[VU DU CAILLOU #29] Dépression tropicale

C’est déjà le 11 août 2020 dans le Pacifique Sud et très prochainement la reprise du championnat de ligue 1. La dernière composition en compétition officielle du « 11 Pailladin » remonte à bien trop loin pour un intoxiqué de longue date.

Triste période quand même durant laquelle Renaud fredonne péniblement «Putain de Covid». Il devrait tout de même songer sobrement à raccrocher les micros ou bien prendre exemple sur l’hygiène de vie du capitaine Hilton. Mais il faut convenir que ce virus m’escagasse! Outre le fait que je suis bloqué en Nouvelle Calédonie pour une période indéterminée, il m’ a sevré de ballon pendant six mois. Une première depuis quatre décennies, cramponné à cette drogue douce du Montpellier Hérault. Je suis en manque. C’est sûr! J’avoue ici ma faiblesse. Je rêve de replonger. Bientôt. Ça approche. Doucement je relis des articles. Je suis de nouveau l’actualité du club. La renaissance.

Puis patatras! les «saucisses de Strasbourg» sortent en boite de nuit la veille d’un match amical. Merci pour ce professionnalisme! J’ai toujours considéré légitime l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne. Mon club n’en serait pas là aujourd’hui et ça évitait au passage des millions de morts.

Le doute m’envahit à nouveau. Pour un camé du ballon rond, Cette situation ne s’avère pas facile. Quand j’imagine que tout va enfin reprendre presque normalement, le «putain de covid» réapparaît plus fort et frappe de plein fouet «Ma Paillade» à cause de saucisses germanophiles. Vraiment de quoi perdre sa sérénité!

Pourtant, le club travaille bien. J’estime l’équipe belle et cohérente sur le papier. Les recrutements de Mavididi et d’Omlin confirment une certaine ambition. De toute façon, ça fait trente-quatre ans que j’augure systématiquement une merveilleuse saison. C’est ma drogue, mon cristal, mon MDMA. Je considère toujours qu’on possède une grosse équipe avec des joueurs fantastiques. J’ai même encensé William Prunier pour sa dextérité et sa finesse. Aucun doute, c’est de l’excellent «matos»!

Mais cette année, je flotte! Je suis las. Le club n’y est pour rien. Mais je ne ressens plus cette excitation. Suis je complètement sevré? Peut-être que je ne suis plus accroc au football. Ma famille va être sacrément soulagée de l’apprendre. Je suis certain qu’il existe autre chose qui parasite mes capteurs de sérotonine. Il faut que je trouve avant de passer à côté de ce début de saison.

J’ai deviné, c’est encore ce «putain de covid» qui m’a mis un coup sur la tête. S’en prendre à mon équipe en pleine préparation! Ce virus fait preuve d’une grande perversité. Enthousiaste, la semaine passée, je programmais l’enregistrement du match amical contre l’OM. J’étais positif, pas au covid, mais dans mon âme montpelliéraine. J’allais revoir les miens. Et puis l’annonce des cinq saucisses infectées… Je tombe de haut puis le doute, la déprime. J’ai peur que ce début de saison 2020 ne soit pas si exaltant. Les idées noires prennent le dessus: une préparation ratée, des matchs reportés, La Mosson à huit clos, bonjour tristesse.

Les gens me répètent sans cesse que j’ai beaucoup de chance de vivre sur une île épargnée par le coronavirus. Ils ont raison mais ma psyché ressasse le refrain de Renaud, symptôme d’une bonne dépression.

Peut-être qu’une élimination de la formation Qatarienne face à une belle équipe de l’Atalanta sur laquelle vous aviez fait un Paris sportif en ligne pourrait me redonner un peu le sourire et foi en l’avenir. Qu’un beau collectif puisse venir à bout d’une puissance financière. Ah un peu d’utopie dans mes pensées! Ça me fait du bien. La Paillade championne de France, ce n’était pas qu’une illusion. 2012, Un vrai bon saut en parachute au nez et à la barbe du football business!

Ce petit retour me fait tout de suite du bien au moral. Pour sûr, un bon début de saison du Montpellier Hérault s’avère le meilleur médicament pour venir à bout de mes flottements. «Et le plaisir aussi, qu’on me donne l’envie, l’envie d’avoir envie. Qu’on rallume ma vie.» Merci Johnny pour cette incantation finale et VIVE LE CLUB!

Allez Paillade!

Stéphane Castieau