc Arnaud Souquet a voulu essayer. À la base, on a équipé Arnaud et Vito. Ça, c’était il y a quatre, cinq mois, ils ont joué quelques matchs, puis Arnaud m’a appelé. Il m’a dit : « il faudrait que vous reveniez, car on s’est rendu compte que les adversaires glissent, certains de nos coéquipiers glissent sur notre pelouse, mais pas ceux qui sont équipés smartpower ». Du coup, on a équipé toute l’équipe juste avant le match face à Saint-Etienne. C’est ce jour-là qu’Andy Delort bat son record de vitesse. On a peut-être pu lui faire obtenir quelques millièmes de seconde qui ont fait une différence. Le constat était fantastique.

Du coup, pouvez-vous nous expliquer quel est votre secret, votre technologie ?

En gros, c’est une forme plus efficace : au lieu d’un cône basique, on dispose une forme plus efficace. Grâce à une rondelle qui s’écrase sur la chaussure, on peut orienter les crampons. Les deux crampons avant jouent sur l’accélération, les deux intermédiaires sur le dribbles et changement de direction et à l’arrière, ils servent à l’arrêt brusque et à la stabilité lors des phases de tirs. On va les orienter selon la fonction qu’on va leur donner.

Tout l’avantage du système, c’est que sur le mode d’emploi, on a une dizaine de configurations qu’on a déjà testé. Mais après, chaque joueur font leur recette. Donc Andy Delort n’a pas la même que Marion Torrent.

Pour améliorer les performances des joueurs, vous vous basez donc sur des principes de biomécanique. Sur ce même secteur, le fabricant français de chaussures Wizwedge expliquait que c’était très dur de rentrer dans le milieu du football, car c’est un secteur « très marketé » avec des géants comme Nike ou Adidas. Comment vous positionnez vous ?

Wizwedge et beaucoup d’autres petites marques ont du mal à percer dans le foot parce qu’ils sont concurrents directs de Nike et Adidas. Nous, on est en complément, on essaie de sublimer la chaussure. Les marques nous voient comme une évolution du produit. Marion Torrent explique par exemple à Adidas : « je suis très content de ma chaussure, mais ces crampons permettent de les améliorer ». On discute avec les marques pour essayer de collaborer. Après ssnotre choix de faire des crampons, c’était stratégique, on savait qu’il n’y avait pas d’issue sur les chaussures. Pour résumer : on veut être le Michelin du crampon. On fait des crampons mais pas des chaussures.

Pour une entreprise de crampons cela peut-être surprenant de faire des masques, pourquoi ce choix ?

Sur les masques, on voulait avoir une action solidaire. Il y avait aucune prétention, on a réussi à faire du made in France avec des partenaires. Quasiment l’intégralité des bénéfices sont reversés au CHU de Montpellier. Pour l’instant, on en a vendu un peu moins de deux cents. On travaille en local donc a quelques jours de délais et les frais de port sont offerts.

Est-ce que le staff du club a été intéressé par votre technologie, vous les avez rencontré ?

Au MHSC, on a vu le kiné, le médecin, l’intendant et le coach. Globalement, ils sont curieux, après ils nous disent : « ça reste le problème du joueur, c’est la responsabilité du joueur d’avoir un bon cramponage ». Rémi [Marey], l’intendant, a reçu une formation, on lui a laissé une mallette smartpower.

Récemment la Vaporfly de Nike a été au cœur d’une polémique, des athlètes avaient saisies la fédération internationale d’athlétisme arguant que la chaussure donnait un avantage « injuste » à ceux qui la portaient, on pense aussi aux combinaisons de natation qui ont été interdites, est-ce qu’il y a un risque pour qu’un jour vos crampons soient considérés comme du « dopage technologique » ?

Ce qui différencie notre cas avec ces cas, c’est que tout le monde à accès à notre technologie.Avec Nike, c’était que pour les athlètes Nike. Nous, on introduit pas une concurrence déloyale.

Sur votre site vous affichez beaucoup de joueurs du MHSC, est-ce que vous bossez avec d’autres clubs en France ?

On travaille avec beaucoup d’autres clubs, 90 joueurs de Ligue 1 et Ligue 2. Montpellier, c’est un petit peu la ville qui nous tient le plus à cœur. C’est la seule ville où on bosse avec le foot, le rugby, avec les hommes et les femmes. C’est rare.

Quelles sont les spécificités de crampons football, par rapport à d’autres sports ?

Il n’y a pas de spécificité, c’est la longueur. En foot, c’est plutôt entre 8 à 13mm tandis qu’en rugby on monte jusqu’à 21 mm.

Est-ce que vos produits s’orientent essentiellement pour les pros ou vous visez aussi le grand public ?

Oui, tu peux acheter les mêmes crampons que Andy Delort. D’ailleurs, on spécifie quel joueur utilise quoi.

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