[Débat] Pour l’Ammour du maillot

Cela pourrait vous surprendre mais, dans l’effectif actuel, le plus ancien du MHSC se nomme bel et bien Yanis Ammour. Au club depuis 2004 du haut de ses 5 ans, Yanis a connu sa première expérience hors de son cocon l’an passé lors de ce prêt à Béziers, en National. Et si, en matière de statistiques, la tentative peut sembler veine, les deux coachs passés par l’ASB se rejoignent sur un point : Ammour est pétri de qualité.

Son CV dans les équipes de jeunes parle pour lui: décisif dans l’obtention du titre national des U19, il a également marqué en finale de Gambardella au Stade de France face à l’OM. Egalement performant en Youth League la saison suivante, Ammour porte sur ses épaules les espoirs offensifs de la formation du MHSC en attendant Elye Wahi. Humble et conscient des lacunes qui le séparent aujourd’hui du monde pro, il n’a pas hésité à rallier Béziers pour grandir. Dans un nouveau contexte, l’ailier Pailladin s’est cassé les dents. D’abord aligné comme titulaire sur le front de l’attaque biterroise, il a payé les mauvais résultats en retrouvant le banc puis les tribunes, accumulant 32 petites minutes de jeu de fin septembre à début janvier. 645 minutes de temps jeu toutes compétitions confondues (TCC) au final, pour une feuille de statistiques absolument vierge.

Mais ne parlez pas d’échec au camp Ammour. De ce côté, on brandit le cas Rémy Cabella en exemple. Le milieu offensif prêté à Arles-Avignon (alors en Ligue 1) en 2010-2011 avant de revenir en force l’année du titre avec une part prépondérante pour Cabella et les jeunes mis en valeur au moment de la CAN privant René Girard de 3 de ses cadres. Cette saison-là, le corse de naissance avait accumulé tout juste 790 minutes de jeu TCC s’imposant sur la fin de saison d’un club alors à l’agonie. Un club qui finira bon dernier du championnat mais où Cabella revendiquera finalement 3 réalisations, tout de même.

Toujours est-il que les deux entraineurs qui ont côtoyé Yanis Ammour à Béziers tiennent tous deux un discours positif le concernant. Mathieu Chabert compare le joyaux Pailladin à Simon Banza qu’il a eu sous ses ordres en prêt avant d’éclater aujourd’hui à Lens qui retrouve la Ligue 1 : « j’avais eu Simon Banza qui aujourd’hui fait les beaux jours de Lens. Je l’ai fait jouer 3 ou 4 matchs avant d’arrêter, il a accepté la chose et il a travaillé. Aujourd’hui, sa carrière est en train d’éclater. Les prêts même s’ils ne sont pas réussis exactement, en adéquation avec ce que le joueur attend, c’est une expérience très enrichissante pour l’avenir et ça lui permet de gagner plus vite en maturité. » Même son de cloche du côté de Didier Santini : « même s’il ne joue pas beaucoup, cette expérience va lui faire beaucoup de bien. Il progresse de jour en jour (…). Je peux vous dire que cette année en National peut lui servir de tremplin. Je lui ai dit que je pensais qu’il allait exploser dans un ou deux ans.”

Convaincu de tout cela, Yanis Ammour a tout de suite écarté l’idée d’un nouveau prêt en division inférieur. Conscient de ses qualités, le Pailladin désire aujourd’hui se battre pour la place de numéro 4 dans la hiérarchie des attaquants de Michel Der Zakarian. Ailier de formation, le 4-3-3 actuellement mis en place par le génie arménien peut aussi lui profiter. Pour l’heure, s’il semble derrière Bastian Badu dans l’esprit du coach, il a disputé ses premières minutes à Bastia avec Yun avec qui il semble se partager la 5e place des solutions offensives. Pas de quoi effrayer celui qui entame sa 16ème saison en orange et bleu

Pensez-vous que Yanis parviendra à imposer ses qualités aux yeux de Michel Der Zakarian? Réussira-t-il à grimper dans la hiérarchie des joueurs offensifs pour découvrir réellement la Ligue 1?

A vous de vous positionner en commentaires.